Maslina Resort : le luxe au naturel

Sur l’île de Hvar, en Croatie, le Maslina Resort est un modèle d’hôtel responsable, en communion avec son environnement. En tête-à-tête avec l’Adriatique, une nouvelle adresse qui vise juste, soignant le design autant que le confort.

Par Céline Baussay

En arrivant à Hvar à bord du yacht privé, après une heure de traversée depuis Split, le Maslina Resort n’apparaît qu’au dernier moment. Ton sur ton, ses bâtiments à flanc de colline, trois étages pour le plus haut, se confondent avec la pinède. Un parti pris revendiqué par la fondatrice de l’hôtel, Maud Truchi : « Je voulais qu’il se fonde complètement dans le paysage naturel, un peu comme les resorts en Asie, souvent bien cachés. Cette région est un petit paradis au milieu de l’Europe, figé dans le temps. La beauté de l’endroit se suffit à elle-même, rien ne doit heurter le regard. »

Dans les chambres, le lit est placé au centre, pour apprécier, même allongé, le panorama sur l’Adriatique et le relief de roches de l’île de Hvar.

Et c’est vrai, l’environnement est d’une splendeur absolue. « Le calme, la vue sur la mer, la nature omniprésente, l’odeur des pins, le chant des oiseaux, voilà ce que retiennent nos clients », témoigne le directeur général, Denis Martin, grand habitué des Relais & Châteaux, dont fait partie le Maslina Resort.

Le choix de matériaux naturels

L’architecte d’intérieur Léonie Alma Mason (LA.M Studio) a été missionnée pour donner de la cohésion au projet : « Le pitch, résume-t-elle, c’était d’offrir un grand confort, mais jamais dans un esprit ostentatoire. » En concertation étroite avec Maud Truchi, elle a créé une harmonie, une unité visuelle qui tiennent beaucoup au choix des matériaux, naturels et locaux : la pierre de Brac (une île voisine), le laiton, le corten, le lin léger…

Léonie Alma Mason, architecte d’intérieur, a eu l’idée de faire venir un bloc de 12 tonnes de pierre de Brac, aujourd’hui utilisé comme desk, autour duquel l’hôtel a ensuite été bâti.

Beaucoup de bois aussi : de l’iroko, un cousin du teck, pour le mobilier aux lignes douces et élégantes, du frêne et du mélèze teintés pour les bardages bois sur les bâtiments cubiques, qui leur donnent tout leur cachet. Le terrain d’origine a inspiré les codes couleurs : la terracotta aux multiples nuances « pour animer les sols », le vert foncé en référence aux oliviers pour les coussins des transats, les uniformes du staff et jusqu’au yacht privé.

L’hôtel est à taille humaine, confidentiel, et pourtant, partout prime l’impression d’espace. L’entrée occupe un volume épuré, aéré, inondé de lumière naturelle. Il réunit des salons autour d’une cheminée traversante, une bibliothèque, un patio pour les amateurs de cigares où la mascotte de l’hôtel, le chat roux Garfield, coule des jours heureux : autant de recoins chaleureux pour, comme lui, s’isoler en toute quiétude, se lover dans l’un des profonds fauteuils en cuir chinés.

Sous les bâtiments bardés de bois teinté, la piscine à débordement et le décor paysager créé par un Français, Thomas Secondé, à partir de la palette végétale de l’île.

Ici se trouve l’élément le plus spectaculaire : le desk du lobby, 12 tonnes de pierre de Brac en un seul bloc. Léonie Alma Mason en est très fière : « Il a été traité, poli, et les veines ont été remplies avec du bronze, à la manière du kintsugi, l’art ancestral japonais qui consiste à réparer les céramiques avec de l’or. Ce gros rocher a été posé là avant les travaux et l’hôtel a été construit tout autour ! »

Le bar avec son comptoir dedans-dehors, puis le restaurant et sa terrasse sous les parasols longent les deux piscines extérieures, séparées par une rangée d’oliviers. À l’écart, le kids club accueille les enfants dans un univers exotique, avec un mur d’escalade décoré d’une œuvre ultra-colorée du street-artiste français Céz Art et un bassin pour se rafraîchir au pied d’un cocotier.

