Sous le ciel de Paris, deux hôtels haut perchés

Rive droite et Rive gauche, équilibristes haut perchés, le SO/ Paris et le Too Hôtel dévoilent, de leurs étages à la verticale, la plus séduisante capitale du monde. Vertigineux !

Par Anne Marie Cattelain Le Dû et Céline Baussay / Crédit photographies DR, Jérémie Léon, Jérôme Galland

SO/ Paris : À quai

Englobés en 2016 dans le programme « Réinventer Paris » de la mairie de Paris, les 44 000 m² de la tour Morland désertée par l’administration, dont la Direction de l’Urbanisme, signent une conception originale du vivre ensemble. Un cas d’école, à quelques pas de l’Arsenal, avec crèche, marché, commerces, jardins, potagers, etc. Et en front de Seine, le So/ Paris, 5-étoiles du groupe Ennismore dont Accor est actionnaire majoritaire.

Du lobby très sixties, pulls rayés Patou façon marinière aux tons acidulés pour les réceptionnistes, bérets à pompon rouge pour les bagagistes, on embarque vers les étages supérieurs que desservent des ascenseurs connectés sans touches intérieures. Telles d’élégantes Parisiennes, un rien snob, bois blond, cuir havane Hermès, les chambres et suites imaginées par le cabinet RDAI tutoient les plus beaux monuments de la capitale. 

Trait d’eye-liner, soupçon de rouge, voile de poudre, on grimpe aux derniers étages, 15^e et 16^e, ceux du club, du bar et de Bonnie, le restaurant où l’essentiel, Paris, explose plein cadre. La ville se livre et livre son histoire, rosissant à l’heure du petit-déjeuner, rougissant à l’apéritif. Admirable, admirée, avec la Seine en fil conducteur et les miroirs d’Olafur Eliasson reflétant, cul par-dessus tête, un décor déboussolant.

Pour retrouver ses esprits, on plonge dans la piscine en sous-sol avant, dans le mini-spa Codage, maison française, de piocher un massage sur-mesure qu’orchestre avec passion Michaella, l’étonnante spa manager.

Too Hôtel : Never too much

Paris, l’inaltérable haussmannienne, qui prend des airs de New York ? Impensable… jusqu’à l’arrivée des tours Duo de Jean Nouvel, deux gratte-ciels comme des Légo géants dressés à la pointe de l’avenue de France dans le XIII^e arrondissement. Un an après avoir inauguré le 5-étoiles Madame Rêve dans l’ancienne Poste du Louvre, l’entrepreneur Laurent Taïeb a mis la touche finale, dans l’une d’elles, à un concept totalement différent : un 4-étoiles vertical, au luxe abordable et sans prétention, résolument inscrit dans son quartier en devenir. 

Du 17^e au 27^e étage, le béton brut et le rose poudré habillent les 139 chambres et suites, toutes dotées d’une immense fenêtre panoramique avec des vues spectaculaires et inédites sur Paris : si la tour Eiffel et les grands monuments tiennent toujours la vedette, la Seine suit paisiblement son cours, le bois de Vincennes semble infini et on trouve une certaine poésie urbaine au défilé incessant sur le Périphérique, surtout quand le nuit tombe, qu’une skyline se dessine et s’illumine.

Laurent Taïeb a confié la mise en scène de ce projet ambitieux à son ami Philippe Starck qui, sans doute inspiré par l’altitude, les nuages et tout l’imaginaire qui va avec, a créé un univers onirique, presque fantasmagorique. Dans les étages les plus élevés, le TOO Restaurant, décoré d’œuvres de Pierre Monestier et d’Ara Starck, et le TOO TacTac, avec son incroyable terrasse suspendue dans le vide à 122 mètres de hauteur, offrent aux touristes de passage comme aux Parisiens rien de moins qu’une nouvelle perspective de Paris. Époustouflante !