Design en haute mer. En dehors de son chapelet de villas sur pilotis toisant le lagon, incontournable aux Maldives, le tout nouveau Niyama, designé par le cabinet Singapourien Eco-id, affiche sa différence. De sa décoration ultratendance jusqu’à l’unique night-club sous-marin au monde.
TEXTE ANNE-MARIE CATTELAIN-LE DÛ
METTRE DE LA POÉSIE, explorer de nouvelles formes, créer et non copier, tel est notre conception de l’architecture, assure en foulant le sable à enjambées précieuses, Sim Boon Yang, co-fondateur d’Eco- Id. Des concepts d’emblée déchiffrables au Niyama Resort, deuxième hôtel de luxe ouvert par le groupe Per Aquum aux Maldives. Une fois ses esprits retrouvés, après 55 minutes de vol dans un hydravion chauffé à blanc sur son ponton à Malé, les couleurs flashy, mauve ultraviolet, rouge cardinal, vert façon granny, jaune canari, réveillent le plus endormi des hôtes.
Sans le choquer, tant elles s’accordent avec le turquoise fluorescent de la mer, le brun orangé de la terre, le blanc aveuglant du sable. Prêt à découvrir les lieux, deux îles reliées par une passerelle aérienne, recouvertes d’une forêt dense qu’habite tout un monde ailé et à pattes, immenses roussettes suspendues la tête en bas, geckos effrayés fuyant à vive allure vers le premier tronc, crabiers de Gray au croassement rauque, cornettes pilleuses jetant l’effroi dans les nids. Concept futuriste Sollicité par son « thakuru », majordome, débauché sur les îles alentour comme 40% du personnel, on quitte à regret sa villa bordée d’une piscine privée pour, en mini-voiturette, faire le tour du propriétaire. Jouxtant les coupoles futuristes du Tribal, restaurant posé sur le sable, le club nautique est un des points stratégiques.
Sylvio, Italien volubile organise les plongées sportives, les sorties en kite-surf équipé de parachute tandis que Maxime, biologiste marin français, invite à suivre ses mini-conférences sur le lagon et à nager vers la nursery pour participer à ses opérations de plantation du corail.
Nous sommes dans un environnement très fragile agressé par les hommes et les caprices de El Niño, courant assassin qui parcourt le globe, grillant tout sur son passage. Si nous n’y veillons pas, à brève échéance l’archipel disparaîtra.
En face de ce sanctuaire écolo, l’immense salle de jeux : billard, baby-foot et fléchettes d’un côté, de l’autre écrans géants des stimulateurs d’activité pris d’assaut par les grands adolescents préférant les émotions virtuelles aux rencontres, pourtant inoffensives avec les requins en chasse. N’empruntant le bateau que le soir venu pour rejoindre le Subsix, night-club où un DJ résident balance ses graves et ses aigus, sans risque de perturber qui que ce soit. Même pas les poissons.