25 idées pour s’évader le temps d’un week-end

Une bouffée d’air pur à la montagne, une retraite à la campagne, une virée culture-shopping dans une capitale, un séjour iodé en bord de mer… Le champ des possibles s’ouvre en permanence à de nouveaux hôtels, à des destinations inédites. Voici notre sélection d’adresses pour des week-ends d’exception, non seulement en France, une évidence, mais aussi en Italie, en Espagne, en Angleterre… et au-delà, jusqu’au Maroc.

Dossier réalisé par Céline Baussay, Céline de Almeida et Anne Marie Cattelain Le Dû

Le rapport au temps a bien changé. La notion de week-end n’est plus tout à fait la même. L’époque, pas si lointaine finalement – la fin du siècle dernier – où il débutait le vendredi soir (tard) et finissait le dimanche soir (tard) est révolue. Maintenant qu’il s’étire sur 3 ou 4 jours, la tentation est grande de partir plus longtemps, si possible en décalé, et parfois plus loin. Les habitudes en la matière sont bien ancrées. Mais là où la donne a évolué plus récemment, c’est qu’il n’est plus si rare, désormais, de s’aventurer dans des endroits isolés, pas forcément proches d’un aéroport, d’une gare, d’une autoroute. Un luxe du pas de côté, des destinations alternatives, que permet la perspective d’un temps allongé…

Bon exemple, l’Angleterre. Londres n’a plus l’exclusivité. Traverser la Manche, filer à l’anglaise dans la campagne, même pour une visite express, a du sens. Surtout si l’on réserve une suite au Thyme, dans les Cotswolds, à 50 miles de la capitale, en marquant un stop à The Store, dans le centre d’Oxford : deux hôtels ouverts récemment, parmi les 25 que la rédaction d’Hôtel & Lodge a sélectionnés pour son cru 2025 des plus belles adresses pour un week-end.

Au cœur de la forêt, sous la lumière déclinante, se réchauffer l’un contre l’autre devant les flammes. Moments suspendus pour les clients de l’hôtel Eriro en Autriche. © Alex Moling

Les chemins de traverse mènent à tant de spots de rêve : en Espagne, pour n’en citer que deux, le Mas d’En Bruno, à une heure de Tarragone, qui domine les vignobles du Priorat, ou le Son Bunyola sur l’île de Majorque, dans la Serra de la Tramuntana, si proche et si loin à la fois de Palma. Au Maroc aussi, il convient parfois, pour pouvoir poser ses valises en famille, au Royal Mansour à Tamuda Bay, au Mazagan à El Jadida, ou encore au Kasbah Tamadot, dans les montagnes du Haut-Atlas, de s’éloigner des hubs, respectivement Tanger, Casablanca et Marrakech. Même en France, atteindre sa destination de vacances n’est pas toujours chose aisée : la preuve avec Bellevigne Bourgogne en Côte-d’Or pour les amoureux du vin, Les Prés dans le Perche pour les amateurs de brocante, le Lodge Park à Megève pour les adeptes de la montagne. Que l’on arrive de Nice ou de Monaco, le trajet jusqu’au Château Eza, sur le village perché de Èze, se mérite lui aussi. Mais à l’arrivée, le panorama grandiose sur la Méditerranée est une si belle récompense.

Reste, bien sûr, que choisir un hôtel central, facile d’accès ou ne nécessitant pas un long transfert simplifie l’organisation et permet de passer plus de temps sur place : il convient ainsi de réserver aux Lumières pour visiter le château de Versailles, au Maison Albar – Le Victoria pour parcourir le Carré d’or niçois, au Palazzo Cristo pour se perdre dans Venise, au Ritz-Carlton pour redécouvrir Rabat, au Pulitzer pour célébrer les 750 ans d’Amsterdam… La liste pourrait s’étendre encore. À vous maintenant de composer celle de vos envies !


01 – LES LUMIÈRES, VERSAILLES
Séjour royal 

À l’entrée du château, gardé par la statue équestre de Louis XIV, ce 5-étoiles, Relais & Châteaux, s’impose en majesté pour une escapade à Versailles. Pour son emplacement, mais aussi pour la beauté et la sérénité des lieux.

À l’étage, donnant sur l’entrée du château, la magnifique Galerie des Lumières : la version moderne du salon d’apparat. © DR

Après le Château d’Audrieu en Normandie, Fonscolombe en Provence ou encore le Cinq Codet à Paris, le groupe 2L Collection poursuit son développement avec une nouvelle adresse qui, comme les précédentes, célèbre l’art de vivre à la française. Et quel meilleur endroit pour cela que Versailles ? L’hôtel Les Lumières, ancien Hôtel de France, réunit deux pavillons des XVIIe et XIXe siècles, Gramont et Villacerf, du nom du surintendant des bâtiments du roi. Évidemment situé au plus près du château, question de prestige et d’influence. L’entrée se fait par un jardin d’hiver, sous une verrière qui laisse apparaître les façades. D’un côté, le Bar des Philosophes et la Table des Lumières où le chef Erwan Le Thomas s’amuse et réjouit ses convives avec les produits de saison de la région, y compris les poissons. De l’autre, une boutique Pierre Hermé Paris, donnant sur la cour d’honneur, et le lobby à l’arrière, discret. Les 31 chambres et suites, sur rue ou sur cour, portent le nom de personnalités emblématiques du siècle des Lumières, savants, philosophes, écrivains, explorateurs… La plus étonnante, la Suite Gramont, sous les toits pentus, occupe un étage entier et offre des vues imprenables sur la chapelle royale et la place d’Armes. On imagine très bien un artiste ou un philosophe s’installer ici, dans ce décor hors du temps, pour signer l’œuvre de sa vie… Deux étages plus bas, encyclopédies, romans, essais, signés d’Alembert, Diderot ou Olympe de Gouges emplissent le salon-bibliothèque avec sa cheminée, très apprécié pour se poser et se reposer après une journée de visite du château. Un escalier en pierre, typique du style versaillais, mène à l’éblouissante Galerie des Lumières, un salon de réception sous Louis XV, aujourd’hui chéri des fins gourmets, au petit déjeuner d’abord, puis au déjeuner et au goûter avec une carte sucrée-salée signée Pierre Hermé. Fenêtres, moulures, miroirs, chandeliers sont d’origine. La touche moderne vient du comptoir en bois et surtout des très élégants canapés tout en rondeurs, rose pastel. Le tout sous un plafond de six mètres de hauteur. Somptueux !

