Horizons infinis : 8 bateaux ultra luxe à travers le monde

L’univers de la croisière fait sa mue. Bateaux novateurs, super-yachts sophistiqués, destinations inédites, concepts insolites : pour conquérir une nouvelle clientèle, il réaffirme son esprit originel, celui de la découverte, et surfe sur une vague porteuse, celle de l’ultra-luxe, du design et du glamour. Avec souvent, pour source d’inspiration, les plus beaux hôtels du monde.

Texte Céline Baussay, Aliette de Crozet et Thi-Bao Hoang

De nombreux observateurs pensaient la voir sombrer après le Covid. Mais l’industrie de la croisière a su rebondir et repenser son modèle. Ou plutôt ses modèles. Même si, contre toute attente, et malgré les critiques sur leur impact environnemental, des paquebots gigantesques, aux équipements de plus en plus fous, sortent encore des chantiers navals. Dernier en date, l’Icon of The Seas de Royal Carribean, 365 mètres de long, 2 805 cabines, 40 restaurants, une cascade de 17 mètres de haut… D’autres, sans renier leurs dimensions très impressionnantes, préfèrent, plutôt que d’essayer de battre des records, miser sur des éléments différenciants plus valorisants : ainsi, le Queen Anne, quatrième navire de la flotte Cunard, a été mis en scène par une équipe internationale de décorateurs parmi les plus reconnus du moment, dont Sybille de Margerie fait partie. Une première pour l’architecte d’intérieur, plus habituée aux aménagements d’hôtels de luxe, et qui a su insuffler son esthétique chic et sa french touch dans un contexte so british. De son côté, MSC Croisières a lancé le concept du MSC Yacht Club : un espace à part, un bateau dans le bateau, décliné sur quinze de ses mastodontes des mers, avec les plus belles cabines et des services prémiums. 

En parallèle, la compagnie italienne a créé sa branche luxe, Explora Journeys, qui se positionne en concurrence directe avec des marques hôtelières comme Aman, Six Senses et autres Belmond. Son ambition : inciter une clientèle fortunée qui n’a jamais effectué de croisière à franchir le pas, en lui promettant un confort et des prestations dignes d’un palace. Après Explora I l’an dernier et Explora II qui vient de réaliser sa croisière inaugurale, quatre autres navires Explora, tous d’une taille équivalente et à la pointe de l’innovation, notamment écologique, vont être livrés d’ici à 2028.

Au lever du soleil, alors que les îles Éoliennes apparaissent au loin, les passagers matinaux du Star Flyer grimpent et s’allongent sur l’immense filet du beaupré, au-dessus des eaux. © Dominique Faget

En matière d’impact sur l’environnement, le Star Flyer est un modèle. Et pour cause, ce quatre-mâts de la compagnie Star Clippers parcourt les mers, poussé par le vent. La navigation à la voile est toujours préférée à celle au moteur. Un vrai défi. Résultat : les amoureux de la grande tradition maritime, qui peuvent participer à certaines manœuvres à bord, lui sont très fidèles. Dans un autre registre, CroisiEurope, spécialiste des croisières fluviales, a monté un voyage hybride et très haut de gamme pour découvrir l’Afrique australe : un séjour partagé entre un lodge et un bateau à fond plat, tous deux flambant neufs, avec des safaris à la fois terrestres et nautiques, à apprécier en tout petit comité. Autre compagnie française, Ponant joue aussi la carte de l’intimité et du sur-mesure avec Spirit of Ponant, son petit bijou de catamaran de six cabines. 

Une dernière tendance forte émerge dans le monde décidément très actif de la croisière : l’arrivée de groupes hôteliers de renom, de nouveaux acteurs qui apportent leur expertise et leur expérience et les adaptent à ce nouveau format. Ritz-Carlton Yacht Collection vient ainsi d’inaugurer son deuxième super-yacht, Ilma, et Four Seasons Yachts a programmé la croisière inaugurale de son tout premier bateau en janvier 2026. Ainsi commence une nouvelle ère du luxe en mer…


01 – EXPLORA I
La grande évasion

Mis à l’eau il y a un an, le premier navire d’Explora Journeys, la filiale luxe de MSC Croisières, possède l’élégance racée des yachts de prestige et le niveau d’excellence des palaces. Embarquer à son bord, c’est prendre le large de la plus belle des manières. En VIP.

