Cheval Blanc Paris : Rock en Seine

En confiant la décoration de sa cinquième Maison Cheval Blanc, la première urbaine, à Peter Marino, architecte américain sexagénaire très rock’n’roll, Bernard Arnault, PDG de LVMH, allonge l’allure, passant du trot au galop.

Par Anne Marie Cattelain Le Dû

Monsieur le PDG n’aime guère qu’on associe sa cinquième Maison Cheval Blanc à la Samaritaine Paris Pont-Neuf, rouverte il y a quelques semaines après seize ans de rebondissements, de procès, de déconvenues avec en point d’orgue le Covid. Pourtant, le grand magasin et le 5-étoiles partagent bien le même bâtiment Art déco, classé monument historique, restauré dans les règles de l’art par LVMH, son propriétaire. Une splendeur, une exception qui redonne à ce quartier longtemps délaissé et défiguré sa noblesse. L’hôtel trône sur le quai, chevauchant en majesté les neuf étages surplombant la Seine avec en vis-à-vis le Pont-Neuf, l’île de la Cité et la Conciergerie, construite au XIIIe siècle.

Du Cheval Blanc, le regard descend la Seine, croisant naturellement la tour Eiffel, un plus pour les étrangers.

À gauche, en ligne de mire, le Vieux Paris historique non loin du Louvre et de la Bourse de commerce. À droite, la tour Eiffel, signant l’ère industrielle, annonçant le XXe siècle. Tandis que, depuis les jardins suspendus du septième étage, le Sacré-Cœur se profile, en surplomb de Montmartre. Toute une ville, et quelle ville, en partage !

Le Vieux Paris en vis-à-vis

Lorsque l’on hérite d’une situation géographique si privilégiée, l’audace s’impose pour surprendre les hôtes des 72 chambres et suites qui ouvrent toutes, avec plus ou moins d’emphase, sur le fleuve, coiffées par l’immense appartement en rooftop doté de sa piscine privée et de son propre espace bien-être.

Parois vitrées pour structurer tout en légèreté l’espace et voiler ou non la salle de bains. © Alexandre Tabaste

Avec l’ambition affirmée par Olivier Lefebvre, directeur du pôle hôtelier de LVMH, d’offrir le plus bel hébergement de Paris. Pour relever le défi : Peter Marino !

Peter Marino

Pour son premier hôtel, 16 000 m2 mis en scène, l’architecte a donné la mesure de son talent. Il a choisi les plus belles étoffes, les plus beaux tapis, chinant nombre d’œuvres d’art, de pièces uniques de mobilier d’éditeurs, de designers contemporains ou les dessinant, puisant dans sa puissante palette des teintes qui se heurtent tout en se répondant sans jamais oblitérer Paris qui pénètre sans retenue par les immenses baies vitrées.

Peter Marino a trouvé le tempo pour que le Cheval Blanc reflète l’art de vivre parisien chic, design, chaleureux, comme dans ce salon Christian Dior Parfums.

On s’immerge dans le courant de la Seine à la suite des péniches et des bateaux-mouches. On plane dans le ciel avec les goélands et les mouettes. On vibre au diapason des bruits de la cité, cloches, klaxons, conversations, chants discrets mais perceptibles des oiseaux. On associe ses parfums à la signature olfactive parisian chic de François Demachy, parfumeur Dior depuis 15 ans qui, à 72 ans, abandonne ses mouillettes. On vit Paris. On le respire.

Chacun des quatre restaurants dévoile une vue particulière de Paris, star numéro un de l’hôtel. © Alexandre Tabaste

Et pour en jouir à 100 %, lorsque le corps ou l’esprit marquent le pas, on descend au sous-sol, à l’espace bien-être afin de s’ébrouer dans la longue piscine ceinte de vues des alentours plus vraies que nature avant de succomber aux bienfaits du spa Dior. Le premier dans une Maison Cheval Blanc, les autres accueillant Guerlain. Dans les six cabines haute couture dont les noms évoquent l’univers et les épisodes marquants de la vie de Christian Dior, les ambassadrices de beauté – et non les thérapeutes, une nuance verbale d’importance – s’ingénient avec douceur à remettre d’aplomb les muscles fatigués, à sublimer le teint, à redessiner les sourires que les masques imposés gomment.

Jouxtant l’espace spa au sous-sol, une des plus grandes piscines d’hôtel à Paris, accessible aux hôtes et aux 75 esthètes « membres » du club.

Quatre tables et un duo

Tête d’ange à crinière bouclée, Arnaud Donckele,
chef trois étoiles du Cheval Blanc Saint-Tropez, orchestre l’offre épicurienne avec toujours la même approche, humaine, à l’écoute de ses équipes, ses producteurs, ses fournisseurs. Il trousse des menus aussi locavores que possible. Au premier étage, à Plénitude, table gastronomique d’une poignée de couverts avec vue, le chef décline des mets élaborés autour de sauces légères, et le chef pâtissier Maxime Frédéric des desserts inventifs. Ambiance autre au Limbar, en rez-de-chaussée, conçu pour, du petit déjeuner, déjeuner, goûter au cocktail, attirer les Parisiens par son ambiance et sa carte à grignoter sans-façon. Direction le septième étage pour Le Tout-Paris, entre grande terrasse et salle noyée de verdure, pour la brasserie très parisienne ouverte, elle aussi, du petit matin au soir, et pour la table italienne, la Langosteria.

Maxime Frédéric, Arnaud Donckele © Sylvie Becquet

https://www.chevalblanc.com/fr/maison/paris/

Article paru dans le numéro 116 d’Hôtel & Lodge

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