Raffinement extrême, des chambres sous les toits aux assiettes servies à la Table des Lumières. © DR
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02 – BELLEVIGNE BOURGOGNE
L’épicurisme joyeux

Au cœur du village de Chambolle-Musigny, ce 4-étoiles inaugure une collection de boutiqueS-hôtels célébrant, dans l’atmosphère comme dans la décoration, l’univers du vin et son esprit festif et chaleureux. Un premier Grand Cru.

Toit cathédrale, poutres, lumière naturelle… Les plus belles chambres sont au 2e étage. © DR

Fort du succès de ses concepts très marqués par la convivialité (La Folie Douce, Les Maisons de Campagne), le groupe Les Hôtels (très) Particuliers a lancé Bellevigne. Sous cette appellation, « des lieux de vie et de vin », résume Matthieu Evrard, son président, qui croit dur comme fer au potentiel de séduction de la campagne : « nous recherchons des sites sur les routes des vins, dans un village, près de l’église ». Le tout premier, Bellevigne Bourgogne, répond au cahier des charges : situé à Chambolle-Musigny, l’une des étapes majeures d’un circuit œnotouristique en Côte de Nuits, entre Dijon et Beaune, il s’approprie les murs chargés d’histoire d’une maison de maître datant du XVIIIe siècle et de ses dépendances. 

Dans le salon-bibliothèque rouge meursault, une sélection de livres anciens ou de référence sur les vins de Bourgogne. © Danielle Siobhan

Chaque adresse siglée Bellevigne sera confiée à un architecte d’intérieur différent. Jordane Arrivetz (photo à droite) a lancé le bal, orchestrant la restauration et le réaménagement des lieux pour créer un restaurant dans l’ancien chai, un bar à vin dans l’une des caves voûtées, un lobby-vinothèque, un salon-bibliothèque, une cuisine ouverte à tous et 37 chambres-cocon, dont les plus belles se trouvent sous les toits. Dans chacune, elle a décliné une couleur – le bleu, mais aussi le rouge et le vert, celles des vignobles –, disposé des fauteuils aux motifs de grappes de raisin et de feuilles de vignes, conçu des salles de bains rétro, mais pas trop. Elle a dessiné du mobilier sur mesure, dont une superbe table sculpturale en bois dans l’une des caves, et chiné dans la région des chaises, des tableaux… « J’ai aussi voulu de la vraie pierre de Bourgogne dans tous les espaces nobles », ajoute la fondatrice de l’agence Notoire. « Nous avons misé sur des éléments historiques pour transmettre la notion de patrimoine, de terroir, sans se prendre trop au sérieux, sous un angle jovial, gourmand, et moins fermé que l’image que donne le milieu du vin dans certaines régions. »

Rendez-vous au bar

C’est l’un des espaces les plus réussis : un petit cocon intimiste aux murs voûtés, avec un comptoir en bois et pierre de toute beauté, quelques tableaux et une collection de carafes chinées, toutes différentes. On y déguste les vins de la cave (1 200 références) avec des assiettes à partager : pâté en croûte, jambon persillé, houmous, huile de noisette…

© Danielle Siobhan

03 – LODGE PARK, MEGÈVE
Esprit trappeur

Cuir, bois, motifs tartan et léopard, plaids et feu de cheminée : le Lodge Park est une invitation au cocooning. © DR

Malgré son haut niveau de service et de confort, le Lodge Park avait besoin d’un rafraîchissement pour rester dans la course aux étoiles de la station-village haut-savoyarde. C’est chose faite : l’hôtel du groupe Maisons & Hôtels Sibuet (comme Les Fermes de Marie ou l’Hôtel Mont-Blanc, également à Megève) vient de rouvrir pour la saison hivernale avec de sérieux atouts. Ses nouvelles suites, d’abord, conjuguent l’espace (50 m2) et l’élégance, avec un savant mélange de bois précieux, de cuir tanné, de tissus griffés Ralph Lauren, de tons chocolat et crème en harmonie. Certaines disposent d’une vaste terrasse avec un bain nordique. Elles s’inscrivent dans le style qui fait toute la singularité du Lodge Park, celui d’un repaire de trappeur canadien, chaleureux et douillet, au luxe tout en finesse. Délicieusement rustique chic, jamais kitsch. Les habitués retrouveront les plaids en fourrure, les fauteuils club devant la cheminée en pierre… Autre innovation, un espace bien-être de plus de 800 m2 avec un spa Pure Altitude, la marque créée par la famille Sibuet, une piscine intérieure de 12 mètres, un jacuzzi, un sauna, une grotte de glace, un bain de Kneipp, une salle de gym… Son Beef Lodge, le meilleur steakhouse de Megève, et son Lodge Bar, réputé pour ses cocktails servis dans des verres Tiki, restent les piliers de cet hôtel qui affiche désormais 5-étoiles.

© DR
© L. Di Orio

04 – MAISON ALBAR – LE VICTORIA, NICE
Au panthéon

En ébullition ces derniers mois, la scène hôtelière niçoise crée encore le buzz avec l’ouverture, au bord de la promenade des Anglais, du Victoria, le projet le plus ambitieux du groupe Maison Albar. Un vaisseau amiral bien ancré dans sa ville et son quartier.