Le premier navire de la compagnie Explora Journeys fend les eaux tel un yacht à la silhouette effilée. © DR

Depuis le quai, Explora I attire plus les regards par son allure de yacht, sa silhouette élancée, l’alignement harmonieux des balcons sur sa coque bleu marine et or que par ses mensurations, pourtant impressionnantes : 248 mètres de long, 14 étages. Une fois à bord, l’influence du yachting apparaît encore plus nettement : on en reconnaît les lignes fluides, les matériaux nobles, le mobilier raffiné, le confort absolu, le souci du détail, l’exploitation optimale de l’espace et de la lumière. « Explora I ressemble plus à un méga-yacht qu’à un paquebot. Mais en termes de navigation, je vous le confirme, il s’agit bien d’un paquebot ! » assure le commandant italien, Diego Michelozzi.

Le lobby-bar, digne d’un palace, en met d’emblée plein les yeux avec une spectaculaire hauteur sous plafond mise en valeur par une suspension monumentale, un comptoir en marbre sublimé par un immense mur rétroéclairé, un piano à queue Steinway & Sons tout blanc disposé sur la mezzanine. Autour, quelques boutiques de grandes marques (Panerai, Rolex, Cartier) et The Journey, un concept store avec une sélection pointue de vêtements, accessoires, parfums, bijoux, livres. Plus haut, une galerie d’art dont les expositions sont régulièrement renouvelées. Jusqu’au printemps prochain, elle accueille une collection de sérigraphies et de lithographies en édition limitée signées… Andy Warhol et Roy Lichtenstein !

Dans le lobby XXL comme sur les terrasses extérieures, l’élégance et le raffinement sont de mise. © DR
© DR

Être au top dans tous les registres, voilà la volonté affichée par la compagnie Explora Journeys, dont l’explorateur Mike Horn est l’ambassadeur. Une ambition qui se manifeste évidemment dans l’offre de restaurants, six au total, d’une variété et d’une qualité remarquables, supervisés par Franck Garanger, le chef des cuisines, Maître cuisinier de France. Afin de proposer une expérience prémium et complète à bord, Explora I dispose aussi d’un grand centre thermal et de soins, de cinq piscines et leur bar respectif, 64 cabanas privées, un kids club, une salle de spectacles, un casino, un espace jeux vidéo et billard, une cave à cigares, un bar à whisky qui reste ouvert tard dans la nuit, jusqu’au départ du dernier client… Les sportifs apprécient les équipements de fitness dernier cri de Technogym, les sessions de Pilates et yoga avec un coach et, en extérieur, le mini-terrain de tennis-basket ball, ainsi que la piste de running qui fait tout le tour du pont supérieur.

Franck Garanger, le chef français des cuisines de l’Explora I, met un point d’honneur à faire découvrir les saveurs et les produits de chacune des régions du monde traversées. © DR
Les cabines sont tout aussi esthétiques que fonctionnelles, et grandes ouvertes sur la mer, à l’image de l’Ocean Terrace Suite © DR

Le programme de chaque journée inclut des conférences sur les escales à venir mais aussi sur des thématiques comme la protection des coraux, des cours de langue, de photo, de mixologie, de danse ou de cuisine locale, des ateliers d’artisanat, des rencontres avec le capitaine, avec des artistes et musiciens en résidence à bord, avec des auteurs de livres de voyage, des visites guidées de la passerelle assurées par des officiers… Le tout en anglais, pour une clientèle très internationale. Plus insolite, des activités spécifiques sont proposées aux passagers venus en solo ou à ceux qui veulent faire de nouvelles connaissances (programme « Solivagant Society ») mais aussi à la communauté LGBTQIA+ (« Prism »).

Explora I peut recevoir un maximum de 1 000 passagers, pour environ 650 employés. Une grande partie du staff vient du monde de l’hôtellerie de luxe et retrouve ici quelques usages et services qui lui sont familiers : l’accueil VIP avec du champagne à l’arrivée, la conciergerie pour des conseils sur mesure, le room service 24 heures/24, un majordome privé pour certaines cabines… Le bateau compte 461 suites, toutes avec terrasse et vue mer. La plus étonnante, la Owner’s Residence, d’une superficie de 280 m2, s’étend sur toute la largeur du navire, avec une immense terrasse et son Jacuzzi. La majorité des cabines (371 au total, de la catégorie Ocean Terrace Suite) mesurent 35 m2, possèdent un coin salon, un vrai dressing, une douche à l’italienne, un lit king size. Les tons crème, taupe, gris clair, la moquette épaisse au sol, le mobilier Molteni, le linge de lit Frette, la bibliothèque composent un ensemble chic et chaleureux. Chaque détail compte : le sol chauffant dans la salle de bains, le tiroir sur mesure pour ranger facilement le sèche-cheveux Dyson, la base de chargement sans fil sur la table de chevet. Excellente idée aussi que cette paire de jumelles Steiner mise à disposition pour ne rien rater du paysage qui défile.

