Pudique Jane, comédienne, réalisatrice, éternelle chanteuse, muse et femme de cœur, traversant les années emplie de grâce, sourire et poésie. Entre voyages et concerts, rencontre sur l’île de Ré à l’occasion du festival d’été « Jazz au Phare ».
Propos recueillis par Monique Delanoue-Paynot
Pourquoi voyagez-vous autant ?
Je n’aime pas rester seule à Paris et j’ai trouvé l’antidote contre la solitude : faire des tournées ! Voir du monde, être avec des musiciens, chanter, voilà ce qui me plaît. J’ai passé cinq ans de ma vie sur les routes à prolonger le succès des chansons de Serge (NdlR : Gainsbourg) : plus de 200 concerts dans 40 pays ! Aujourd’hui, je promène mon dernier album, Oh ! Pardon tu dormais…, à travers l’Espagne, l’Angleterre et l’Europe.
Quand on s’est produite partout, quels souvenirs du monde garde-t-on ?
Du bonheur ! Et le sentiment d’être « serrée » de tous côtés entre les causes à défendre, les droits de l’homme au Tibet, à Santiago du Chili, São Paulo, Rio, Montevideo, Buenos Aires… Arriver dans un pays et ne pas se contenter de donner son spectacle, mais aller à la rencontre des gens, visiter les écoles, les hôpitaux, les camps, les prisons, pour dire qu’on ne se fout pas de tout ce qui arrive.
Et l’on vous retrouve, en cet été 2022, à chanter à « Jazz au Phare »… Que vous évoque l’île de Ré ?
La douceur, les petites maisons basses, les roses trémières, mon copain qui vit à Loix, une commune de l’île tout en simplicité… J’aime également le Finistère Nord, où se trouve ma maison, sur une plage de la côte des Abers, là où mon père évacuait des aviateurs anglais, américains et canadiens vers l’Angleterre.
La maison en bord de mer, le havre indispensable ?
Si je la garde, c’est en partie en souvenir de mon père. À sa mort, lorsque j’ai appris qu’une maison était à vendre en face des rochers où il se cachait, je suis partie avec « pauvre maman » qui souhaitait que j’achète plutôt au soleil.
Et ce fut Brest ! Cette vaste bâtisse bretonne, dans la mélancolie des Abers, est devenue celle du regroupement familial.
Vous appréciez aussi les pauses détente plus au sud, à La Baule ?
Juste pour quatre jours, à l’Hôtel Barrière Le Royal ! Pour être prise en main dès l’arrivée à la gare, apprécier le confort d’un 5-étoiles, le room service divin, marcher le matin sur la plage, faire les soins que j’adore : l’enveloppement et le bain bouillonnant aux algues.
Dans quel pays aimeriez-vous retourner ?
Le seul pays que tu veux vraiment retrouver, c’est l’enfance, et c’est bien le seul endroit où tu n’as plus le droit de retourner.
Le « Birkin », sac iconique de la maison Hermès, n’en finit pas de voyager depuis 40 ans… Une fierté ?
Oui, je reste fidèle à Hermès. Je suis devenue cliente en achetant des valises pour Serge. J’ai alors dessiné mon propre sac, qui a fait un malheur. En Amérique, quand je dis « Birkin »,
on me répond : « Comme le sac ? »
Je dis « oui » et j’ajoute : « Et maintenant, le sac va chanter ! »
Le coup de coeur de Jane Birkin : l’hôtel Barrière Le Royal La Baule « ma pause détente »
« J’aime l’architecture néoromane de l’hôtel, ses boiseries et moulures, sa conciergerie en uniforme, l’atmosphère chaleureuse et cosy… Un subtil mélange de confort britannique et d’une époque bains de mer. Et sa thalasso, l’une des meilleures de la côte… À 3 heures de Paris par le TGV, c’est une destination de rêve le temps d’un week-end, j’adore ! »
Article paru dans le numéro 124 d’Hôtel & Lodge.