Trinquer en toutes circonstances et à toute heure ou presque dans les bars d’hôtels, rite british depuis des lustres qui s’impose désormais avec panache sur toute la planète.
Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû
01 – THE DORCHESTER
Londres
Depuis 90 ans, le Dorchester, sous ses allures aristocratiques, bouscule Mayfair, quartier huppé du West End. Devançant la tendance, l’Artists’ Bar, inauguré fin 2022, signé des décorateurs Pierre-Yves Rochon et Martin Brudnizki, draine les socialites. Tout les séduit : la décoration Années folles avec débauche de cristal Lalique, de marqueterie, d’œuvres contemporaines d’artistes britanniques, le menu, l’atmosphère. En vedette, l’un des 90 pianos de Liberace, animateur star de la télévision américaine des années 1970, sur lequel un pianiste résident interprète son répertoire.
On boit : un champagne millésimé – superbe carte – ou un champagne cocktail : Dom Pérignon, cognac Courvoisier XO, Angostura Diamond Jubilee, créé en l’honneur des 60 ans de règne de la reine Elizabeth.
02 – SOHO HOUSE
Stockholm
Règle dans les Soho House : n’entrent que les membres, accompagnés d’un ou deux amis, et interdiction de sortir son smartphone. L’ancienne église méthodiste sur Majorsgatan, mise en beauté par la designer suédoise Sofia Olsson et l’architecte américaine Cassandra Bradfield, n’échappe pas à la règle. Adhésion annuelle : 1 300 euros (2 300 euros pour accéder aux 40 Soho House). Conditions : être parrainé et admis par le « comité » de sélection. Chance maximale aux créatifs et aux mondains.
On boit : un Espresso Martini (vodka, expresso, liqueur de café et sucre).
03 – MANDARIN ORIENTAL RITZ
Madrid
Rénové il y a deux ans, le Mandarin Oriental Ritz, palace à l’architecture Belle Époque imaginé par César Ritz, dans le parc du Retiro, décline une panoplie d’expériences exclusives. Son Champagne Bar, sous le dôme en verre du Palm Court, en est la quintessence. Huit convives maximum peuvent s’y attabler pour déguster les meilleurs crus de champagne référencés à la carte, avec une ribambelle de tapas, caviar, truffes, crabe, jambon Pata Negra, Bellota, petits fours…
On boit : le nec plus ultra, un Salon Le Mesnil Brut, millésime 1982.
04 – GRACE HOTEL
Santorin
Joyau de l’Auberge Resorts Collection, ce boutique-hôtel de 20 chambres à Imerovigli jouit du meilleur spot pour admirer le soleil couchant sur la caldera : le 363, à 363 mètres au-dessus de la mer Égée. Thanos Prunarus, fondateur de Baba au Rum à Athènes, référencé parmi les 50 meilleurs bars au monde, a conçu le 363 et ses cocktails avec le chef étoilé Lefteris Lazarou. Parfaite alliance épicurienne.
On boit : le cocktail Style it Takes, à base de Metaxa grec, de vieux rhum agricole, de liqueur de bergamote et de Strega.
05 – FOUR SEASONS SAYAN
Bali
Au milieu de la forêt, dans la vallée de l’Ayung, rivière sacrée, avec en fond sonore les cris des singes, les chants des oiseaux, le grondement de l’eau, le froissement des feuilles, et au cœur d’un cylindre ouvert, le Jati Bar, en connexion avec la nature : un lieu loin des bruits et des embouteillages d’Ubub. À l’heure de l’apéritif, on grignote des satay lilit de poulet et de coco ou du padang de bœuf à la purée de fruits.
On boit : un Test of Sayan, à base d’alcool de riz balinais, de sirop de citronnelle, gingembre et jus d’ananas.
06 – El Palace Barcelona
Barcelone
Caché au sous-sol de ce Leading Hotels of the World, le Bluesman Cocktail Bar affiche des allures de bar clandestin façon speakeasy. Ses velours écarlates, son acajou lustré, ses lumières tamisées, le Cigar Club le jouxtant ajoutent à cette impression d’être à Chicago au plus fort de la prohibition. Trois fois par semaine, d’excellents musiciens de jazz s’y produisent. La programmation annoncée sur le site de l’hôtel attire les fans.
On boit : un Cuba Libre… né à l’époque de la Prohibition, rhum cubain, citron vert, Coca-Cola.
Article paru dans le numéro 128 d’Hôtel & Lodge.
