« Les Conversations », nouveau format d’échange d’Hôtel & Lodge et du collectif Singularités HFT, a reçu Jean-Claude Lavorel, président-directeur général de Lavorel Hotels.
Interrogé par Pascale Boissier du collectif Singularités HFT, Jean-Claude Lavorel a commenté, en tant qu’acteur de premier plan, la situation actuelle dans le secteur de l’hôtellerie-restauration et son évolution post-crise sanitaire.
Jean-Claude Lavorel détient 9 hôtels, 10 restaurants ainsi qu’une compagnie fluviale : Les Bateaux Lyonnais. Parmi ces établissements situés en France, tous n’ont pas encore rouvert. « Nous avons privilégié les établissements offrant un nombre de réservation assez intéressantes d’un point de vue économique. Autant ne pas perdre d’argent en rouvrant. »
L’homme d’affaires est passé de « l’hospitalisation à l’hospitalité ». Issu du monde médical, il ouvre le groupe LVL Médical en 1989, dédié aux consultations à domicile. « J’ai voulu prendre en charge les patients comme on prend en charge les clients d’un hôtel. » Passer d’un secteur à l’autre ne lui a donc pas posé de problème : « Je me suis toujours inspiré de l’hôtellerie pour son perfectionnisme. La ponctualité, la rigueur, l’empathie, la propreté sont des valeurs applicables partout. »
C’est à Courchevel que Jean-Claude Lavorel fait ses débuts dans un tout autre domaine, l’hôtellerie : « J’ai commencé à exercer ce métier de loin, après avoir visité un hôtel à Courchevel. » Puis il a acquis le château de Bagnols et une nouvelle histoire a commencé à s’écrire. S’il a choisi ce métier, c’est avant tout pour la proximité avec les équipes. Ce lien, il a choisi de ne pas briser pendant le confinement : « J’ai fait en sorte de leur envoyer un e-mail bienveillant tous les 10 jours pour maintenant ce lien », souligne-t-il.
Le Marriott, qui représente 80% de leur chiffre d’affaire et principalement dédié aux séminaires, n’a pu rouvrir à ce jour. « Un premier séminaire est prévu pour le 17 août. » En revanche, le restaurant du Marriott accueille de nouveau sa clientèle fidèle.
Ce que nous enseigne la crise
Comme tout hôtelier, Jean-Claude Lavorel doit faire appliquer les nouvelles mesures sanitaires qui malheureusement ne facilitent pas toujours les bons rapports avec le client : « Au palace de Menton où nous sommes complets, le buffet pose problème. Nous essayons de réfléchir à des formules innovantes, directement servies par du personnel, sur un buffet protégé. » Il faut puiser en cette crise un certain enseignement, même si « dire au client de mettre son masque, cela complique les rapports humains. »
Lorsqu’il se projette, le patron de Lavorel Hotels reste lucide : « Nous allons forcément perdre de l’argent. » Il espère un retour à la normale tout en continuant ses efforts sur l’aspect écoresponsable : « Nous nous sommes toujours employés à aller chercher les producteurs locaux, fruits et légumes de saison et nous continuerons d’appliquer cette initiative à l’ensemble de nos établissements, déjà labellisés « clef verte ».
Il termine par un conseil adressé aux hôteliers, celui de réduire au maximum toutes les charges, de surveiller les bilans et surtout, ne « jamais jeter l’éponge. »
Texte : Charlotte Engel – Hôtel & Lodge