Carnet pratique
Sur Explora I, chaque itinéraire est unique et dure entre 6 et 21 nuits. Cet hiver, le bateau sera positionné dans les Caraïbes. Forfait en ultra all inclusive (champagne et alcools haut de gamme inclus), à partir de 600 € par nuit.

02 – QUEEN ANNE
Le sacre de la reine

Arrivé à Southampton en grande pompe, le nouveau navire de Cunard, quatrième de la flotte, a dévoilé ses atours avant de lever l’ancre pour son premier voyage, en mai dernier, direction Lisbonne.

La superbe piscine du Pavillon, sur le pont 9, est équipée d’un toit en dôme de verre rétractable. C’est aussi le bon spot pour assister à un concert, une projection de film… © Cunard

Quatorze ans ! C’est le temps de gestation de la petite sœur des Queen Mary 2, Queen Victoria, Queen Elizabeth, propriétés de la compagnie britannique Cunard. Une attente qui en valait la peine. Conçu au chantier naval Fincantieri de Marghera, près de Venise, le Queen Anne a fait une entrée remarquée à Southampton, son port d’attache, par son style rutilant et ses dimensions monumentales : 322 mètres de long, 64 de haut, une capacité d’accueil de 3 000 passagers et 1 225 membres d’équipage. Mais c’est en pénétrant dans ses entrailles que l’on prend toute la mesure de l’ambition du groupe Carnival : nous plonger dans l’âge d’or de la compagnie pionnière des traversées transatlantiques (elle est née en 1838) tout en nous projetant dans le futur avec les installations ultra-modernes à bord. Exemple, l’impressionnante sculpture murale en métal rétroéclairée du grand lobby qui offre des variations de lumières et d’ambiances. 

Avec une telle taille, on ne peut que se perdre dans les longs couloirs, dans l’enfilade des cabines et suites, sur les 14 ponts. Heureusement, présente ce jour-là, Sybille de Margerie, de l’équipe internationale de décorateurs chargée de la mise en beauté du navire, assure la visite guidée : « Cunard m’a contactée en mars 2018, se souvient l’architecte d’intérieur française, habituée des projets d’hôtels de luxe (Mandarin Oriental Paris, Atlantis The Royal à Dubaï…). On nous a demandé de dresser une wishlist, avec nos propres souhaits… pour ensuite nous attribuer le design d’espaces en dehors de notre zone de confort, afin de nous challenger. » À elle incombent ainsi les mini-suites Princess Grill et les cabines Britannia Club. Sa patte – formes arrondies, circulation en courbes, détails évoquant le voyage, idée de constellation des veinures du parquet en bois au plafond étoilé –, on la retrouve aussi dans la Queens Room, où les croisiéristes prennent des cours de danse, savourent un tea time ou assistent à des spectacles, mais aussi au spa et dans l’espace retail qui s’étend, telle une boutique de luxe XXL, sur deux étages. « L’enjeu, résume-t-elle, était de préserver l’ADN de Cunard Line, pour garder les traditionnels clients, tout en modernisant son navire pour en attirer des nouveaux, plus jeunes… »  En sirotant son cocktail signature au Pavilion, autour de la piscine, ou au Commodore Club, le bar du pont  12 avec vue panoramique sur l’océan, on se dit que la mission est réussie.

La Princess Grill Suite, décorée par Sybille de Margerie dans un style cosy et glamour. © DR
Une inauguration sous les feux d’artifice en mai dernier pour la quatrième reine de la flotte. © Cunard

La fin d’année en apothéose 
Au départ de Hambourg, le Queen Anne prend la mer le 20 décembre 2025 pour une croisière de 19 jours et 18 nuits afin de célébrer sur l’eau la nouvelle année sous le soleil des îles Canaries (Lanzarote, Fuerteventura, Grande Canarie, Tenerife) et de Madère (prix : à partir de 3 980 €). À suivre, la première croisière autour du monde du navire, du 7 janvier au 29 avril 2025, qui passera par les États-Unis, le Mexique, l’Australie, le Vietnam, l’Afrique du Sud… Prix en all inclusive : à partir de 16 070 €.