Le marbre et l’albâtre illuminent les salles de bains, dans le prolongement des tons neutres et apaisants des chambres. © David Grimbert

Ce matin-là, sur le rooftop de l’hôtel, règne une agitation peu commune. Même le staff du petit déjeuner qui officie là depuis quelques semaines a du mal à ne pas se laisser distraire. Tous les regards sont tournés vers la Méditerranée : c’est la première fois que, depuis le sommet de l’hôtel, les contours de la Corse se dessinent nettement au large. Ciel dégagé, soleil de plomb, même en plein hiver, la Côte d’Azur diffuse un parfum d’éternel été. Dans quelques mois, lorsque la piscine ouverte sur le toit sera disponible, le rooftop sera encore plus prisé, c’est certain. 

La piscine, une merveille, tout comme le spa dans son ensemble. © Alain Duprat

Le Victoria, lui, est terminé et bien ouvert, après un chantier de quelque sept ans que les locaux eux-mêmes finissaient par ne plus compter lorsqu’ils traversaient le Carré d’or niçois. Sur le papier, 102 chambres et 30 suites avec vue sur la mer à l’infini, sur les toits de la ville ou sur l’arrière-pays jusqu’aux montagnes de la vallée des Merveilles, un spa Oria de 600 m2 en partenariat avec les marques Seed to Skin, La Colline et Nougatine pour les soins enfants, le restaurant Taulissa supervisé par le chef triplement étoilé Glenn Viel et son bar sur ce fameux rooftop qui fait tant parler. Mais le Victoria réserve bien d’autres belles surprises : les deux suites Prestige en angle, avec leur façade dorée qui renvoie la lumière sur l’immense terrasse, d’abord. Elles s’appellent Céline, en référence à Céline Falco, fondatrice et directrice générale du groupe Centaurus – dont dépend Maison Albar Hotels –, et Victoria, le prénom de sa fille, qui représente la cinquième génération d’une famille d’hôteliers, les Albar. Le Café Victoria ensuite, baigné de lumière naturelle, avec son bar en laiton, maille de métal et pierre, et ses parchemins vierges enroulés dans les étagères : « nous avons souhaité laisser place à l’imaginaire des hôtes », justifie Nicolas Adnet, du Studio MHNA, chargé de la partie architecture d’intérieur et décoration, qui livre ici une interprétation moderne d’une villa années 1930 sur la French Riviera. Avec des matériaux dans l’esprit de l’époque (marbres, marqueteries de paille, boiseries, nacre, gainages de cuir, galuchat) et un camaïeu de bleu azur, ivoire, gris clair, mis en valeur par le noir et le blanc, qui révèlent un sens aigu de la scénographie. Enfin, et puisque finalement tout séjour commence par-là, il y a ce parcours d’entrée peu commun, raconté par Nicolas Adnet : « Le Victoria est une villégiature secrète. L’entrée est discrète, un couloir sobre uniquement habillé par les torchères qui évoquent Henri Matisse, si attaché à la région. Ceci afin de théâtraliser la découverte de l’escalier sculptural qui renferme en son cœur, sur les deux étages, la somptueuse création lumineuse imaginé par le Studio MHNA et Beau & Bien. Comme un signe qui invite à emprunter l’escalier pour arriver dans le salon d’accueil du premier étage. » Et débuter son expérience au Victoria…

Marc Hertrich et Nicolas Adnet, architectes d’intérieur du Victoria et avant lui, de nombreux hôtels Sofitel, Constance, Club Med… © Francis Amiand
Au dernier étage, sur le rooftop, une large palette de bleus : ciel, azur, indigo… © DR
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150 ans d’histoire

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En prenant ses fonctions, Leslie Cherfils a découvert toutes les tranches de vie de sa nouvelle maison. Elle les partage avec enthousiasme : « Au 6 avenue de Suède, tout a commencé en 1836, avec l’Hôtel de la Pension anglaise, l’un des premiers hôtels de Nice, qui proposait notamment des bains d’eau douce et de mer. En 1856, il est rebaptisé Hôtel d’Angleterre. À l’époque, le fleuve Paillon, prenant sa source à une trentaine de kilomètres de Nice, à 1 300 m d’altitude, et se jetant dans la baie des Anges, passait juste devant. L’hôtel a alors été témoin de la transformation du quartier, notamment avec la couverture du Paillon à partir de 1868 et la création du jardin Albert Ier, face à l’hôtel, en 1893. Au début du xxe siècle, il fusionne avec son voisin, l’Hôtel de la Grande-Bretagne, et est baptisé l’Hôtel d’Angleterre et de la Grande-Bretagne. En 1980, il devient le Park Hôtel et en 2000, il est repris par le groupe italien Boscolo. En 2017, le groupe Centaurus et City Mall (galerie commerciale) dévoilent leur projet pour, une fois encore, placer l’hôtel au cœur de la transformation de la ville. Sept années plus tard, la façade historique du 6 avenue de Suède a été conservée pour devenir Maison Albar – Le Victoria, imaginé comme une villégiature secrète dédiée à l’hédonisme. »

05 – RESTAURANT & HÔTEL LES PRÈS, NORMANDIE

© Marielle Gaudry

Qui connaît l’Orne en dehors des Normands ? Peu de personnes. Qui connaît le Perche ? Tout le monde ou presque, depuis qu’il y a une quinzaine d’années, les Parisiens se sont entichés de cette campagne où les petits manoirs des seigneurs d’autrefois le disputent aux longères de pierres enduites coiffées de tuiles et aux demeures bourgeoises. En peu de temps, cette terre, désert hôtelier, s’est dotée de maisons d’hôtes, de boutiques-hôtels, de restaurants. Et le marché de Mortagne-au-Perche est devenu the place to be. C’est justement non loin que vient d’ouvrir ce relais de campagne crépi de jaune ocre avec sa tour, façon pigeonnier, et ses 9 chambres coquettes, au grand calme. Une halte sympathique, avec jardin, piscine et tutti quanti. Avec, installée dans le jardin d’hiver, une table de 30 couverts où, après des plats de terroir, la tarte tatin bien caramélisée aux pommes du verger lutte à parts égales avec le douillon aux poires en sa croûte brisée.

