Frédéric Beigbeder : « Je suis un malade des palaces !  »

Écrivain, critique, pamphlétaire, rageur et libertaire,Frédéric Beigbeder est sur scène dans son DJ set littéraire. Il y met en avant sa vie, son œuvre, les pays traversés et les années « bad boy » ! Rencontre à Guéthary, son refuge du sud-ouest.

Crédits photos : © David Vital-Durand

L’écrivain que vous êtes trouve-t-il l’inspiration au cours de ses voyages ?
Je crois, oui ! J’ai écrit deux livres qui se passent aux États-Unis, Windows on the World (NdlR : prix Interallié 2003) et Oona & Salinger. L’une de mes nouvelles se déroule à Bangkok. Quant à mon avant-dernier roman, Une vie sans fin, j’y fais le tour de la planète à la recherche de l’immortalité, de Jérusalem à Boston et jusqu’en Californie, dans la Silicon Valley, pour voir les plus fous de tous, ceux qui veulent nous transformer en mutants. Mais je ne veux pas être qualifié d’écrivain voyageur comme Sylvain Tesson ou Nicolas Bouvier. Moi, j’ai besoin de m’imprégner, d’être sur place pour espionner, observer les détails très trash ou sans importance.

Avez-vous un pays de prédilection ?
Bien sûr, les États-Unis, de par ma naissance. Je suis
un quart américain par ma grand-mère, dont la famille remonte jusqu’à l’un des premiers présidents, John Adams. J’ai des liens depuis toujours avec l’Amérique. Adolescent, je rejoignais mes cousins, avec mon frère et mon père, à New York, Los Angeles… D’où mon amour pour les romanciers américains, que je défends dans mon travail de critique.

Quel endroit aimeriez-vous faire découvrir ?
Harbour Island, une petite île des Bahamas, près d’Eleuthera. Je m’y suis marié, j’y ai fait baptiser ma fille et j’y ai mes habitudes. C’est paradisiaque. On y trouve l’une des belles plages au monde : Pink Sands. Le sable est rose, la population joyeuse. Le film Le Sauvage, de Jean-Paul Rappeneau, avec Yves Montand et Catherine Deneuve, s’inspire de ces endroits-là.

Harbour Island, une île des Bahamas aux plages de sable rose. « C’est un petit paradis menacé par la hausse du niveau de la mer et le dérèglement climatique. J’y vais régulièrement, je loue une maison car il y a très peu d’hôtels. »

Quel voyageur êtes-vous ?
Il y a deux sortes de voyages. Seul, on est curieux, ouvert à la rencontre des gens, des endroits, on se laisse porter et il vous arrive des choses, c’est ce que j’ai vécu en Autriche, à Vivamayr, un resort-spa spécialisé dans le rajeunissement. Maintenant, je suis marié, j’ai des enfants, je voyage avec ma tribu et tout est différent, je recherche le confort.

L’hôtel Akelarre, près de San Sebastián, en Espagne. « Un endroit complètement dingue ! Grand restaurant trois étoiles Michelin (les plats du chef Pedro Subijana sont d’une inventivité hallucinante), suites fabuleuses avec vue sur l’océan Atlantique et piscine privée dans la chambre. »

Êtes-vous sensible aux beaux hôtels ?
Je suis un malade des palaces ! J’adore, c’est affreux, j’ai honte (rires). J’aime être dorloté, massé dans des spas, faire des caprices, appeler le room service au milieu de la nuit. Ma dernière expérience magique ? Le confinement au Ritz, à Paris, qui venait de rouvrir et était désert, décisions gouvernementales obligent ! Se baigner dans l’immense piscine dotée de musique sous l’eau, voir mes enfants courir dans les couloirs de l’hôtel entièrement vide comme dans le livre illustré Eloise at the Plaza (NdlR : Éloïse en français) avoir une brigade de serveurs aux petits soins, c’est un souvenir de luxe incroyable. J’apprécie La Réserve à Genève, où nous allons souvent car ma femme est suisse, et qui possède un spa d’une beauté égale aux fabuleux Soneva Fushi ou Six Senses Laamu aux Maldives.

Alors le luxe, vous aimez ?
Mon métier est de capturer des états de grâce, tel un photographe ou un peintre, pour écrire et en faire de la beauté. Le luxe en fait partie ! Ce n’est pas à la mode, mais je m’accroche à ces moments de splendeur absolue.

Son coup de cœur : L’Hôtel du Palais à Biarritz, « un lieu littéraire »

« Lorsque j’ai quitté Paris pour m’installer à Guéthary, cela me rassurait de savoir qu’il y avait un grand hôtel à proximité, un endroit de repli si j’avais des pulsions de luxe et l’envie de me vautrer dans la sophistication et le patrimoine historique. Le barman est un mixologue très connu qui prépare des cocktails somptueux avec, entre autres, ma vodka Le Philtre, 100 % naturelle, que je commercialise avec mon frère Charles. J’aime le spa Guerlain, la piscine californienne et la plage mythique où flottent les ombres de Vladimir Nabokov, Hemingway, Charlie Chaplin… »

Article paru dans le numéro 119 d’Hôtel & Lodge

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