03 – STAR FLYER
Toutes voiles dehors !

Fringant trentenaire, le majestueux quatre-mâts de la compagnie Star Clippers séduit les adeptes de la navigation à la voile avec ses croisières au parfum de nostalgie. Éloge de la lenteur et de l’authenticité à bord d’un 5-étoiles des mers, des îles éoliennes à la côte amalfitaine.

Le Star Flyer peut déployer jusqu’à 3 365 m2 de voiles. Sa particularité : des voiles carrées sur le premier des quatre mats. © DR

’adore les voiles gonflées. J’aime naviguer silencieusement et paisiblement sur une mer bleue. Je veux recréer l’âge d’or de la voile et offrir cette expérience à d’autres. » Voici comment est née la compagnie Star Clippers, en 1989 : d’une passion de son fondateur, le Suédois Mikael Krafft, pour les vieux gréements et de sa volonté de la partager. Les trois voiliers de sa flotte, le Star Flyer et son sistership le Star Clipper, comme leur grand frère le Royal Clipper, ont été conçus sur le modèle d’anciens navires. Ainsi, le Star Flyer est la reconstitution moderne du Mercator, un bateau d’expédition scientifique à sa sortie des chantiers dans les années 1930, devenu navire-école pour la marine marchande et enfin musée flottant, exposé à Ostende, sur la côte belge. 

Ce premier soir de la croisière en Italie, le Star Flyer largue les amarres à Civitavecchia, le port de Rome. Les 16 voiles sont hissées à 60 mètres de haut par les matelots en élégante tenue bleu marine et blanc. Le départ est célébré par un son et lumière, à la nuit tombée, sur le thème musical du film de Ridley Scott 1492 : Christophe Colomb composé par Vangelis. Le prélude très théâtral d’un itinéraire plein sud avec pour principales étapes Lipari, l’une des îles Éoliennes, Messine en Sicile, Amalfi et Sorrento sur la côte amalfitaine et enfin la petite île de Ponza. Au-delà de la qualité des excursions, cette semaine est marquée par quelques moments féeriques : le passage au plus près de l’île de Stromboli pour admirer les explosions de lave de son volcan qui enflamment la nuit à intervalles réguliers, le ballet des dauphins et des tortues de mer qui longent la coque, ou encore l’arrivée à Ponza, si belle avec ses falaises vertigineuses et ses maisons pastel. La taille du Star Flyer et son tirant d’eau de moins de 6 mètres lui permettent d’accéder à des ports confidentiels comme celui-ci, à des baies peu fréquentées. Un privilège !

Tôt le matin et en fin d’après-midi, les séances de yoga sur le pont arrière conviennent aux débutants comme aux initiés. © DR
À l’arrière du pont Clipper, la Suite de l’Armateur (Owner’s Suite) est la plus spacieuse et la plus luxueuse des 83 cabines qui, toutes, épousent la forme de la coque. © DR
À chaque escale, les passagers débarquent directement sur les spots à visiter : les petits ports de pêcheurs, les villages de charme, comme ici Sorrento, les sites naturels et historiques d’exception. © DR

Les cabines percées de hublots ronds, les somptueuses boiseries, les détails de la décoration en cuivre, en laiton, en acajou, les poulies qui grincent, les sols en teck qui craquent… le Star Flyer cultive son aspect de voilier d’antan, même si les équipements à bord – GPS, système anti-roulis et de désalinisation de l’eau de mer… – sont de toute dernière génération. La visite de la timonerie, où le capitaine Dominique Rollin en fait une revue détaillée, est l’un des temps forts de la croisière pour les passionnés de voile, souvent amenés sur le Star Flyer à jouer les marins : libre à eux de participer à certaines manœuvres, de suivre un atelier de nœuds, d’assister à la réparation des voiles sur le pont, et même d’escalader le mât de misaine jusqu’à la hune à 20 mètres de hauteur. Très impressionnant et inoubliable !