06 – LE CONTI, BREST

© Olivier Rimbon Foeller

Rénové en 2023, ce 4-étoiles du groupe Oceania Hotels a gagné en modernité tout en conservant intact son style Art déco. Les pièces de ferronnerie, les éléments en marbre, les appliques murales, les vitraux, tous d’origine, ont été minutieusement restaurés. Du lobby aux volumes spectaculaires, l’escalier magistral mène jusqu’aux 76 chambres dont 5 suites, certaines avec une terrasse vue mer. Au sous-sol, bonne surprise : un spa Sothys avec une piscine sous verrière.

07 – YNDO, BORDEAUX

© DR

Dix ans après son inauguration dans un hôtel particulier du xixsiècle, ce 5-étoiles au cœur de Bordeaux reste une référence dans le registre des hôtels arty grâce au flair de sa propriétaire, Agnès Guiot. Aux 12 chambres et suites existantes s’ajoutent aujourd’hui 8 autres, réalisées par des artistes, designers, artisans d’art (créateurs de sculptures en papier, de pièces en métal ou en bois…), qu’elle a elle-même sélectionnés. Autant d’œuvres uniques, immersives, qui composent une maison insolite et éclectique, inspirée et inspirante. 

08 – CHÂTEAU EZA, ÈZE

© DR

Romantique, confidentielle, hors du temps, cette ancienne propriété du prince Guillaume de Suède, dans le village médiéval de Èze, entre Nice et Monaco, est devenue un hôtel en 1987. Membre de Small Luxury Hotels of the World, elle possède une table étoilée et 14 chambres et suites. Cinq d’entre elles, dont la Suite présidentielle dotée d’une terrasse avec vue plongeante sur la Méditerranée, viennent de faire peau neuve sous la houlette du studio barcelonais Astet, qui a conçu le très bel hôtel Aethos Ericeira au Portugal. Prochaine étape, la rénovation du lobby, du bar et du lounge.

09 – SON BUNYOLA, MAJORQUE
La folie de Sir Branson

Habité par les regrets d’avoir acheté en 1998 puis revendu cette finca, le propriétaire du Groupe Virgin, après l’avoir acquise de nouveau, en 2021, l’a transformée en 5-étoiles confidentiel.

Enserrée dans les plis de la Tramuntana protégée des vents, la demeure domine la mer. © DR

Majorque, loin des plages surpeuplées, des immeubles construits à la va-vite. Majorque qu’aimait et détestait à la fois George Sand. Majorque secrète, un rien sévère, plus montagnarde ici que marine. C’est dans ces paysages tourmentés, protégée des vents entre les plis de la Serra de la Tramuntana, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, que la finca du XVIsiècle renaît, avec 27 chambres, trois villas et deux tables aux menus 100 % bio. À Banyalbufar, au nord-ouest de l’île. Dans ce village tout en longueur, l’été achevé, la poignée d’habitants retrouve le calme et ses habitudes entre les salles sombres des cafés et la place de l’église, à 45 minutes de route de Palma, « la capitale ». Mais quelle route ! Étroite, vertigineuse, perçant la Tramuntana, flirtant au plus près avec les précipices et les cyclistes fanatiques de montées, arc-boutés sur leur engin fuselé. Un monde austère, minéral que le soleil en hiver teinte d’or pâle. L’homme, pour survivre, a taillé dans la roche des canaux d’irrigation, des restanques, y plantant des arbres fruitiers. Il a aménagé des enclos sur les terrains rocailleux pour élever des moutons et des chèvres sans qu’ils boulottent ses plantations. Et, entre deux travaux agraires, a pris le large pour jeter des filets dans la Méditerranée. 

Dans chaque chambre et suite, des œuvres de grands artistes choisies par Sir Branson. © DR
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C’est cette existence rude que content aujourd’hui encore les 330 hectares de Son Bunyola, mariant, depuis quelques mois, après quatre ans de travaux, activité hôtelière et agricole avec ses vignobles, ses oliveraies et ses bêtes qui parfois s’échappent, perdues, bêlant, chevrotant, à fendre l’âme. Lorsque, pour rejoindre en contrebas de la finca la mer et les minuscules plages de galets, tiraillé par l’envie de gagner le large, on traverse à pied la propriété, cette vocation rurale saute aux yeux et donne un tout autre sens au séjour. Appréciant davantage au retour de cette randonnée et de ces brasses fendant l’eau transparente, le confort feutré de sa grande chambre dont la terrasse révèle les anses et les criques enserrant la mer et la cascade des plantations dégringolant jusqu’à la grève. Avec au premier plan, la piscine à débordement, tache turquoise tranchant sur les tons rouille et kaki de la végétation en bout de course après un été surchauffé et un automne anormalement pluvieux. Plus tard, après une dégustation de vins et de fromages de la région, la paella légère, parfumée, composée uniquement de fruits de mer et de lotte de Brenda Lisiotti, la jeune cheffe, réconforte le corps et même l’âme.

Spécialité de la cheffe Brenda Lisiotti, au caractère bien affirmé, les paellas aux fruits de mer. © DR
Grâce au room service 24 h/24, plaisir de savourer ses repas sur la terrasse de sa suite surplombant le paysage. © DR
La piscine, point de ralliement pour se rafraîchir mais aussi socialiser, pratiquer l’aquabike. © DR

Puis, quand les étoiles, une à une, brodent le ciel marine, dans l’air embaumant l’iode et les herbes du maquis, on rejoint ses « appartements » se lovant dans son lit, sous les poutres solides, pressé de relire Un hiver à Majorque où George Sand, d’une plume souvent cruelle, raconte son séjour avec Frédéric Chopin, dans la chartreuse de Valdemossa, à 15 minutes de Son Bunyola.