Sur la terrasse du beach bar, au bord de la pinède et face à la mer, le rose pastel du mobilier et le miel de la pierre s’associent à merveille.

Dans les 50 chambres dont 17 suites, toutes vue mer, avec terrasse,  piscine privée pour certaines, le lit est placé au milieu de la pièce, face à l’Adriatique qui s’étend à l’infini. Les claustras, les armoires en forme de malle de voyage dont les parties latérales sont mobiles et les baignoires, trois points forts de la décoration – tous en bois – ont été conçus sur mesure par LA.M Studio.

Sols en terracotta, claustras en bois, murs sable, rideaux fins, suspension en pétales : la combinaison des matières et des couleurs crée une ambiance légère, aérienne, apaisante.

Les vasques des salles de bains et les pieds des bureaux à l’élégante imperfection ont été creusés dans la pierre de Brac. Les rideaux légers qui glissent dans la pièce et dissimulent malicieusement l’écran TV, tout comme les lampes en verre soufflé de la créatrice Vanessa Mitrani, apportent intimité, douceur et poésie.

Le potager et la plage à deux pas

Sur le front de mer, les trois villas avec terrasse et piscine ainsi que le beach bar sont les meilleurs spots pour apprécier le ciel flamboyant au coucher du soleil. Juste devant, une promenade pédestre mène au fond de la baie de Maslinica, « la baie des oliviers » en croate, qui a donné son nom à l’hôtel.

C’est là que se niche la plage – ou plutôt la crique – du resort et son jardin potager, dont les fruits, légumes et surtout les herbes aromatiques bio servent pour les cocktails des bars, la cuisine italo-provençale du chef Serge Gouloumès (qui avait obtenu une étoile au Mas Candille) et les soins dispensés au spa.

Un spa superbe d’ailleurs, avec sauna, hammam, douche sensorielle, salle de fitness, cours de yoga… où, avant de passer en salle de massage pour un traitement au son des bols chantants tibétains, on choisit son huile essentielle : lavande, cyprès, romarin ou sauge. Du 100 % méditerranéen.     

Balade dans les environs

On l’imagine isolé, au bout du monde. Mais non, le Maslina Resort est idéalement situé !

En suivant la promenade qui vient d’être réaménagée, une vingtaine de minutes suffisent pour rejoindre à pied, en longeant la mer et à l’ombre des pins, la jolie ville de pêcheurs de Stari Grad. Au-delà, il faut sillonner la plaine éponyme, classée au patrimoine mondial de l’Unesco pour ses champs d’oliviers et ses vignobles restés intacts depuis la première colonisation grecque. À 30 minutes de route, la ville de Hvar, souvent comparée à Saint-Tropez pour sa vie nocturne et ses yachts de luxe, mérite évidemment le détour. Enfin, passage obligé à Split pour son exceptionnel patrimoine médiéval et le palais de Dioclétien, chef-d’œuvre antique, qui ont valu également à la cité dalmate le classement à l’Unesco.

Les coups de cœur de Maud Truchi

Française – comme plusieurs membres du staff –, Maud Truchi, a vécu en Asie, beaucoup voyagé, avant de trouver son eldorado en Croatie et d’y créer le Maslina Resort. Elle nous confie ses trois adresses gourmandes préférées.

Jurin Podrum : c’est l’un des seuls restaurants de Stari Grad ouverts l’hiver, alors il est vite devenu notre cantine pendant les travaux. Neno et Slavista font partie de la famille. Ils sont adorables, et leur cuisine est extra !
Duolnjo kola 11, Stari Grad, Hvar.

Tiha Lounge Bar : à 10 minutes de bateau, juste en face du Maslina Resort, un restaurant très confidentiel tenu par un artiste, une sorte de Robinson Crusoé qui a composé un décor en bois flotté et accroché des voiles sur lesquelles il dessine. Dans les criques juste à côté, les eaux sont incroyablement transparentes.
Vagonj 30, Stari Grad, Hvar.

The Fisherman’s House : cette « maison du pêcheur » est un vrai restaurant de famille, en bord de plage, sur l’île de Sveti Klement, au sud de Hvar.

www. croatia.hr/fr-FR

www.maslinaresort.com

Article paru dans le numéro 117 d’Hôtel & Lodge

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