Le capitaine, qui affiche fièrement 25 ans de carrière au sein de Star Clippers et préfère cent fois les voiles au moteur, se réjouit de ce qui fait la singularité du Star Flyer, comme de tous les bateaux de la compagnie : « Ils ne correspondent pas au tourisme de masse. Nous nous adressons à des passagers qui sont à la recherche d’une expérience authentique de la voile, de la croisière, et de confort. Et la convivialité est très importante ! » Le nombre réduit de passagers (166 au maximum, dont de nombreux habitués), la configuration même du bateau (avec sa piscine-solarium, ses grandes tables au restaurant et son incontournable Tropical Bar), les activités nautiques (paddle, kayak, masque et tuba à disposition…), les animations à bord (les séances de yoga, les soirées dansantes sous les étoiles, le talent show de l’équipage…) facilitent les échanges. Une vraie communauté se forme à bord. Mikael Krafft a réussi son pari de fédérer les amoureux de la grande tradition maritime.

Carnet pratique
L’hiver prochain et le suivant, le Star Flyer sera positionné dans les Caraïbes avec deux itinéraires au départ de Saint-Martin : « Îles sous le Vent » (Barbuda, Dominique, Saintes, Guadeloupe, Antigua, Saint-Barth’) et « Îles au trésor » (Anguilla, Tortola, îles Vierges britanniques, Saint Kitts, Saint-Barthélemy).

Kuoni commercialise de nombreuses croisières de la compagnie Star Clippers, dont « Amalfi & Sicile » sur le Royal Clipper, le Star Flyer étant affecté à d’autres itinéraires en Méditerranée l’été prochain. Départ le 27 septembre 2025, 8 jours/7 nuits en pension complète à partir de 2 610 €, hors taxes portuaires (235 €) et vols depuis la France.

Informations et réservations : kuoni.fr

04 – MSC YACHT CLUB
Un bateau dans le bateau 

À la proue du nouveau MSC Euribia, le MSC Yacht Club offre à 200 privilégiés des premières loges avec vue sur l’océan, majordome, conciergerie, excursions exclusives et flot d’attentions. Un îlot de calme dont ils peuvent s’extraire – ou pas – pour profiter des autres espaces.

Depuis le pont stratégiquement placé en hauteur et à la proue,  les levers et les couchers de soleil sont somptueux. © DR

Une ruche flottante ! Assis sur les gneiss polis de l’Aurlandsfjord, l’un des plus profonds fjords de Norvège, le regard caresse le MSC Euribia, sa coque peinte du hashtag #Savethesea et ses flancs alvéolés par des dizaines de balcons. 6 217 passagers ! Une affluence qui s’évapore à l’intérieur du MSC Yacht Club, cet espace à l’écart des foules, occupant l’extrémité des ponts supérieurs, au-dessus de la passerelle de commandement. Dès l’embarquement, Pascal, un des huit majordomes en queue-de-pie, a pris en charge les valises. Champagne ? Pourquoi pas, sur le balcon de sa cabine, canapé bleu gris, draps en coton d’Égypte et mini-bar ventru. Et surtout, l’impression de flotter en toute sérénité dans un écrin exclusif. Le décor du Yacht Club : baies fumées, moquette moelleuse tissée de roses des vents, marbre et loupe de noyer. Seule fantaisie, un escalier de star, scintillant de cristaux Swarovski, relie les deux niveaux du panoramique Top Sail Lounge : velours noir, piano, cocktails avec petits fours au pont 16, tables nappées et menu à la carte au pont 18. Et le pont 17 ? Disparu, en raison d’une superstition bien ancrée dans la compagnie italo-suisse : 17, en chiffres romains, s’écrit « VIXIT », « il a vécu » en latin, de mauvais augure. Autres chiffres : le MSC Yacht Club représente 103 cabines sur un total de 2 319 et couvre au total 2 000 m2, plus de la moitié dévolus au grand solarium privé, avec transats, cabanas, piscine, bain à remous et bar, évidemment. 

Surtout, la carte dédiée, bleu marine et or, offre aux passagers qui la détiennent la possibilité de sortir et rentrer à toute heure dans leur bulle zen. Un frôlement, la porte coulisse : à eux la grotte de sel du spa, la galerie dont le dôme, suivant les heures, se mue en palais vénitien ou en ciel étoilé, les glaciers, chocolatiers, restaurants et attractions… À eux les clubs enfants, le bowling, le simulateur de Formule 1, voire le toboggan de l’Oceans Cay Aquapark ou la discothèque Sky Lounge. Poissons-pilotes, les majordomes escortent jusqu’au carré VIP du Théâtre Delphi, les concierges font ouvrir une boutique, en pleine nuit, juste pour leurs clients.

