« Les Conversations », nouveau format d’échange d’Hôtel & Lodge et du collectif Singularités a reçu David Luftman, Directeur Général de Riviera Villages.
Interrogé par Pascale Boissier du collectif Singularités HFT, David Luftman a commenté en tant qu’acteur de premier plan, la crise actuelle et ses répercussions sur le secteur de l’hôtellerie/restauration de plein air.
David Luftman et ses équipes étaient sur le point de rouvrir leurs établissements, quand l’annonce du Président de la République a retenti. « On a l’habitude de lancer nos saisons fin mars/début avril. Nous étions prêts, ainsi que nos sites. Les équipes étaient en train d’arriver, nous nous apprêtions à reprendre un rythme saisonnier », raconte le Directeur Général du groupe Riviera Villages, dédié à l’hôtellerie de plein air et historiquement basé dans le Golfe de Saint-Tropez.
« Les équipes ont été perturbées pendant quelques jours mais tout le monde a vite compris l’urgence de la situation », explique-t-il. « Nous avons tout réorganisé : télétravail pour certains, arrêt du travail pour d’autres. » En parallèle, le groupe a développé de nouveaux outils de visioconférence et travaillé sur de nouveaux supports informatiques, incluant un système de coaching de gestion de la crise.
David Luftman constate un changement d’équilibre et un stress important au sein des équipes : « On est une entreprise de soixante ans d’âge, dont l’organisation a été chamboulée en quelques jours seulement. »
Concernant la reprise, il admet quelques complications : manque de personnel à cette heure, saisonniers absents. « Nous n’avons pas d’autre choix que de revoir tout le processus d’accueil et d’hébergement ainsi que la partie restauration », confie David Luftman, toujours dans l’attente de nouvelles mesures gouvernementales, plus particulièrement pour la restauration. L’enjeu : « Essayer de comprendre les obligations légales et savoir répondre aux nouvelles attentes des clients. »
Le groupe Riviera Villages est plus serein sur un point : le nouveau regard des Français sur l’hôtellerie en plein air, généré par la crise. « Nous avons une carte à jouer », admet le DG. « C’est un gros avantage pour nous de proposer des bungalows bien équipés, avec cuisine indépendante, terrasses distantes et confortables. » Néanmoins, David Luftman est moins confiant sur l’aspect « convivialité », chère au groupe, et se demande si cette convivialité sera réellement compatible avec les critères de distanciation sociale, imposés par le gouvernement. « Nous engageons de vraies discussions concernant les clubs enfants, activités pour adolescents et attendons de voir ce qui va se passer dans les écoles afin de procéder aux ajustements nécessaires. Les gens ne peuvent se passer de ce rapport humain. »
Le groupe mise aussi sur la technologie : « La crise nous impose la mise en place de nouveautés ainsi que de saisir des opportunités dans le secteur de la digitalisation », remarque David Luftman. « Il nous faudrait réfléchir par exemple à une application de type « room service », qui permettrait à nos clients de passer des commandes. »
D’autres notions ne sont pas non plus étrangères à Riviera Villages comme celle du développement durable. « On sait qu’on va devoir en reparler », indique le DG. « Je suis sûr que les gens mettront la responsabilité environnementale au cœur de leur réflexion. Chez nous, on se pose tout type de questions : quels sont les vrais gestes à adopter, les vrais engagements à prendre. Nous devons nous responsabiliser, communiquer sur ces sujets. » Pour lui les gens vont éprouver le besoin de plus se rapprocher des cultures locales. « Chez nous, les locaux ont des choses à transmettre », observe-t-il.
Texte : Charlotte Engel – Hôtel & Lodge.