Visite de l’Hôtel de Crillon avec son directeur général Vincent Billiard

Dans l’air du temps mais riche de trois siècles d’histoire, le 5-étoiles, à travers son architecture, son design, son art de vivre, sa gastronomie, rayonne tout en faisant rayonner la France. Visite avec Vincent Billiard, directeur général, vice-président régional Europe centrale et du nord de Rosewood Hotel Group.

Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû

Un palace pas comme les autres, pourquoi ?

Déjà par son héritage, ses espaces incroyables. Rien de plus glamour qu’une réception dans les salons Marie-Antoinette, des Batailles et des Aigles, inscrits au patrimoine des monuments historiques. Sans prétention, je pense qu’ils jouissent, avec leur terrasse, d’une des plus belles vues de Paris, avec en ligne de mire la Concorde, l’Assemblée nationale, la tour Eiffel.

Joyau du XVIIIe siècle, la façade de l’Hôtel de Crillon, signée de l’architecte Louis-François Trouard. © Adrian Houston

Des salons revisités lors de la grande rénovation de 2017 ?

Oui, avec une pointe d’impertinence voulue par Aline Asmar d’Amman, architecte inspiratrice de ce renouveau en 2017. Toute son équipe a œuvré pour que le XVIIIe et le XXIe siècles se rencontrent, en bousculant certains codes, dans le respect des savoir-faire ancestraux. Ainsi en est-il aussi du lobby et de sa conciergerie originale, des 124 chambres et suites, de l’espace bien-être, des restaurants et du bar.

Dans la suite signature Duc de Crillon, une partie des boiseries provient de la chapelle privée de la famille Crillon. D’autres sont exposées au MET à New York. © DR

Vos clients sont sensibles à ce double aspect, cette dualité ?

Tout à fait, l’histoire et la modernité les séduisent, en particulier les Américains, qui représentent environ 80 % de nos hôtes. Tous nos clients, quelle que soit la catégorie de leur chambre ou suite, ont à leur disposition un majordome qui leur propose une visite, leur contant, par les objets, les documents du passé, la saga des lieux. Ils sont 16 majordomes au Crillon, c’est une particularité de notre palace. Les « vestiges précieux » cohabitent avec la collection d’œuvres d’art acquise lors de la rénovation et avec les expositions éphémères que nous organisons en relation avec des galeries, des artistes et des curateurs.

Depuis la réouverture, votre clientèle a-t-elle évolué ?

Énormément ! Le Covid a changé la donne. Nous accueillons de plus en plus des familles multigénérationnelles, grands-parents, parents, enfants, mais aussi les nouveaux voyageurs cochant la case « bleisure », qui concilient business et leisure, loisir. Ils sont avides de bien-être, de nouveautés, toujours pressés, impatients. Nos systèmes de messagerie instantanée, utilisés pour dialoguer en direct et immédiatement avec nos résidents, sont appréciés et appréciables.

À nouvelle clientèle, nouveaux services, nouvelle offre ?

À commencer par notre offre restauration, feutrée, étoilée, à L’Écrin, décontractée, fashion, à Nonos, brasserie de Paul Pairet, chef d’une générosité et d’une humilité sans égal. Mais aussi au bar Les Ambassadeurs, classé aux monuments historiques, qui chaque soir s’anime, avec musiciens et groupes en live et que nous espérons voir figurer dans le classement des 50 meilleurs bars du monde. Pour les enfants, nous mettons au point, avec notre équipe de concierges et majordomes, en fonction des âges, des balades à thèmes, des ateliers spécifiques aussi bien dans l’hôtel qu’à l’extérieur, avec nos prestataires. Et pour les aînés, nous organisons des rendez-vous privés shopping, avec ou sans personal shopper. Depuis la réouverture de notre hôtel parisien, Rosewood s’est implanté à Munich, Vienne, Amsterdam, Salzburg. Ayant l’honneur d’être le vice-président de ce « groupe » régional Europe centrale et du Nord, mes équipes et moi-même nous enrichissons des expériences des uns et des autres pour satisfaire nos clients voyageant en Europe, aimant séjourner d’une adresse Rosewood à l’autre. Comme dans une grande famille, ayant la même philosophie, « A Sense of Place ».

Plus jeune directeur d’un palace en France, en 2020, à sa nomination, Vincent Billiard a dynamisé le 5-étoiles, bousculant les codes avec savoir-faire et doigté. © DR

Et les Parisiens ?

C’était un de nos souhaits : que les Parisiens s’approprient l’Hôtel de Crillon. C’est chose faite, ils sont de plus en plus nombreux à réserver une table, à passer une soirée au bar, à s’offrir un soin au spa et tout simplement à acheter quelques gâteaux au comptoir de Butterfly Pâtisserie par Matthieu Carlin, accessible à la clientèle extérieure.

Article paru dans le numéro 140 d’Hôtel & Lodge, dédié aux Hôtel & Lodge Awards 2025.

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