Depuis le pont stratégiquement placé en hauteur et à la proue,  les levers et les couchers de soleil sont somptueux. © DR
Géant des mers, le MSC Euribia se révèle plus confidentiel dans le Yacht Club. © DR

Présent sur 15 navires de la flotte, le concept MSC Yacht Club a fait plus de 10 000 aficionados en 2023. Parmi eux, beaucoup de Français, se félicite Patrick Pourbaix, directeur général de MSC Croisières : « Cela doit correspondre à leur imaginaire… C’est comme quitter sa banlieue chic pour sortir en ville, se rassasier de musique et des meilleurs spectacles et rentrer dans un chez-soi douillet. » En pleine mer.

Un hiver sur le MSC Euribia
Mis en service en juin 2023, reconnaissable à sa coque couverte d’une fresque colorée, le MSC Euribia est le deuxième navire hybride de la flotte MSC – c’est-à-dire pouvant naviguer aussi au GNL (gaz naturel liquéfié). Jusqu’en octobre prochain, il sera en Europe du Nord (Allemagne, Norvège, Danemark), puis rejoindra ensuite les Émirats arabes unis (Dubaï, Abou Dabi) et le Qatar jusqu’en 2025. Prix pour 7 nuits en all inclusive : à partir de 1 509 €.

05 – SAFARI-CROISIÈRE CROISIEUROPE
Le meilleur de l’Afrique australe

Afrique du Sud, Botswana, Namibie, Zimbabwe : quatre pays en un voyage. Exclusif et inoubliable. Dix jours entre parcs animaliers, rivières et lac, entre nuits en lodge et sur un bateau. L’expérience de la vie sauvage dans des conditions de confort optimales

Depuis le pont soleil du Zimbabwean Dream, le lac Kariba dévoile son immensité et sa beauté sous un ciel différent chaque soir. © Lucas Schmitter

Atterrissage à Johannesburg aux aurores. Le groupe fait connaissance : uniquement des Français, 6 personnes cette fois-là, jamais plus de 16 pour ce voyage volontairement intimiste. Le programme de la première journée invite à parcourir l’histoire tourmentée de l’Afrique du Sud. Séquence émotion au musée de l’Apartheid, largement dédié à Nelson Mandela, le prisonnier politique devenu président, et dans le township de Soweto où se trouve sa maison familiale, ainsi que celle de l’archevêque Desmond Tutu. Deux prix Nobel de la Paix ont vécu dans la même rue ! 

Dès le lendemain matin, un coucou permet de rejoindre Kasane, au Botswana, puis un petit bateau sillonne la rivière Chobe et le canal de Kasaï, jusqu’à l’île namibienne de Impalila. Déjà un incroyable dépaysement. C’est là que se trouve le Kasa Safari Lodge, propriété de CroisiEurope, la compagnie strasbourgeoise à l’origine de cet itinéraire africain. Le groupe découvre ce qui sera son pied-à-terre pendant trois jours : un alignement de jolis pavillons de bois au toit de chaume, avec terrasse, mini-piscine… et douche vitrée pour ne rien manquer du paysage, le fleuve Zambèze en contrebas et les rives de la Zambie en vis-à-vis.

Au Kasa Safari Lodge, les dîners sont servis en terrasse, à la lueur des chandelles. © Lou Coetzer
À l’arrivée de leurs hôtes, les membres du staff dansent au pied au pied d’un gigantesque baobab de 700 ans, l’emblème du lodge. © Kevin Hogan
Les éléphants sont les stars incontestées de ce safari-croisière. Leur jeu préféré : se baigner en troupeau. © CroisiEurope

Le jour suivant commence une série de safaris à la fois terrestres, dans des 4×4, et nautiques, à bord de bateaux à fond plat. Le premier, entre savane et marais, est prévu dans le parc national de Chobe, l’un des plus grands du Botswana. À l’œil nu ou à travers les jumelles, les animaux sauvages apparaissent dans les plaines inondées et autour des points d’eau. Les éléphants (dont le nombre est estimé ici à 50 000 !) s’aspergent, les hippopotames jouent à cache-cache, les crocodiles plongent à la vitesse de l’éclair, les lions guettent leurs proies. Les safaris se suivent mais ne se ressemblent pas : sur la rivière Chobe jusqu’à l’île de Sedudu, c’est le paradis des oiseaux, aigles pêcheurs, hirondelles, hérons goliath en tête, mais aussi des buffles surpuissants, des antilopes gracieuses, des babouins facétieux qui se donnent en spectacle.

