Emmanuelle Seigner « Changer de pays, de culture, c’est important ! »

Mannequin, actrice, chanteuse, l’aînée des sœurs Seigner incarne une Marilyn Monroe glamourissime dans la pièce Bungalow 21. Rencontre avec une artiste rare, secrète, nimbée de mystère.

Propos recueillis par Monique Delanoue-Paynot / Photo de couverture Dusan

Le Beverly Hills Hotel, célèbre palace hollywoodien, sert de cadre à la pièce Bungalow 21 dans le Los Angeles de 1960. Vous le connaissez bien ?
Je l’adore ! J’y vais depuis le tournage du film Frantic il y a 30 ans. Je ne l’ai pas connu dans les années 1960 puisque je n’étais pas née (rires), mais quand on m’a proposé cette pièce, j’étais très heureuse. De l’histoire qu’elle raconte (NdlR : la romance entre Marilyn Monroe et Yves Montand), et du fait qu’elle se déroule dans cet hôtel mythique aux murs roses, et en particulier dans le Bungalow 21. J’y ai séjourné une fois, mais je n’ai pas dormi de la nuit ! J’étais tellement impressionnée… Je connais bien Los Angeles et l’Amérique, que j’aime beaucoup. Je possède d’ailleurs un visa de travail aux États-Unis, je reçois des offres de films de là-bas.

Êtes-vous une grande voyageuse ?
Le voyage a toujours fait partie de ma vie. J’ai commencé une carrière de mannequin à 14 ans, puis le cinéma est arrivé (NdlR : Jean-Luc Godard l’a révélée dans son film Détective en 1985) et ensuite la musique. Entre Londres, où vit ma fille, ma maison du sud de la France, la Suisse, Berlin où je retrouve Anton Newcombe, le musicien américain de L’Épée, mon groupe de rock, je voyage tout le temps ! Changer de pays, de culture, c’est important pour la tête.

L’Hotel Chelsea à New York. « Mythique, rock’n roll, avec ce drame de Sid et Nancy (NdlR : Nancy Spungen, la compagne de Sid Vicious, membre des Sex Pistols, a été retrouvée morte dans la baignoire de sa chambre en 1978), il a été élevé au statut de légende après avoir accueilli, dans les années 1970, Andy Warhol, le Velvet Underground, Patti Smith, Janis Joplin, Leonard Cohen… Je ne suis pas fan de la mentalité américaine, mais j’aime l’énergie de New York et l’inspiration de cet hôtel à Manhattan, qui vient d’être restauré : il était dans son jus, il est devenu sublime. » © Annie Schlechter

Pays, villes, continents : où va votre préférence et quels souvenirs en gardez-vous ?
J’aime l’Italie, la Sicile, l’Espagne, et bien sûr les États-Unis. Mes souvenirs les plus marquants ? Avec mes enfants ! New York avec mon fils, Santa Fe avec ma fille : nous avions loué une voiture depuis Dallas, on dormait dans des motels, j’ai adoré. En famille, une croisière sur le Nil et un safari au Kenya me laissent des souvenirs incroyables. Par contre, certains lieux ne me séduisent plus : la Thaïlande, Bali… trop de monde. Il y a 35 ans, c’était tellement sauvage. Maintenant on y croise tout Paris, c’est l’enfer. La Chine, le Japon m’ont attirée un temps, plus maintenant.

La ville de Santa Fe. « L’étape finale d’un road trip avec ma fille. De nombreux artistes se sont installés dans cette capitale de l’État du Nouveau-Mexique, très hispanique, tellement proche et différente de l’Amérique. On sent l’influence du Mexique, que j’ai d’ailleurs très envie de découvrir. Le réalisateur Olmo Schnabel, avec lequel je viens de tourner un long-métrage américain, m’a invitée à Mexico où il vit, j’ai hâte ! » © Shutterstock

Votre mari, Roman Polanski, est originaire de Pologne. Un pays que vous affectionnez ?
Oui, et j’y vais souvent. Il a bien rebondi et fonctionne beaucoup mieux que le nôtre aujourd’hui. Cracovie, Varsovie… j’ai découvert ces villes magnifiques lorsque Roman m’y a emmenée en 1986. C’était chaud à l’époque, peu de nourriture dans les magasins… Ce pays est important pour moi, mes enfants sont à moitié polonais.  

Avec vos sœurs, Mathilde et Marie-Amélie (NdlR : comédienne et chanteuse), vous avez grandi à Paris, près du jardin du Luxembourg, et vous résidez à présent Rive droite. Cela vous correspond ?
Je suis une Parisienne pure et dure, qui reste Rive gauche à fond ! Heureusement qu’il y a le Plaza Athénée à côté de chez moi, avenue Montaigne. J’ai une histoire depuis un bon bout de temps avec cet hôtel.   

Le luxe des palaces, vous aimez ?
Je suis très bizarre. J’adore le luxe, les palaces… mais quand je suis en tournée avec mon groupe, je peux être très heureuse de dormir dans une petite couchette du tour bus. C’est mon côté roots !

Le coup de cœur d’Emmanuelle Seigner : Hôtel Plaza Athénée, « mon refuge douceur de l’avenue Montaigne » 

© Masahiko Takeda

« C’est à la fois un palace ultra-moderne et aussi d’un autre temps avec lequel j’ai un rapport familial, humain. Je trouve cet hôtel beau esthétiquement. Chargé d’une atmosphère, une odeur, une douceur, des couleurs que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Et le service est dingue ! Roman y a vécu avant notre rencontre. Lorsque je tournais Frantic, Harrison Ford habitait là, tout comme Vangelis (NdlR : musicien et compositeur grec), l’un de mes grands amis. Aucun autre hôtel à Paris ne me procure ce genre d’émotions chargées de souvenirs. Quand je suis un peu déprimée, je vais y prendre un petit café. »

Article paru dans le numéro 131 d’Hôtel & Lodge.

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