Les possibilités d’une ile… Dans la lumière chaude, qui baigne les côtes déchiquetées de l’Atlantique nord, les architectures radicales d’un hôtel d’avant-garde et de six studios d’artistes signés Todd Saunders, confrontent leur façade de lames de bois à des maisons de simples pêcheurs.
Entre luxe ultra contemporain et simplicité de l’habitat local…
Après avoir fait fortune dans la fibre optique, Zita Cobb, fille de pêcheur, a investi des millions de dollars pour revitaliser le milieu rural de cette île du large de Terre-Neuve. L’un de ses projets les plus électrisants ? Le Fogo Island Inn d’où admirer le ballet des baleines depuis le toit-terrasse.
« Long Studio » emprunte ses formes acérées aux rochers alentour tout en offrant, un contraste avec la nature à la fois fragile et redoutable. Imaginé par Todd Saunders et érigé par la Fogo Island Arts Corporation, le « Long Studio » sert d’espace de travail à des artistes internationaux.
Au-delà du rêve, l’apaisement…
Sur la terrasse du Fogo Island Inn, le mobilier aux lignes élégantes a été spécialement fabriqué par les habitants de l’île.
Cette auberge cinq étoiles et 100 % écologique (récupération des eaux, panneaux solaires), abrite vingt-neuf chambres, une galerie d’art moderne et un restaurant locavore.
Six ateliers d’artistes pour revitaliser une île sauvage.
« Noir, gris ou blanc, les couleurs des studios sont celles des rochers et des icebergs qui flottent même sous 20 °C », précise Todd Saunders, qui pose dans le volume immaculé de son « Long Studio ». Work in progress : l’artiste Vida Simon en résidence au Bridge Studio.
« Tower Studio », un monolithe noir inspiré du film « 2001, Odyssée de l’espace » ? Un bâtiment où la distorsion semble être en lien direct avec la nature du sol et l’hostilité de ce territoire. La verticalité permet ici d’avoir une vue imprenable sur le lac et de proposer un isolement bénéfique à la création artistique.
Mise en abyme entre une petite maison de pêcheur et la structure géométrique retwistée du Squish Studio.
Une architecture où la puissance des formes géométriques et les non-couleurs viennent souligner la lecture d’un paysage naturel sans pareil.
Un ovni signé Todd Saunders, solidement ancré dans ce paysage rude et primitif. Tout comme les pavillons, l’hôtel est habillé de bois local, à l’intérieur comme à l’extérieur. La partie du bâtiment en porte-à-faux est soutenue par un savant enchevêtrement de pilotis d’acier, qui rappellent les pieux des constructions d’autrefois.
Par Martina Hunglinger – Texte Madeleine Jelstrupp – Photos Mads Mogensen