DISSIMULÉE DERRIÈRE UNE ENCEINTE blanche, l’intrigante Green T House s’est réfugiée dans un no man’s land du quartier très trendy de Gongji, loin des clameurs de Pékin.
Autour d’un espace dépouillé, recouvert de graviers blancs de neige, la Maison se reflète entre les eaux d’une vaste piscine et le ciel aux nuances bleutées. Cerné de baies vitrées, l’intérieur surprend par l’explosion poétique de chaque détail d’un décor envoûtant. Le mélange de l’épure contemporaine à l’art de vivre chinois est le fruit de l’imaginaire de JinR, musicienne, amoureuse du thé vert.
Son esprit à la fois visionnaire et créatif, a conçu cette résidence à la beauté énigmatique. Profondément éprise de l’architecture de la dynastie Tang avec ses bois foncés et ses chandelles éparpillées, cette artiste chinoise a su créer un microcosme à l’image de ses visions intérieures. Elle ouvre en 1997 sa première minuscule maison de thé, découvre cet art que peut être la cuisine et devient le premier grand chef chinois célébré à l’étranger. Puis, portée par d’autres rêves, elle ouvre la Green T House Residence, un restaurant marié à une villa qu’elle décore avec un sens unique du raffinement et du grandiose. Un loft sophistiqué aux dimensions déroutantes.
Un lieu dominé par la couleur du thé vert, en hommage à ce nectar dans lequel elle puise ses inspirations. Si deux chambres à l’étage reçoivent les hôtes pour la nuit, le rez-de-chaussée s’est métamorphosé en Bath House, la maison du bain, où l’on gravite sur un sol de dalles de granit noir. Éparpillée à l’intérieur de cette gigantesque pièce, du mobilier aussi étonnant qu’extravagant comme une table en chêne massif de presque dix mètres de long, des fauteuils chinois et une chaise longue au design contemporain. Seul le vaste bassin au centre de la pièce, à fleur de sol comme une surimpression du granit noir, laisse à penser que l’on est dans un Spa.
Suivant un rituel précis, les soins sont pratiqués à l’intérieur de palanquins de bois foncé, protégés des regards par des voiles blancs.