Délassement

Deux temps forts : yoga le matin, immergé dans la nature, soins ensuite, dans le petit spa. Deux cabines, dont une double, aménagées dans des salles voûtées en pierres éclairées par une lumière zénithale. Deux thérapeutes, dont une jeune Chilienne dont les bras entièrement tatoués – ce n’est plus tabou, même dans un 5-étoiles –, vous massent avec énergie et attention. Deux options « clean beauty », la gamme Gaia Natural Products, locale, à base essentiellement d’huile d’olive, et le menu de la maison Olivier Claire, marque premium sourçant ses ingrédients, criste-marine, pollen de tournesol, etc., auprès de producteurs n’utilisant aucun produit chimique. Coup de cœur pour le Soin holistique anti-âge, visage et corps d’Olivier Claire. Détoxifiant, régénérant.

10 – THYME, ANGLETTER
So British

Rien à ajouter ! Dans les Cotswolds, un résumé de la campagne anglaise, entre Downton Abbey et Les Vestiges du jour de James Ivory. Sauf qu’ici la réalité l’emporte sur la fiction.

Les 30 chambres, à la décoration différente, sont essaimées dans les différents cottages d’origine. © Freddie Ellams

C’était un vieux manoir triste, un manoir abandonné sur ses 60 hectares, avec ses cottages éparpillés, sa ferme, ses étables, ses écuries et son classement aux monuments historiques qui ne servait à rien. Son nom, Southrop Manor. Son âge, plus de 350 ans. Sauvé par Caryn Hibbert. Pendant quelques années, sa profession de médecin éloigna la jeune femme de sa campagne natale. Jusqu’à la naissance de ses enfants. Pas question de leur imposer la ville ! La famille déménagea dans les Cotswolds, au sud-ouest de l’Angleterre, à 40 kilomètres d’Oxford. Une région verdoyante, où derrière chaque colline se cache un village avec ses cottages charmants, son épicerie, son pub. Caryn, passionnée tout autant de nature que de cuisine, se mit en quête d’un lieu pour ouvrir une école de cuisine. Et tomba, au hasard de ses pérégrinations, sur Southrop Manor, propriété du XVIIe siècle, émouvante dans sa décrépitude. Elle l’acheta, retapa d’abord une grange pour y installer son école. Peu à peu, l’idée germa de restaurer un à un les différents bâtiments pour ouvrir un boutique-hôtel pas comme les autres, Thyme, avec comme base-line « A Place Shaped by Nature » (un lieu façonné par la nature), puis de racheter The Swan, le pub du village qui, en 1606, sous le nom de Bakehouse, abreuvait de pain et de bière les ouvriers agricoles.

Au Southrop Manor du xviie siècle, abandonné des années, Caryn Hibbert a imaginé le plus ravissant hôtel. © DR

Quelle que soit la saison, se poser à Thyme est une parenthèse hors du temps avec la ferme et le potager alimentant les restaurants, le spa Meadow jouxtant l’Orchid House, au toit planté d’orchidées endémiques, la piscine d’eau de source et les trente chambres semées à travers les jardins dans les différents cottages. Et avec chaque jour un programme d’activités, entre cours de cuisine, balade botanique, yoga, méditation, lecture. Forcément, après le séjour de quelques VIP, le mariage de quelques autres, le Great Western Railway qui, en 90 minutes de Londres, dessert la gare de Moreton-in-Marsh, les beautiful people londoniens affluent le week-end, mais Caryn veille à maintenir l’authenticité première et la sérénité de Thyme.

11 – PALAZZO CRISTO, VENISE
Prodigieux !

Un design contemporain pour le Palazzo Gioachino Rossini, chef-d’œuvre du XVe siècle. © DR

Bis repetita à Venise ! Anne Covre et Frédéric Tubau de Cristo, architectes d’intérieur, restaurent et ouvrent en 2018 Palazzo Cristo à Campo Santi Giovanni. Succès tel qu’ils viennent d’ajouter à leur collection une deuxième adresse, située cette fois entre la place Saint-Marc et le pont du Rialto. Avec la bénédiction et le soutien de l’Académie des Beaux-Arts de Venise, ils ont rénové le palazzo Gioachino Rossini, chef-d’œuvre du XVe siècle, sur le Grand Canal. Un palais intimiste, facilement privatisable, avec côté canal une porte dérobée permettant aux gondoliers de déposer leurs passagers à l’intérieur du palazzo et, derrière l’entrée principale, un jardin ceint de murs couleur terracotta sur lequel donnent deux chambres en rez-de-chaussée. Les six suites appartements s’étalent entre le premier et le troisième étage, et au dernier étage, le duplex avec loggia et toit-terrasse livre le Venise secret avec ses altanes en bois, construites dès le XIIe siècle pour bénéficier du soleil et de la vue. Service sur mesure, personnalisé, discrétion extrême, design épuré contrastant avec l’architecture du XVe siècle et l’épaisseur des murs, ici l’expression « chez soi » n’a rien de galvaudée. Les concierges rompus aux exigences des palaces disposent qui plus est des adresses les plus confidentielles, pour organiser aussi bien des visites de demeures privées, d’ateliers d’artisans, de studios d’artistes, des dîners privés avec des chefs. Pour vivre Venise autrement.

Chacune des six suites appartements développe un très grand salon sous les voûtes du XVe siècle. © DR
Les propriétaires de ce second palais, architectes décorateurs, Anne Covre et Frédéric Tubau de Cristo. © Matthieu Salvaing

12 – ERIRO, AUTRICHE
L’expérience du luxe alpin

© Alex Moling

Eriro est posé à 1 550 mètres d’altitude, sur le versant autrichien de la Zugspitze, le point culminant de l’Allemagne, et n’est accessible qu’en téléphérique. Son nom, inspiré d’un vieux mot allemand, signifie « l’entrée de la forêt ». Logique quand on sait que l’essentiel du bois dont il est constitué en provient. Avec seulement neuf suites, Eriro revendique un service ultra-exclusif mais aussi un fort ancrage local. Le spa avec vue possède une piscine dédiée à la méditation, des saunas aux aiguilles d’épicéa et des cabines où sont dispensés des soins et massages à base de plantes et d’herbes médicinales : arnica des montagnes, millepertuis, ortie… Même philosophie du côté des activités avec des sports outdoor (VTT, ski, escalade), des ateliers d’artisanat et d’art (poterie, taille de la pierre, yodel – un chant du XVIe siècle), des séances d’astronomie ou d’observation des flocons de neige, mais aussi des randonnées guidées… pieds nus dans la forêt.