Un nouveau trajet en avion privé permet ensuite de rejoindre le nord-ouest du Zimbabwe. Le groupe découvre son nouveau camp de base, flottant celui-là, le Zimbabwean Dream : un superbe bateau à fond plat, construit tout récemment par CroisiEurope, avec 8 cabines à fleur d’eau, percées d’une grande baie vitrée, décorées de bois et de motifs colorés, dont deux avec un balcon. Le pont supérieur, baptisé « pont soleil », est idéal pour contempler, dans un calme absolu, le lac Kariba, l’un des plus grands lacs artificiels du monde : il prend sa source au fleuve Zambèze et traverse six pays sur 220 kilomètres jusqu’à l’océan Indien. Le lendemain, l’annexe emmène les passagers naviguer sur cette fascinante mer intérieure, slalomant entre les îlots, longeant les arbres pétrifiés qui émergent de ses eaux paisibles, s’approchant au plus près des cormorans, des hippopotames, des impalas rassemblés sur les rives. Aucun touriste à l’horizon, juste deux ou trois pêcheurs solitaires. Le soir venu, le soleil couchant enflamme le lac, renforçant encore la magie et le mystère de son décor surréaliste. Plus tard, plus loin, d’autres safaris sont prévus, dans le parc de Matusadona, puis autour de Zebra Island, où d’innombrables oiseaux, zèbres, antilopes semblent s’être donné rendez-vous pour un ultime salut aux visiteurs. Le voyage s’achève en apothéose sur le site grandiose des chutes Victoria, traversé ce jour-là, comme par enchantement, par un arc-en-ciel. Une vision hypnotisante. Encore un cadeau de la nature.

Bon à savoir
Exclusif et très original, ce safari-croisière proposé par CroisiEurope en formule tout inclus est très bien conçu, avec un bon rythme de visites, des hébergements et des repas haut de gamme, un accompagnement francophone. Il peut s’envisager en famille et même en privatisation complète. Départs toute l’année, sauf en janvier. On en revient des souvenirs plein la tête, et plein le passeport : une quinzaine de coups de tampon, pour autant de passages de postes-frontières entre les quatre pays traversés. Un record ! Prix tout compris : à partir de 5 610 €.

06 – SPIRIT OF PONANT
Le yachting 5-étoiles 

© Ponant / Julien Champolion / Polaryse

La compagnie française Ponant décline son savoir-faire dans un format intimiste avec le dernier-né de sa flotte : un magnifique maxi-catamaran de 24 mètres de long, à réserver à la cabine ou à privatiser. Les 12 passagers, en concertation avec le capitaine, choisissent l’itinéraire et les mouillages les plus exclusifs, donnent le tempo des activités (paddle, snorkeling…), des visites à terre. La navigation à la voile est privilégiée : un choix écologique mais aussi une occasion unique de jouer les marins. Après un été en Corse, le Spirit of Ponant passera l’hiver aux Seychelles.

07 – ILMA
La sophistication en mer.

© DR

Ilma vient d’effectuer sa croisière inaugurale, entre Monte-Carlo et Rome. D’une longueur de 241 mètres, le deuxième super-yacht griffé Ritz-Carlton Yacht Collection compte 224 suites avec terrasse, dont deux, les plus prestigieuses, s’ouvrent directement sur la mer par des portes latérales. Ses atouts majeurs : un immense pont-piscine, un restaurant péruvien et un spa 111Skin et Espa. Ilma mettra le cap sur les Caraïbes cet hiver, puis, plus inattendu, la mer du Nord et la Baltique au cours de l’été 2025.

08 – FOUR SEASONS YACHTS
Le luxe de l’espace.

© DR

Dernière ligne droite pour le groupe hôtelier canadien Four Seasons qui s’apprête à lancer son tout premier yacht : 207 mètres de long, 95 suites aménagées comme des appartements résidentiels avec terrasse, 11 restaurants, un spa, une piscine de 19 mètres de long. Époustouflante, la suite Funnel ressemble à un penthouse sur quatre niveaux et 927 m2, avec une paroi vitrée géante, incurvée, offrant une vue à 280°. La saison inaugurale débutera en janvier 2026 dans les Caraïbes et se poursuivra en Méditerranée.

Article paru dans le numéro 136 d’Hôtel & Lodge.

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