Fort de son succès, l’hôtel mythique La Co(o)rniche a une fois encore mandaté Philippe Starck pour imaginer 18 nouvelles chambres qui, plantées telles des cabanes sur la dune du Pyla, évoquent les maisons ostréicoles du village voisin de l’Herbe.
Conçu initialement comme un hôtel d’été, la Co(o)rniche ne proposait qu’un seul espace commun : le restaurant. Une extension a donc été bâtie pour recevoir un véritable salon d’hiver, un coin travail et une table d’hôtes. Le tout pouvant être privatisé. Philippe Starck a imaginé ce lieu comme s’il était chez lui. On retrouve ainsi tout ce qu’il aime le plus : une table haute, du cuir naturel et surtout une immense collection de poteries de Vallauris.
Dans les nouvelles chambres, toujours le style Starck et ses miroirs, des murs aux plafonds. Derrière le lit, un cube comprend douche et toilettes, tandis que le lavabo, les placards et un divan se cachent au verso.
L’une des chambres a été réquisitionnée pour abriter les deux cabines Carita, premier institut d’hôtel sans Spa de la marque. Pour compléter les soins, un bar à ongles Kure Bazaar.
«La restauration, pour moi c’est fini. Sauf pour reprendre la Corniche… ». C’est ce qu’a affirmé William Téchoueyres à Sophie lorsqu’il l’a rencontrée, il y a 18 ans. La suite de l’histoire, on la connaît bien. Il l’épouse et, en 2008, rachète l’hôtel perché sur la dune du Pyla, qu’il veut moderniser. Le hasard d’une rencontre avec Philippe Starck chamboule son projet initial et la Corniche devient la Co(o)rniche en 2010.
Une signature « Starck » encore plus assumée dans les nouvelles cabanes de l’hôtel
Les photos de l’hôtel font le tour de la planète. Le succès est immédiat, les 11 chambres sont systématiquement prises d’assaut. William et Sophie cherchent alors un moyen d’agrandir l’hôtel sans dénaturer la maison des années 30. Starck (encore lui !) leur propose de rogner sur la dune, et d’ériger 18 chambres sur pilotis, orientées vers le bassin d’Arcachon ou l’océan. Le projet est ambitieux mais leur ami designer est, une fois de plus, bien inspiré. Lambris de bois, frises arcachonnaises, épis de faîtage, bâches à rayures, etc., tout dans l’architecture des ces 9 cabanes est empreint des petites maisons ostréicoles du village de l’Herbe. Et comme si elles avaient toujours été plantées là, le calligraphe Tarek Benaoum a inscrit des phrases parfois poétiques, parfois infantiles sur leurs piliers de métal, à l’image des inscriptions que l’on retrouve après plusieurs générations sur les troncs d’arbres. Des écritures présentes aussi dans les chambres qui constituent une sorte de fil rouge tendu par Starck sur l’ensemble de l’hôtel. De même que l’on reconnaît sa patte dans la conception des intérieurs, le mobilier que l’on ne présente plus, les miroirs et cadres accrochés au plafond. Aucun doute, la star du design a mis de lui dans ces cabines aussi.
« Ce n’est pas le plus bel endroit du bassin, c’est le plus bel endroit du monde », a fini par avouer Starck. Si bien qu’il se sent à la Co(o)rniche comme chez lui. Et a conçu le salon d’hiver installé dans la récente extension de l’hôtel comme sa propre pièce à vivre. On y retrouve des canapés en cuir naturel, un fauteuil Lou Reed (Driade), une table haute, des chaises Icon et Hudson (Emeco) en alu poli et surtout une incroyable collection de poteries de Vallauris chinée par Starck lui-même et enrichie à chacune de ses (nombreuses) visites. Rien de très déco ni de très local dans cette accumulation, mais une véritable impression d’être chez soi, ou chez un pêcheur de l’Herbe