13 – MAS D’EN BRUNO, CATALAOGNE

© DR

Le Priorat, c’est la Catalogne espagnole, côté vignobles. Cet hôtel de luxe affilié Relais & Châteaux se niche dans une propriété du XVIIIe siècle, en bord de rivière. Un cadre champêtre et bucolique pour les occupants des 24 suites, dont la Bruno’s Suite, la plus prestigieuse, qui profitent à loisir de la bibliothèque, du bar, de la cave à vins, du restaurant de tapas, du spa dans l’ancien pressoir à olives, de l’immense piscine. Ils peuvent aussi confectionner leur propre vin ou leur miel.

14 – STOCKHOLM STRADSHOTELL

© DR

Encore un Relais & Châteaux, le premier en Suède, chargé d’histoire : un ancien foyer pour femmes créé au xixe siècle par la reine Joséphine, méticuleusement restauré et transformé en un boutique-hôtel de 23 chambres et 9 suites, au cœur du quartier branché de Södermalm. L’un des restaurants occupe la chapelle, le bar se prolonge dans la cour. Pièces de design suédois, œuvres d’art et photos se fondent dans des intérieurs raffinés, aux tons neutres. Spa traditionnel avec sauna, bain glacé et douches sensorielles.

15 – THE STORE, OXFORD

© DR

Why not Oxford? Facile d’accès en train depuis Londres (en un peu plus d’une heure), la ville ne se résume pas à son illustre université. Pour découvrir ses musées, canaux, parcs et jardins, voici un nouveau QG hautement recommandable avec 110 chambres, trois restaurants-bars dont un en rooftop, un spa urbain siglé Oskia, le tout dans l’ancien grand magasin Boswell, une institution locale inaugurée en 1738 et définitivement fermée en 2020. Aux commandes de cet hôtel, EQ Group qui gère aussi le Dame des Arts et l’Hôtel des Grands Voyageurs à Paris.

16 – PULITZER AMSTERDAM 
Dormir au bord du canal

© DR

Tout au long de l’année 2025, la capitale néerlandaise célèbre son 750e anniversaire avec de multiples événements culturels. L’occasion rêvée pour réserver une nuit au Pulitzer… Très atypique, cet hôtel de luxe réunit quelque 25 maisons de canal, datant des XVIIe et XVIIIe siècles, reliées entre elles, et comptabilise ainsi pas moins de 225 chambres, toutes différentes. Leur point commun : une décoration épurée, lumineuse, qui fait la part belle au design et à l’artisanat néerlandais. Il possède aussi plusieurs bars, restaurants et jardins cachés. Un mastodonte donc, mais qui sait conserver, par sa configuration « éclatée », un esprit intimiste et cocooning dans chacune de ses propriétés. Quatre nouvelles suites prestigieuses, dites de « collectionneurs », viennent d’intégrer l’ensemble. Le Pulitzer a en outre créé récemment The Beauty House, son propre espace dédié au bien-être et à la beauté, en partenariat avec la marque 111Skin.

17 – PUENTE ROMANO PRIVATE RESORT, MARBELLA

© Toby Michell

L’iconique Puente Romano Beach Resort, membre de Leading Hotels of the World, se dédouble en version beaucoup plus confidentielle avec cette superbe villa andalouse comprenant 7 suites seulement, donnant sur la Méditerranée, les montagnes et les jardins, pour un maximum de 14 hôtes. La meilleure vue s’offre aux occupants du penthouse en duplex, qui dispose aussi d’un home cinema. Les grands espaces intérieurs et extérieurs accueillent le minimum de mobilier, les tons naturels composent un ensemble raffiné, le soleil inonde les terrasses, le calme n’est perturbé que par les bruits de la nature : tout ici contribue à la détente. L’expérience de séjour ultra-personnalisée est au cœur du concept avec des dîners privés organisés par les restaurants les plus prisés de la Costa del Sol (Nobu, Cipriani, Coya) ou des soirées animées par des DJ et des mixologues au bord de la piscine. La villa peut être entièrement privatisée pour un événement exceptionnel ou simplement pour un long week-end en tribu.

18 – COLLEGIO ALLA QUERCE AUBERGE, FLORENCE

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Proche du centre historique de la cité toscane, ce nouveau membre de Auberge Resorts Collection occupe un complexe datant du XVIe siècle qui fut une institution culturelle et un pensionnat, avec sa chapelle et son théâtre. Les architectes espagnols Esteva i Esteva l’ont restauré et décoré de pièces de design et d’œuvres d’art contemporain. Son trésor : ses cinq jardins en terrasse avec vue sur le Duomo.

19 – ROYAL MANSOUR TAMUDA BAY
Le petit dernier

Après Marrakech, le palace, Casablanca, le 5-étoiles urbain Art Déco, la collection des hôtels initiée par le roi Mohammed VI en 2010 s’enrichit d’un nouveau 5-étoiles, à vocation wellness. À une heure de Tanger et quinze minutes de Tétouan.

Dilemme : la piscine chauffée avec ses parasols rayés signatures ou la tonicité de la mer d’Alboran ? © DR

Hassan II détestait la région de Tanger-Tétouan et ses habitants, depuis qu’en 1958 les Rifains s’étaient insurgés. Révolte matée, il négligea cette partie de son royaume pendant tout son règne. Couronné en 1999, son fils Mohammed VI, s’empressa d’une part de rouvrir et de passer du temps dans les palais royaux de Tanger et de Tétouan, mais surtout, après le développement d’un des plus importants ports de commerce et de conteneurs d’Afrique, de favoriser le développement touristique de Tamuda Bay, là où le littoral méditerranéen flirte avec l’Atlantique, sur la mer d’Alboran. Trente kilomètres de côtes ourlées de sable. Avec en prime de belles villes au style andalou à visiter – l’Espagne est proche –, Tanger à explorer, des randonnées dans le Rif et les montagnes à programmer. Normal, dès lors, qu’après le Banyan Tree, pionnier, le Sofitel, le St. Regis, pour ne citer que les plus luxueux établissements, le roi ait souhaité marquer de son sceau la station balnéaire en la dotant d’un hôtel d’un raffinement rare et d’un service stylé et convivial. Le bonheur à trois heures d’avion de la France.

