Villa Maïa Lyon – Triumvirat

Perché sur la colline de Fourvière à Lyon, embrassant la ville jusqu’au Mont-Blanc, ce nouveau cinq étoiles, arty design, le premier de la ville, s’est non seulement attaché le talent de trois grands pros mais a joué la carte du meilleur à la française.

C’est un cube en sa coque de verre teinté dans la masse dont la couleur change au gré de la lumière. Un cube ultra-contemporain s’intégrant avec légèreté dans le quartier de l’Antiquaille, sur la colline qui prie. Celle où la vierge dorée de la basilique de Fourvière protège les habitants qui lui vouent un culte indéfectible et lui dédient la fête des Lumières. Celle où les églises, les cloîtres mais aussi les empreintes gallo-romaines témoignent des siècles et de l’Histoire.

Pour implanter son premier hôtel, Christophe Gruy, PDG du groupe Maïa, a choisi ce quartier laissé longtemps en jachère. Et construit, après avoir mené des fouilles pendant plusieurs années, son boutique-hôtel en lieu et place de la villa du légat de Rome. Un pari fou qu’il convenait de réussir avec l’aval des Bâtiments de France. Pour cet entrepreneur, spécialisé dans l’ingénierie de haute volée, l’essentiel était de réunir sur ce projet les meilleurs dans leur catégorie. A la tête desquels il plaçait Jacques Grange, décorateur français. Craignant un refus du designer, il délégua sa pétillante et efficace directrice, Séverine Maisoneuve, pour établir le premier contact. Positif puisque l’architecte d’intérieur invita Christophe Gruy dans son appartement, place du Palais Royal à Paris. Celui qu’occupait Colette, l’écrivain. Une façon élégante de l’introduire dans son univers. Il joua ensuite le go-between avec Jean-Michel Wilmotte pour la partie architecturale puis avec Louis Benech pour dessiner les jardins.

Le trio de choc travailla main dans la main pour donner naissance à la Villa Maïa. Wilmotte dessina les lignes graphiques, géométriques du bâtiment enrobant le béton de verre. Jacques Grange maria judicieusement colonnes, marbre et mosaïque inspirés de l’époque gallo-romaine dans le lobby et les thermes entre autres et œuvres d’artistes contemporains, Guy de Rougemont, Peter Gee, Alexander May… Puis, édita sur mesure le grand luminaire dominant l’entrée et du mobilier, dont le desk en marbre noir, de somptueux bureaux et des fauteuils élégants. Il personnalisa chaque chambre, sobre et lumineuse, côté ville et côté jardin, avec des photos anamorphiques de Charles Maze, en harmonie avec les plaids en alpaga brodés sur mesure par une entreprise artisanale lyonnaise. Louis Benech opta pour un jardin contemplatif, semblable à ceux des cloîtres dont les allées forment une croix à l’aplomb des arcades des thermes. Le bouquet olfactif de ses plantes, osmanthe, houx, et amande entre autres, embaume les produits de courtoisie et le parfum d’ambiance créés par Delphine Thierry d’Inspiration Libre, installée dans l’arrière-pays grassois. Chacun joua sa partition avec discrétion sans voler la vedette au panorama.

Le matin, on quitte le confort douillet de son lit et sa couette auvergnate en fibres de soie, pour voir, de sa terrasse, le soleil se lever du côté de la Croix Rousse, la colline qui travaille, celle longtemps animée par les tissages des canuts. Puis, on tente d’apercevoir le Mont-Blanc et la chaîne alpine émerger au-delà du Crayon, l’immeuble symbole de la Part-Dieu. Et, le soir, après avoir vu la ville s’éclairer, la place Bellecour s’enflammer, on s’installe à la table étoilée de Christian Tetêdoie, un amour de chef étoilé. Christophe Gruy étant propriétaire des murs de son restaurant panoramique, à trois pas réellement de la Villa Maïa, lui a offert un lifting qui devrait participer à l’obtention rapide d’une deuxième étoile bien méritée.

Quand, Olivier l’adjoint au chef concierge clefs d’or gare la Tesla S devant la porte tambour, sonnant l’heure du rapatriement parisien, même si on apprécie le confort de ce véhicule électrique, on quitte la Villa le cœur noué. Avec la certitude d’y revenir savourer à nouveau le cocktail concocté sur mesure, échanger sur l’essentiel de l’existence avec Séverine Maisoneuve, hôtelière à l’écoute, et Christophe Gruy échafaudant pour un avenir proche des projets gourmands et ludiques.

 

Villa Maia
8, Rue Pierre Marion
69005 Lyon
04 78 16 01 01
www.villa-maia.com

Paru dans Hotel & Lodge numéro 95

Texte : Anne-Marie Cattelain-Le Dû – Photos : D.R

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