Depuis 2007, sa vie à cent à l’heure se confond avec celle de la maison Taittinger, créée par son arrière-grand-père. Elle en a pris la présidence en 2020, dans le sillage de son père, Pierre-Emmanuel Taittinger. Férue d’art, elle dirige aussi le FRAC (Fonds régional d’art contemporain) de Champagne-Ardenne.
Photo David Picchiottino
Membre du jury des Hôtel & Lodge Awards 2024
Que vous inspire le palmarès des Hôtel & Lodge Awards 2024 ?
L’excellence et le reflet de ce que peut être le rêve aujourd’hui.
Qu’est-ce qui vous séduit dans la perspective de dormir dans un hôtel ?
Pour moi, l’âme de l’hôtel, c’est avant tout ceux qui y travaillent. Le soin avec lequel vous êtes regardé sans être jugé. L’extrême élégance est de sentir que chacun est accueilli de la même manière. Ce que j’aime aussi, au-delà du cadre et de la beauté déployée, c’est le sens du détail et l’harmonie générale.
Sur quels critères choisissez-vous un hôtel ?
J’aime me sentir dans une maison. Que l’hôtel soit situé dans un endroit un peu secret, caché, qu’il y ait du silence, de l’espace, de la lumière, que l’on ne s’y sente pas enfermé.
Sur place, à quelles petites attentions êtes-vous particulièrement sensible ?
C’est un monde dans lequel tout a été pensé. Alors je regarde tout. La justesse des choses me touche. Il ne doit pas y avoir d’étalage, mais une grande cohérence.
Qu’est-ce qui, selon vous, représente le summum du luxe dans un hôtel ?
Le luxe, c’est la singularité du beau et le regard sensible du personnel. La justesse de l’approche.
Resort, lodge, boutique-hôtel, palace… une préférence pour vos vacances ?
J’aime les hôtels de petite taille, plus confidentiels et calmes, plus personnels. Ils laissent parfois penser que l’on pourrait être chez soi.
Quels hôtels, partout dans le monde, vous ont particulièrement impressionnée ?
J’aime par-dessus tout le Lutetia à Paris pour des raisons liées à la famille et à cet esprit particulier qu’il cultive avec les artistes, les écrivains. Le Park Hyatt de Tokyo, le Cap-Eden-Roc à Antibes que je trouve assez fou avec son cimetière pour les chiens, le Gore à Londres, très traditionnel et rock… et bien d’autres !
Nous avons cette année une catégorie spéciale « Paris ». Quel regard portez-vous sur l’offre hôtelière parisienne ?
C’est une hôtellerie qui évolue ! Les palaces ont fait peau neuve. Beaucoup d’hôtels de taille intermédiaire ont vu le jour. Ils peuvent s’affranchir de tous les codes, prendre des risques. J’aime cette diversité.
Quel type de voyageuse êtes-vous
Je suis une voyageuse qui n’aime rien de plus que de rester chez elle. Mon bonheur, c’est la campagne. Alors quand je voyage, de réunions en hôtels, j’aime rester dans ma chambre comme dans une bulle. C’est aussi pour ça que j’apprécie tant les détails. Je vis l’hôtel comme une seconde maison !
Quelles sont vos destinations de vacances préférées dans le monde ?
New York pour ses contrastes liés aux ethnies : c’est une ville où on vit l’histoire de l’Amérique et qui dégage une formidable énergie. L’Italie pour sa douceur de vivre, la beauté des lumières et des paysages et, bien sûr, pour la culture qui chante, la qualité de ses produits, de sa cuisine.
Et en France ?
Le Luberon pour son climat très (trop) chaud. Le Pays basque pour la multitude d’activités qu’il propose et pour sa gastronomie.
Où rêvez-vous de partir bientôt ?
Le luxe absolu, c’est d’être chez soi, avoir des amis qui passent de temps en temps, buller, respirer. Si je devais partir, je ferais volontiers une randonnée en Jordanie. Je suis allée au Maroc l’année dernière, et j’ai adoré le désert, le fait d’être perdue dans ces grandes étendues qui vous hypnotisent et vous renvoient à l’idée que vous êtes minuscule. J’aime ce vertige.
Article paru dans le numéro 134 d’Hôtel & Lodge, dédié aux Hôtel & Lodge Awards 2024.