Le Sahrai ~ Maroc

Premier palace contemporain indépendant de Fès, le Sahrai souffle un vent nouveau sur la capitale spirituelle marocaine. Avec ses espaces imaginés par Christophe Pillet, très prisés par l’intelligentsia fassie, l’endroit à peine ouvert est déjà devenu the place… to be.

À première vue, le Sahrai joue les antagonistes. Le nouveau cinq-étoiles décrit par l’architecte Christophe Pillet comme « contemporain sans être outrageusement design », vient d’ouvrir ses portes à l’orée de Dhar Mahraz, un quartier défavorisé de Fès, où il ne faisait guère bon s’aventurer il y a encore quelques années. Décider d’y établir un hôtel de luxe, qui plus est excentré de la médina labyrinthique, relevait donc du pari insensé. C’était compter sans l’ambition visionnaire du jeune homme d’affaires fassi Anis Sefrioui, qui a entrevu dans la réhabilitation du quartier par les autorités municipales une formidable opportunité. “La Mezzanine”, restaurant-lounge branché surplombant les remparts et le jardin Jnan Sbile, c’est lui, “Maison Blanche” à Fès puis à Casablanca, lui encore. Avec son père, l’architecte Chakir Sefrioui, propriétaire du Riad Fès, il fait résolument partie de ceux qui font bouger la ville. Attentif aux détails et au service, le trentenaire a, durant sept week-ends d’affilée, invité quelques dizaines d’influents de tout le pays à venir tester l’établissement afin de recevoir critiques et opinions. Père et fils pèseront aussi de tout leur poids pour faire aboutir le projet de golf en contrebas, qui devrait apporter une valeur ajoutée notable, et pour faire cacher d’un mur végétal l’enceinte du centre commercial venu s’implanter, témoin du nouvel essor du quartier.

À la manoeuvre côté architecture et décoration, Christophe Pillet, qui avait orchestré l’extension du Riad Fès en 2011. Ici encore, le Français a sublimé le savoir-faire des artisans locaux. Toute la richesse ornementale des lieux se révèle à travers leur travail minutieux sur les marbres, bassins de zelliges, stucs sculptés, dinanderies et céramiques et, en fil conducteur, « pour créer une unité intérieur-extérieur », la pierre naturelle calcaire de Taza qui, en fonction de la luminosité, déploie des camaïeux d’ocre et de gris. « On est dans une narration contemporaine qui intègre le patrimoine, sans tomber dans le pastiche », souligne l’architecte. Avec ses hautes baies vitrées cerclées de métal, ses volumes dégagés et ses angles marqués, la structure du bâtiment va jusqu’à titiller la définition du loft « tout en gardant une certaine intimité ».

Entre tradition et modernité, le Sahrai se joue des codes et ne connaît pas la concurrence. Ni riad ni resort, il mise sur le côté différenciant des boutiqueshôtels : une architecture originale, un hébergement à taille humaine de 50 chambres et une situation géographique prisée. Perché sur une colline à l’ombre du contre-Atlas, l’hôtel domine la plus grande médina du monde arabe. À son pied, la porte sculptée de Bab Jdid fait la jonction entre le bouillonnement de la Fès séculaire et les immeubles immaculés de la Ville Nouvelle. Un peu plus loin, le Mellah, le Palais royal et le chant des muezzins. Quand, le soir venu, les grandes arcades rappelant l’ancien palais d’été du maréchal Lyautey, s’illuminent de lanternes de cuivre et que la jeunesse fassie se presse sur le roof-top, on se réjouit qu’un peu de faste et de magie, “sahrai” en marocain, soient de retour en ces lieux.

Hôtel Sahrai
Bab Lghoul, Dhar El Mehraz 30 000 Fès, Maroc
Tél. : +212 (0)535 940332
www.hotelsahrai.com

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