Tout à la fois boutique-hôtel contemporain de 55 clés, resort marin avec, sur les dix hectares plantés et fleuris de la propriété, les équipements pour contenter les plus actifs et un spa de plus de 4 300 m2. Un médi-spa qui, à côté des massages traditionnels, développe des retraites et des cures anti-âge, détox, avec la caution de médecins spécialisés. Une première au Maroc. Et, c’est une évidence, des restaurants pour satisfaire les appétits d’une clientèle internationale, entre la Coccinella italienne des frères Alajmo, La Table, française d’Éric Frechon, La Méditerranée de Quique Dacosta, chef espagnol cumulant 7 étoiles Michelin, l’estomac balance.

Alliance parfaitement réussie de l’artisanat marocain et d’un confort hors normes. © DR
Se délecter sur la terrasse de sa suite-plage des va-et-vient de la mer et parfois des dauphins. © DR
Magnifique salon d’une des grandes villas de ce boutique-hôtel des sables. © DR
La vitality pool du médi-spa de 4 300 m2, alliant massages, soins retraites et cures médicales sur mesure. © DR

À la planche à dessin pour projeter ce Leading Hotels of the World, le studio londonien Muza Lab et une armée d’artisans, capables de tisser des étoffes précieuses, de poser des parquets marquetés, des mosaïques de marbre, d’inventer des luminaires et d’orner certains murs de milliers de coquillages, 95 000, assure le concierge. Puis surprise, surprise, dans la montagne, à 30 minutes en voiture du Royal Mansour, l’ancien pavillon de chasse du roi, promesse de dîners dans un décor de roches tourmentées, voire de nuit dans une des chambres avec la possibilité de privatiser ce refuge de pierres pour un événement privé.

Les enfants rois

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Comme les grands, les petits de 4 à 12 ans disposent de leurs propres espaces, restaurant La Méditerranée compris. La Plage de Lila, kids club, est en effet imaginé comme un hôtel miniature. Avec à l’intérieur de jolis meubles, des jeux, des jouets et une tente marocaine, dans le jardin une piscine et une pataugeoire. Au programme, selon les âges, cours de calligraphie arabe, de musique, de cuisine, mais aussi chasse aux papillons, balade en mer. Le spa leur propose même, accompagné d’un adulte de leur famille, modelage du dos et soin dits « doigts de fée ».

20 – MAZAGAN BEACH & GOLF RESORT, EL JADIDA
Parenthèse en famille

À 1 heure de l’aéroport de Casablanca, au bord d’une plage de 7 kilomètres de long, le Mazagan est l’hôtel kids friendly par excellence, où tout a été pensé pour satisfaire les envies des petits et des grands… ensemble ou séparément.

Dès l’entrée, le spa convie dans un univers élégant, apaisant et feutré. À l’intérieur, une multitude d’installations et de soins, y compris pour les enfants. © DR

Des vacances avec enfants mais sans charge mentale ? C’est la promesse de ce resort de 492 chambres et suites aux prestations 5-étoiles, à l’architecture d’inspiration arabo-mauresque. Depuis 15 ans, il fait le bonheur des amateurs de golf et de casino, mais aussi des familles venues du monde entier pour se ressourcer et partager des moments privilégiés.

L’accompagnement commence dès l’arrivée à l’aéroport : sur simple demande auprès de la conciergerie, un membre de l’hôtel se charge des formalités de douane, ainsi que des bagages, puis du transfert en navette ou voiture privée. De quoi débuter un séjour avec sérénité, surtout lorsque l’on voyage seul(e) avec de jeunes enfants. Dans cet établissement aux allures de palais des mille et une nuits, avec ses bassins et ses murs ocre, le personnel est là pour répondre aux moindres besoins d’une clientèle cosmopolite et offrir une vaste palette de services pour un séjour sur mesure. Le Mazagan compte 15 restaurants et bars pour tous les goûts, tous kids friendly. Mention spéciale pour le Market Place, un buffet international aussi généreux que varié, dans un décor de souk animé. De quoi réconcilier petits et grands autour de la même table. Pour une soirée d’exception, les familles réservent plutôt une table au Bushra par Buddha Bar, un restaurant aux saveurs orientales. Au menu : houmous onctueux, salade fattouche, brochettes ou bar entier rôti aux tomates et poivrons épicés… « Il y a même des mocktails pour les enfants, avec du jus de citron vert, des fruits de la passion et de la limonade ! », s’enthousiasme Rose, 10 ans.

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Très grand, le Mazagan réserve aussi une agréable intimité aux clients des suites supérieures, qui se prolongent en terrasse. © DR

Pour combler sa clientèle, le Mazagan mise beaucoup sur l’offre de loisirs et d’activités sportives, parfois insolites, pensée pour toutes les envies : du golf sur un parcours de 18 trous par 72 avec vue sur l’océan Atlantique à la balade à cheval sur le sable, en passant par l’escalade, le karting, le surf… Les amateurs de sensations fortes vont jusqu’à tester la tyrolienne, la plus grande du Maroc – 320 mètres de long ! –, avec une arrivée spectaculaire sur la plage en contrebas. 

Les kids clubs, de 3 à 10 ans et de 11 à 17 ans, vont eux aussi bien au-delà des animations classiques. Au programme, rencontres avec les animaux de la ferme sur place, ateliers recyclage, expériences scientifiques, soirées feu de camp… « Normalement, je préfère rester avec mes parents, mais je ne savais pas qu’on pouvait faire du paintball dans un hôtel. Et il y a même une salle de gaming ! », se réjouit Achille, 13 ans. Pendant que les enfants s’amusent, les parents, eux, peuvent lézarder l’esprit tranquille au bord de la grande piscine centrale ou s’offrir une pause bien-être dans le spa du resort. L’occasion de profiter des bienfaits du hammam marocain avec bain de vapeur, gommage et soin au rhassoul. Sans oublier l’incontournable massage relaxant, pour recharger les batteries avant le – dur – retour à la réalité.

