Un sanctuaire paradisiaque, entièrement dédié à la déconnexion, telle est la promesse du Joali Being, perdu dans l’atoll de Ra, aux Maldives. Une retraite ultra-exclusive, vainqueur de la catégorie « Bien-être » des Hôtel & Lodge Awards 2023.
Texte Caroline Ithurbide-Anid
En inaugurant le Joali Being en novembre 2021, sa propriétaire, Esin Güral Argat, avait une seule idée en tête : faire de cet établissement d’un nouveau genre l’une des adresses les plus surprenantes du monde, à mi-chemin entre la retraite immersive – voire introspective – et le temple du luxe. Bien sûr, les 68 villas privées avec piscine qui surplombent les eaux translucides de l’océan Indien ou bordent une plage de sable immaculé laissent sans voix, mais ici, le concept du bien-être va au-delà de la splendeur du décor. Il est poussé à l’extrême, puisque c’est l’île entière de Bodufushi qui est dédiée au wellness.
Un esprit sain dans un corps sain ? Au Joali Being, personne ne dira le contraire. La formule holistique « All is one » s’impose comme un credo, à peine le pied posé sur cet îlot sacré. Conçu par le cabinet d’architecture Autoban – qui avait déjà designé l’époustouflant mais plus classique Joali, quelques brassées plus loin –, il repose sur le principe de la biophilie, qui signifie « amour de la nature ». Résultat : un centre de conservation des tortues, une pépinière de coraux et des constructions qui respectent l’environnement, mieux, l’intègrent dans sa globalité, à l’image de l’impressionnant Areka, le spa, et ses 39 salles de traitement auxquelles on accède par un chemin de dalles posées à la surface de l’eau. Pour éviter d’avoir à les abattre, le resort a même été bâti autour des arbres existants. Une aubaine pour les visiteurs, car cette végétation florissante charge l’air en ions négatifs, connus pour favoriser les échanges entre les cellules de l’organisme et la pénétration d’oxygène au niveau pulmonaire, augmentant ainsi la sensation de plénitude.
Au-delà d’un décor divin, le Joali Being excelle dans l’art de se sentir vivant. On vient ici dans le seul but de se ressourcer, de se reconnecter à soi-même. Le voyage sensoriel commence par un questionnaire ultra-personnalisé à remplir avant le départ avant de se poursuivre sur place, guidé par une panoplie de thérapeutes. Naturopathes, nutritionnistes, herboristes et autres experts en mouvement déterminent ensemble le traitement le plus adapté aux besoins et aux envies des clients, pour la plupart des citadins en quête de sérénité ultime. Les cures, imaginées par Gerry Bodeker, professeur à l’université d’Oxford et expert en médecines traditionnelles et intégratives, durent de cinq jours à trois semaines, et s’articulent toutes autour des quatre piliers de la renaissance : l’esprit, la peau, l’énergie et le microbiome. Au programme, des thérapies douces mais profondes comme la méditation en pleine conscience, le yoga, la relaxation ayurvédique ou encore le rééquilibrage alimentaire. Spécialité de la maison, la thérapie par le son dispensée dans un pavillon posé en pleine jungle et baptisé Seda. L’expérience à elle seule vaut le détour ! Il faut imaginer un salon-cathédrale rempli de carillons, de bols tibétains et de gongs en tout genre. Allongé sur un lit en bois et recouvert d’un drap léger, le « patient » a droit à un massage sonore aussi puissant que doux, capable de le projeter dans une autre dimension, faite de rêves éveillés et peut-être même d’hallucinations. Quelques mètres plus loin, un sound path, accessible 24 heures sur 24, a été créé avec neuf instruments émettant une vibration différente et censés activer les sept chakras sur son passage.
En complément, la cuisine servie dans les quatre restaurants se veut à la fois innovante et diététique. L’emblématique et somptueux Flow, notamment, propose une carte uniquement composée de produits frais récoltés localement, drastiquement allégée en sucres rapides et en graisses saturées. Joali Being, véritable paradis terrestre, rivalise aujourd’hui avec les mythiques Chiva-Som en Thaïlande et Six Senses Vana en Inde, retraites de bien-être et d’équilibre personnel qui figurent parmi les plus belles et les plus réputées au monde.
Une philosophie très yin
Des chambres à la déco rose poudré façon boudoir, un bar à thé avec plus de 60 références, une herboristerie dissimulée dans la végétation pour créer des fragrances uniques à base de plantes et d’huiles essentielles, un bassin tiède de watsu pour vivre une expérience quasi fœtale ou encore un centre de poterie où créer ses propres céramiques : Joali Being porte en lui toute la féminité de sa créatrice, Esin Güral Argat, milliardaire turque, business woman ultra-respectée et seule femme à diriger un hôtel aux Maldives.
Article paru dans le numéro 131 d’Hôtel & Lodge.