L’actrice à succès se rêvait ethnologue. Avec son livre Latitudes, elle nous offre un road-trip rocambolesque, du Groenland à l’Indonésie en passant par l’Islande. Un carnet de voyage réalisé en solo et sac au dos, entre deux tournages.
Propos recueillis par Monique Delanoue-Paynot / Photo de couverture Sylvie Castioni
« Voyager est dans mon ADN », dites-vous. Qu’est-ce qui vous motive ?
La curiosité ! De mes études d’ethnologie, j’ai la passion d’aller découvrir d’autres cultures. Je me suis construite dans une espèce de mosaïque de vérités en piochant un bout de philosophie chinoise, une façon d’être scandinave… Je me nourris de chaque voyage ! J’apprends. Chaque culture offre tant de possibilités, d’odes à la beauté, à la richesse, à l’humanité commune. La route est le voyage.
Les « carnets de voyage », une idée de votre éditeur ?
Oui, et j’ai adoré ! Pour raconter ce que j’ai vécu. Transmettre et partager l’émerveillement, dédramatiser les moments les plus durs en faisant sourire. C’est mon côté actrice à la Bridget Jones qui ressort ! Quand on me dit avoir eu l’impression d’être sur mon épaule et de vivre ce que je vivais, voilà ma plus belle récompense.
Islande, Groenland, Indonésie… des lieux choisis ?
Oui et non ! L’Islande, c’était mon rêve depuis plus de sept ans. Un pays énigmatique, mystérieux : le cercle polaire, inaccessible… Les voyages partent toujours d’un malentendu. Je voulais aller en Inde et on me propose cette terre fantasmée depuis que ma mère nous avait emmenées, ma sœur et moi, à une conférence de Katia et Maurice Krafft, les célèbres volcanologues. Voir jaillir la vie par le feu, avoir accès aux entrailles de la terre, c’est une fascination hypnotique. Le Groenland, il me bouscule ! Ses icebergs d’une beauté ahurissante et mortifère, ce désert de glace qui gronde, c’est scotchant et hyper flippant. L’Indonésie ? Une erreur. Je ne voulais surtout pas aller à Bali, trop touristique. Et ce fut la découverte de l’île des dieux où l’on honore le divin au quotidien. Et quoi ? Il y a un volcan à Java, j’arrive !
En voyage, où va votre préférence : gîte, bed & breakfast, hôtel 5-étoiles ?
Je suis une nomade. Le minimalisme me correspond, tout comme le grand confort ou les petits hôtels d’étapes. Ma maison sur le dos, je me sens partout chez moi. Dans une tente sur la calotte polaire, luxe ultime et grand souvenir ; dans un hôtel fabuleux au Bhoutan qui a su garder l’âme du pays. Je déteste les chaînes offrant les mêmes types de chambres, que l’on soit au Pérou ou en Asie. Je veux être en accord avec l’environnement et les gens qui y vivent, leur culture façonne mes souvenirs.
Du meilleur et du pire, que gardez-vous ?
L’explosion de joie de mon guide en Indonésie à la vue du lever de soleil sur la caldeira au cœur du volcan. Il m’offrait la beauté du monde, sautillait dans tous les sens tellement il était heureux pour moi. Le pire ? La peur de mourir, une nuit, dans le camp de base des expéditions Paul-Émile Victor. Seule, sans eau ni électricité, dans une cabane en bois sur pilotis avec le lit qui tremblait par la force du vent et la terreur de finir glacée et morte dans la mer du Groenland sans avoir dit au revoir à mes parents.
Votre prochaine latitude ?
Bolivie, Pérou… Pour prendre des photos miroirs du salar d’Uyuni, le désert salé situé sur les hauts plateaux des Andes. Et pour le Machu Picchu, la citadelle mystérieuse.
Le coup de cœur d’Odile Vuillemin : Ion Adventure, « un hôtel moderniste sur pilotis »
« En Islande, j’ai croisé des cascades, des langues de glaciers, des étendues de neige, des déserts de sable, de lave, de glace… et cet hôtel contemporain au confort rêvé. Chambres chics, hot pot de source chaude : la version privée du Blue Lagoon avec un spa luxueux et la vue incroyable sur la centrale géothermique de Nesjavellir. Sa proximité à un jet de lave du volcan Hengill est idéale pour admirer les aurores boréales de la terrasse. Inoubliable ! »
Instagram : @odilevuillemin.latitudes.
Article paru dans le numéro 133 d’Hôtel & Lodge.