Graines de champions

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Depuis l’an dernier, le Mazagan organise durant l’été des académies pour les enfants et les adolescents, pendant plusieurs jours consécutifs ou à des créneaux horaires précis. Le nombre de participants est volontairement limité pour que l’encadrement personnalisé soit optimal. Les amoureux des sports de glisse optent pour l’initiation au surf avec, en prime, des activités ludiques comme le surf-yoga. Les fans du ballon rond peuvent suivre plusieurs séances d’entraînement et repartir en fin de séjour avec un kit complet : maillot, short, chaussettes, sac. Enfin, les Tiger Woods en herbe choisissent de s’inscrire à l’académie de golf, animée par des coachs expérimentés.

21 – AMANJENA, MARRAKECH
Palais des eaux

Le long bassin latéral où les colombes se courtisent en roucoulant avec force. © DR

Oublier la turbulence de la ville rouge. Oublier sa circulation désordonnée, ses bruits, ses marchands insistants. Se réfugier derrière les murs ocre de l’Amanjena, à quelques minutes du centre, dans une véritable oasis 5-étoiles, où seuls le chant des oiseaux, le froissement des palmes sous la brise descendue de l’Atlas, le chuchotement de l’eau ponctuent le silence. Et vivre l’esprit Aman dans cette retraite incroyable dessinée il y a un quart de siècle déjà par Ed Tuttle, architecte fétiche du groupe, aujourd’hui décédé. Prendre le temps d’échanger avec Tim Weiland, le directeur, hôtelier formidable qui, après avoir bourlingué, est revenu il y a quelques mois en ce lieu et cette ville qu’il affectionne et dont il connaît nombre de secrets. Qu’importe les années, les Aman écrivent des légendes et s’inscrivent dans le paysage, l’habitent, montant des expériences insolites, sur mesure, afin que leurs hôtes s’approprient la ville, approchent ses habitants. C’est, un après-midi, en organisant un cours de poterie avec l’artisan qui retape la médina, un soir, dans la tente caïdale, dressée dans le jardin, en initiant, autour d’un couscous à la lumière des bougies, les convives à la musique et aux danses traditionnelles. Ou encore en organisant une visite privée dans une galerie d’art avec un des artistes exposants. Et chaque jour, quelle que soit l’heure, contempler les reflets des palmiers se trémoussant dans les bassins au rythme lent du petit courant qui les anime.

Vue en enfilade d’une chambre pavillon dans le jardin embaumant le jasmin. © DR
L’une des belles expériences proposées par Amanjena, une journée dans l’Atlas proche. © DR

22 – PALAIS RHOUL, DAKHLA
Pieds nus

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Ici, entre l’océan Atlantique et le désert saharien, le Maroc prend des airs du bout du monde. Avec un point de ralliement, abrité des vents parfois violents, le Palais Rhoul, sorte de forteresse, ancien atelier de conditionnement des langoustines pêchées au large. Le couple Rhoul, d’où son nom, l’a réhabilité et baptisé un peu pompeusement « Palais ». Mais hormis ce titre, la demeure ravit les hôtes qui la découvrent. Ne serait-ce que pour sa plage privée très abritée, la mer infinie qui va et vient au rythme des marées sous les fenêtres des 17 chambres et suites, et pour les plus frileux, la piscine chauffée. Déambuler pieds nus, sans autre forme de procès, du salon au restaurant, semble la règle initiée par les propriétaires. Jouir de l’océan, la deuxième constance, entre navigation à la journée sur un petit bateau avec snorkeling au large, pique-nique dans une crique où poissons et langoustes grésillent sur le feu de bois, et contemplation des dauphins qui croisent en rangs sauteurs, à quelques mètres du rivage.

23 – MAISON STEKKA CADENTE, MARRAKECH

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À travers son studio de création, Stella Cadente, après la mode, les parfums, les tissus, se hasarda dans l’hospitalité. Une première maison, revendue, déclinée autour des contes à Provins. Puis récemment dans le quartier de Dar el Bacha, un riad de six chambres très Mille et Une Nuits. Escale pour voyageur appréciant le travail artisanal, le mélange des genres, des styles, façon souk, et les ambiances décontractées, du rooftop à l’heure du petit déjeuner et de l’apéritif aux bavardages à bâtons rompus dans le patio bleu Klein. À la cool.

24 – RITZ CARLTON RABAT, DAR ES SALAM

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L’ouverture du Ritz-Carlton était très attendue. Et le palace est à la hauteur ! Le cadre naturel, entre forêt, jardins et golf, est de toute beauté. Le lobby, du sol en marbre aux plafonds subtilement décorés, impressionne par sa hauteur et ses ornements. L’histoire et la culture arabo-andalouse ont guidé les choix esthétiques de l’architecte Pierre-Yves Rochon dans les 117 chambres et suites. L’offre de restauration multiple, le kids club, le spa et la piscine bordée de palmiers achèvent de convaincre. Bon à savoir avant de partir sur place, le Grand Théâtre de Rabat vient d’être inauguré : un must !

25 – KASBAH TAMADOT, HAUT-ATLAS

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Après le séisme qui a touché la région de Marrakech, Virgin Limited Edition, le groupe détenu par Sir Richard Branson, a rénové son lodge niché dans les montagnes de l’Atlas, maintes fois primé. Il vient tout juste de rouvrir avec deux nouveautés : un restaurant et six riads de trois chambres. Les hôtes des 42 chambres, suites, tentes et riads apprécient ici le sens de l’hospitalité berbère, les saveurs de la gastronomie locale, l’isolement propice à la déconnexion.

Article paru dans le numéro 138 d’Hôtel & Lodge.

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