Objet de désir, la literie ne se repose pas sur ses lauriers et séduit les voyageurs bien au-delà de la nuit. Revue de plumes ultra-chics…
Texte Aliette de Crozet
À quand le palace sur ordonnance ? Le bien-être ne se blottit pas seulement au spa, mais aussi en chambre, sous une couette légère comme un vol d’eiders. Pour François Duparc, président de Parlons Literie, nouveau collectif rassemblant les acteurs de la filière,« le constat que l’excellence de leur literie attire les clients est récent chez les hôteliers ». Récent, mais réel : aujourd’hui les embarcations nocturnes atteignent les 2 mètres de largeur, les coussins s’adaptent à des morphologies différentes… Et le public ronronne d’envie devant les matelas « signature », Sofitel MyBed, Memorable Bed MGallery, Signature Plush de Four Seasons et autres Heavenly Bed de Westin, avant de passer à la caisse : des sites proposent les literies de marques hôtelières prestigieuses, et Epeda vient d’ouvrir à la vente sa gamme spéciale hôtellerie, fignolée par les artisans de ce qu’elle appelle le « beau dormir » – 94 ans de succès.
Mais quelle est la clé de cet art du sommeil, le secret de ces monuments de douceur qui savent vous défroisser le moral et le corps ? Leur confection, qui n’est pas de tout repos, exige « un savoir-faire haut de gamme de la part de nos maîtres artisans », résume Charles-Henri Déon, le PDG d’Adova (Hotelys, Treca Hotel, Beautyrest by Simmons) : traitements anti-feu, coins de lit renforcés, poignées facilitant la manipulation… Il s’agit aussi que le somme de quelques-uns – les clients – n’épuise pas le dos des autres : gouvernantes, femmes de chambre… Du design à la politique RSE, fabricants et hôteliers réfléchissent de concert. Franck Marie, le directeur de l’Hôtel Barrière Le Royal à La Baule, a ainsi participé avec Epeda à la mise au point de la gamme Barrière d’ensembles matelas-sommier« pour que nos clients trouvent aux quatre coins du monde le sommeil Barrière ».Pour le sommeil « Airelles », c’est Adova,par le biais de sa gamme Treca Hôtel, qui s’est saisi du sujet – Adova dédie même à l’hospitalité toute une usine à Fougères, en Bretagne.
Mais comment cette literie premium parvient-elle à choyer avec la même délicatesse mannequin et athlète, poids plume ou grand costaud ? Jetez un œil sous vos draps : vous y trouverez, le plus souvent, une âme* pleine de ressorts – c’est-à-dire un nombre record de ressorts « ensachés » assurant l’ossature de la couche. Le matelas d’hôtel est souvent ferme, mais un surmatelas – ou pillow top (intégré) – assure un accueil enveloppant. Et leur fermeté est si douce qu’on a une seule envie : s’y rendormir. Au pays du roi sommeil, le matelas premium assure une forme de démocratie.
* L’âme est la matière principale qui compose le cœur du matelas : latex, mousse…
Vivre au lit
« Sur un lit d’hôtel, on lit, mais pas seulement », explique Charles-Henri Déon, le PDG d’Adova. On y travaille, on y consulte ses mails, il arrive que l’on y mange… Aujourd’hui, cette spécificité de l’hôtel se glisse dans le monde réel : 21 % des Français et la moitié des 18-24 ans font du lit le lieu favori de leur domicile.*
* Étude Ifop pour Tousaulit.com, 2021.
Dormir avec Hôtel & Lodge
Luc Blouet, directeur d’enseigne du réseau de magasins spécialisés Grand Litier, l’a remarqué : « C’est souvent à l’occasion d’une nuit à l’hôtel qu’on prend conscience que l’on pourrait mieux dormir chez soi »… et qu’on change son matelas ! Mis au point avec Grand Litier, les matelas Hôtel & Lodge possèdent de 1 100 à 1 800 ressorts, jusqu’à cinq zones de confort, et associent plusieurs matériaux nobles à la mousse viscoélastique ou de polyuréthane.
Article paru dans le numéro 131 d’Hôtel & Lodge.