Abbaye des Vaux de Cernay, un palace de campagne

À une heure de Paris, dans un immense domaine au cœur de la forêt de Rambouillet, ce monument historique racheté par le groupe Paris Society a été métamorphosé par la décoratrice Cordelia de Castellane. La promesse : un art de recevoir remis au goût du jour et l’expérience du luxe cool.

Texte Céline Baussay

L’Abbaye des Vaux de Cernay a eu plusieurs vies : fondée au xiie siècle par des moines cisterciens, elle a été abandonnée à la Révolution, utilisée comme carrière de pierre, pillée à maintes reprises, puis acquise par la famille Rothschild et transformée en hôtel. Fin xixe, la baronne Charlotte de Rothschild en avait imaginé les fondements – on lui doit les hautes fenêtres, les cheminées, les moulures, les boiseries… – et c’est une autre femme, aujourd’hui, qui réveille la belle endormie, après trois ans de travaux. Avec la complicité de prestigieuses maisons françaises – Bernardaud pour les porcelaines, Pierre Frey pour les tissus, Laval pour les menuiseries… –, Cordelia de Castellane a repensé la décoration des chambres de l’abbaye, des haras et des pavillons individuels. Les plus bluffantes ? La Suite de la Baronne, la plus grande, largement ornée de boiseries jusque dans sa salle de bains ; celle du Baron, face au vitrail de l’escalier d’honneur ; la Suite de l’Abbé, plus claire, plus moderne.

La Suite de la Baronne, avec son lit dans une alcôve et ses boiseries restaurées. Une merveille de 130 m2. © DR
Pour son premier hôtel, le groupe Paris Society a fait appel à Cordelia de Castelane, qui a tout supervisé. © DR
Chaque salon a été pensé comme celui d’une maison à la campagne qui accueille plusieurs générations. L’hôtel est d’ailleurs très kids friendly. © DR

Le mobilier a été chiné, réalisé sur mesure ou remis à neuf, à l’image des cuirs ou des sièges retapissés. Sur les plafonds, la pierre a été minutieusement nettoyée. Véritable chef-d’œuvre, le desk de la réception en bois sculpté donne le ton, dès l’arrivée. Les trois salons en enfilade éblouissent par leur élégance feutrée : le salon anglais, ambiance tartan et fauteuils club, le salon d’été, le préféré des familles, et le salon de musique avec son piano à la disposition des clients. L’ancien scriptorium est devenu Le Réfectoire des Moines, somptueuse salle utilisée pour le petit déjeuner et le brunch gargantuesque du week-end. Plus loin, le spa Tata Harper occupe les écuries d’autrefois et se prolonge avec une étonnante piscine en plein air, octogonale, à laquelle on accède en nageant depuis l’intérieur. Surprise, au bord du l’étang se trouve une pagode rouge vif : c’est l’ancien vestiaire du club-house de Charlotte de Rothschild qui a été démonté planche par planche puis remonté là il y a 30 ans, avant d’être transformé en suite en duplex avec terrasse. Très prisée, elle permet d’être aux premières loges pour observer les oies sauvages en été.

Des trésors bien cachés

Il fait partie des meubles : Benjamin Lalot, aujourd’hui directeur de l’hébergement, a commencé sa carrière à l’abbaye comme réceptionniste, en août 2009. Il en connaît tous les secrets : « Nous avons découvert des voies romaines sous les pelouses et un four mérovingien sous la terrasse du réfectoire. Entre deux salons, une minuscule trappe dans un mur permet de voir sans être vu. Dans la suite 5102, un porte-fusils est incrusté dans le parquet. Et dans la Suite de la Baronne, il y a un coffre ayant appartenu à la famille Rothschild… mais personne n’a jamais pu l’ouvrir ! »

Article paru dans le numéro 132 d’Hôtel & Lodge.

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