Emerald Zanzibar Resort & Spa

En pratiquant la formule all inclusive, l’hôtel 5-étoiles bordant l’océan Indien et la plage change la donne sur cette île dont le seul nom suscite bien des fantasmes.

Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû

28 janvier. Branle-bas de combat ! Précédé par des jeunes filles en boubou, jetant des pétales de fleurs sur son parcours, le président de Zanzibar, Hussein Mwinyi, vêtu, comme les membres de son gouvernement et son épouse, d’une longue chemise en kanga, tissu traditionnel, vient inaugurer l’Emerald : preuve de l’importance du tourisme pour ce petit État de 1 million d’habitants, rattaché à la Tanzanie. En grand uniforme, les musiciens officiels scandent la marche. L’orchestre, où les cuivres dominent, rappelle les beni créés à la fin du xixe siècle pour parodier les défilés de l’armée coloniale. Depuis, pas une fête, pas une manifestation sans ces airs entraînants, symboles d’indépendance.

Sobres, fonctionnelles, toutes les chambres et suites jouissent d’une grande terrasse ou d’un balcon ouvrant sur la mer ou sur les jardins.

Aldo Scarapicchia, membre de la famille propriétaire, codirecteur général de The Emerald Collection, accueille, souriant et soulagé, les autorités zanzibarites. Cet événement clôt en beauté plusieurs années de palabres et de galères. Visionnaires, les Scarapicchia, anticipant l’avenir touristique de l’archipel, acquièrent il y a 15 ans, au nord-est de Unguja, la plus grande île – souvent appelée à tort Zanzibar –, des hectares de terre vierge avec pour seul décor une plage blonde de 10 kilomètres et l’océan turquoise. L’océan pour rêver, se distraire, travailler, vivre. L’océan dont le bleu délimite les contours de la terre. Marées à forts coefficients, comme dans la baie du Mont-Saint-Michel. L’océan Indien, en fonction de la lune, tantôt lèche la dune, tantôt découvre le platier, autorisant les troupeaux de zébus à déambuler sur l’estran et les pêcheurs à haler sur le sable leurs boutres ventrus, colorés, ou leurs pirogues à balanciers. Le littoral appartient à tous.

À L’Asiatique, restaurant fusion d’Extrême-Orient, les hôtes adorent s’attabler autour du teppanyaki gril.
Artisans habiles, les Massaïs proposent leurs créations en ville et sur les plages et sauvegardent leurs traditions.

Devant l’Emerald, les habitants des villages proches viennent proposer quelques bimbeloteries, quelques bijoux de pacotille, quelques pagnes, promener leurs chèvres, jouer au foot, ravauder leurs filets. Une plage vivante, non aseptisée, et tant mieux, d’où les hôtes du resort, palmes chaussées, partent explorer les fonds marins au tombant de la petite île de Mnemba, embarquent pour une mini-croisière à bord d’un bateau dont les membrures grinçantes trahissent l’âge, tentent de garder l’équilibre sur des paddles. Les moins aventureux contemplent la mer de leur transat, en nageant dans les grandes piscines à débordement perchées à l’aplomb du rivage, en sirotant un verre au bar ou attablés au restaurant de plage. Avec un réel sentiment de liberté, de légèreté, qu’accentue le fait qu’une fois sa note initiale réglée, tout ou presque est gratuit : les repas pris dans l’un des quatre restaurants, dont un asiatique de haute volée, le jus de fruits comme le cocktail alcoolisé, le café comme le verre de vin, le kids club comme les activités non motorisées… Le service, parfois maladroit mais toujours souriant, aimable, empressé, participe à l’ambiance nonchalante, propre à l’insularité.

Le lobby, conçu comme une succession de majalis, pièces traditionnelles en Afrique de l’Est où l’on se réunit pour palabrer, boire le thé, jouer.
L’hôtel, en lien avec des pêcheurs, organise des balades en mer, des séances de pêche, de snorkeling.

Pas un navigateur, pas un aventurier, pas un explorateur, pas un marchand, pas un écrivain n’a accosté à Zanzibar – du persan zang, « pays », et de l’arabe barr, « noir » – sans succomber au charme de ses petits ports, sans apprécier ses marchés colorés, ses criées où les énormes thons le disputent aux pieuvres et aux mérous. Inspirés par ces îles vierges, si proches des côtes orientales, tanzaniennes en particulier, les Perses d’abord, dès le viie siècle, les Portugais, les Arabes, les Omanais, les Britanniques y apposèrent leur empreinte, bâtissant des édifices à l’architecture inspirée de leur patrie d’origine. Ces vestiges ont permis à ses admirateurs, bien souvent des intellectuels européens, de convaincre l’Unesco de classer en l’an 2000 sa capitale, Stone Town, au patrimoine mondial, sauvant de la destruction des demeures, des forts, des portes omanaises et arabes somptueuses. Ce qui n’empêcha pas, hélas, faute d’entretien et de moyens, l’un de ses bâtiments les plus remarquables, Beit-al-Ajaib, « la Maison des Merveilles », construite en 1883, de s’effondrer en 2020. Zanzibar, triste plaque tournante de l’esclavage jusqu’en 1873, Zanzibar, longtemps premier producteur mondial de clous de girofle, Zanzibar se cherche un nouveau destin, louchant vers le tourisme. Reste à le maîtriser. Nouveau défi, nouveau pari, que relèvent, avec l’aval des autorités, les Scarapicchia, entre autres, à l’Emerald.

Esprit des lieux

Membre de The Leading Hotels of the World, premier all inclusive luxe de l’archipel, l’Emerald Zanzibar Resort & Spa compte 250 suites spacieuses, la plus petite accusant 59 m2, toutes avec balcon ou terrasse, trois piscines dont une réservée aux adultes, une salle de fitness gigantesque, des courts de tennis, quatre restaurants d’excellente qualité et un spa au calme – coup de cœur pour Salomé Madoshi, aux mains expertes à dénouer nœuds et tensions. Les concierges organisent à la demande des visites privées, avec guide ou non, de Stone Town, mais aussi des réserves d’animaux, des ports, de la jungle.

Y aller 

Vols : Qatar Airways, désignée meilleure compagnie aérienne pour la septième fois dans le classement Skytrax. Sa business class, QSuite, offre un confort et une expérience dignes d’une première classe. Salon dédié à Paris CDG ; salon Al Mourian à Doha, avec cabines privées pour qui souhaite se relaxer, restaurant à l’assiette, etc. Sur demande, prise en charge de la sortie de son vol à l’embarquement du suivant, voiturette pour faciliter les transferts parfois longs. Départs quotidiens de Paris.
À partir de 853 euros A/R en éco ; de 3 040 euros en business. qatarairways.com

Séjour tout compris : avec Kuoni, spécialiste de la destination,
vols A/R compris, 6 jours, 5 nuits en
all inclusive, dès 1 675 euros. kuoni.fr

Article paru dans le numéro 128 d’Hôtel & Lodge.

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