Cent ans après son inauguration, l’hôtel historique de la station village de Haute-Savoie, toujours propriété de la famille Rothschild, incarne un luxe authentique sur lequel le temps n’a pas de prise. En vedette cette année, la gastronomie et le bien-être avec un nouveau spa Susanne Kaufmann.
« Un chalet qui doit ressembler aux fermes du pays, mais avec un intérieur très confortable, de grandes fenêtres ouvertes sur les paysages, une vraie cheminée, un porche abrité des tempêtes et un ski room pour farter les skis » : voilà le cahier des charges fixé par la baronne Noémie de Rothschild lorsque, dans les années 1920, elle confie à l’architecte Henry Jacques Le Même la réalisation d’un chalet, qui se veut alors la toute première étape vers la création du « Saint-Moritz à la française » dont elle rêve. Un siècle plus tard, le « Palace des neiges » (son premier nom), après avoir vécu mille vies, a bien changé, mais il est encore dans le giron des Rothschild. Une famille dont la présence s’impose d’ailleurs toujours, par touches, dans des éléments du décor : la malle Vuitton de la baronne, la collection de cannes et de pipes du baron, et surtout une centaine d’œuvres d’art issue de leur collection.
Depuis l’automne dernier, Les Chalets du Mont d’Arbois ne sont plus gérés par Four Seasons mais par le groupe français Beyond Places, qui inscrit le 5-étoiles alpin dans sa collection Les Petites Maisons, inaugurée en 2023 avec le Hameau des Baux dans les Alpilles. Si le décor traditionnel reste identique et le service tout aussi soigné, l’atmosphère se veut plus décontractée, tout en restant chic et exclusive. Les habitués qui apprécient l’adresse pour sa position, sur les hauteurs de Megève, sa discrétion et son calme, dont nombre de VIP, lui resteront sans doute fidèles. Heureux de retrouver, en hiver mais aussi en juillet et août à partir de cette année, leur chalet préféré parmi les trois qui composent l’hôtel et abritent 40 chambres dont 8 suites : Ève, le principal, aux intérieurs montagnards pur jus, Noémie, avec peaux de bêtes et motifs animaliers, et Alice, au décor étonnant, entre couleurs chatoyantes et œuvres d’art tribal. Les nouveaux clients apprécient, eux, le confort douillet de cette maison de caractère qui continue d’évoluer.
Tout l’hiver, avec un dernier service le 30 mars, la cheffe Amélie Darvas a fait le buzz avec son restaurant éphémère, Âme, dans un décor de feuillages naturels, du sol au plafond. Au menu, des compositions végétales, légères, subtilement agrémentées de produits de la montagne sourcés au plus près. Un exemple ? Les lentilles au café et au lard de Villazata. Le mystère reste entier sur la suite qui sera donnée à l’offre gastronomique de l’hôtel, dès l’été prochain… mais Amélie Darvas a placé la barre très haut. L’autre nouveauté, pérenne celle-ci, c’est le spa griffé Susanne Kaufmann avec trois cabines, une piscine dedans-dehors, un sauna et un hammam. Outre les soins du visage et du corps, la marque autrichienne propose ici des rituels bien-être dont elle a le secret, qui s’appuient sur les bienfaits des plantes alpines. Parmi eux, pour renforcer l’harmonie du corps et de l’esprit, le « Good mood au pin de montagne ». Un miracle de la nature en seulement 80 minutes.
Les 3 coups de cœur de la conciergerie
La Ferme de Victorine : à vingt minutes de Megève, dans le village savoyard de Notre-Dame-de-Bellecombe, ce restaurant familial, simple et rustique, porte le prénom de la grand-mère du propriétaire qui tenait dans ce chalet, il y a tout juste 100 ans, une épicerie-bistrot. Michelin lui a décerné un Bib gourmand. À tester en priorité, le menu « confiance », à l’aveugle donc, en cinq plats qui célèbrent le terroir. La particularité de cette adresse ouverte à l’année ? La grande baie vitrée qui donne directement sur l’étable de la ferme. Le dîner se déroule donc sous le regard des vaches !
La balade en chiens de traîneau : organisateur d’activités outdoor, Evolution 2 a trouvé la solution pour ne plus être dépendant de l’enneigement. Depuis cet hiver, il propose des balades en chiens de traîneau sur les crètes, à environ 1 900 mètres d’altitude. L’accès se fait par les remontées mécaniques (télésiège de l’Alpette) ou à pied pour les plus courageux (45 minutes de marche). Là-haut, le panorama est exceptionnel et la vue sur le Mont-Blanc époustouflante.
Au Soli : Jean-Luc Freundorfer est une figure locale et pénétrer dans son antre est une expérience mémorable. Représentant de la troisième génération de maîtres ébénistes, il a participé avec l’architecte Henry Jacques Le Même à la réalisation des plus beaux chalets de Megève. Dans le respect du savoir-faire d’antan, il crée et restaure des meubles, objets décoratifs et même des plafonds à caissons
Article paru dans le numéro 139 d’Hôtel & Lodge.
