New York sur le vif : le city guide

Selon les moments, elle happe, séduit, inspire, épuise ou libère. Seule certitude : elle ne tient pas en place. Nulle autre ville au monde ne peut se targuer d’exercer une telle emprise sur ceux qui y vivent ou la visitent. Telle est la signature et la magie de New York.

Texte Jean-Bernard Carillet

C’est une constante. Qu’on la découvre pour la première ou la dixième fois, New York fait toujours l’effet d’une révélation. Comme si on retrouvait son âme d’enfant en contemplant d’un œil ébahi les silhouettes des gratte-ciel scintillants. Par milliers, artistes, écrivains, architectes, designers, acteurs, financiers, économistes, sportifs, politiques l’ont louangée, emportés par le magnétisme brut de la Grosse Pomme. La mégapole de la côte Est des États-Unis possède un caractère bien particulier : elle fonctionne en mode yo-yo, tour à tour ténébreuse et solaire, tragique et lumineuse, vulnérable et résiliente. Des phases au creux de la vague, à la limite du délabrement, précédant des pics et des sommets, à la limite de la résurrection. Aujourd’hui, New York, après une période délicate, retrouve à nouveau le firmament. La ville qui ne dort jamais brille de tout son lustre et vibre de ce qui fait son essence même : sa créativité débridée. Un théâtre permanent, survolté et grisant, certes excessif, mais qui rend les New-Yorkais spontanés et attachants. New-Yorkais avant d’être américains.

Le bar du Warren Street, attenant à la réception, donne le ton : coloré. © Shutterstock

Nous voilà donc rassurés. New York est redevenu l’épicentre du monde. Tout change, mais rien ne change. Ou peut-être que si. Le New York millésime 2024, le New York 3.0, signerait-il l’entrée dans une nouvelle ère ? Pendant longtemps, Manhattan a été le point focal, le vortex culturel et créatif de Big Apple. Il continue certes son développement effréné, comme en témoignent les initiatives qui ont fleuri un peu partout dans ce mythique borough, des prouesses architecturales de Hudson Yards, sorti de terre en un temps record, à l’inauguration d’hôtels de prestige, comme l’Aman et le Six Senses, en passant par les galeries d’art toujours plus nombreuses dans Chelsea. Mais les New-Yorkais sont formels : les nouvelles vraies énergies viennent des marges de la ville, des microquartiers autrefois délaissés, aujourd’hui en pleine revitalisation : SoBro (South Bronx), Bedford-Stuyvesant, Green Point, Bushwick, Long Island City, Clinton Hill, Williamsburg et bien d’autres. On continue à travailler et à faire du business à Manhattan, mais de plus en plus on vibre, on sort, on dîne dans les boroughs périphériques, nouveaux centres de gravité qui préemptent désormais les symboles de l’underground arty, de la tranquillité désinvolte et de l’art de vivre avant-gardiste. À Manhattan le prestige, aux autres quartiers l’effervescence brouillonne et décalée. New York ne se résume plus à Manhattan la dominante, entourée de satellites qui lui prêtaient allégeance ; c’est aujourd’hui une ville-archipel composée de quartiers émancipés qui se reconnectent entre eux dans une nouvelle configuration urbaine. Quant à la scène hôtelière de qualité, elle reste majoritairement concentrée à Manhattan, base idéale pour explorer la ville. Mais elle évolue, elle aussi, touchée par la grâce des boutique-hôtels indépendants dans lesquels s’exprime une composante jusque-là fort discrète : la fantaisie !


The Warren Street Hotel, la prime à l’audace


Inauguré en février dernier, le Warren Street est le fer de lance d’une nouvelle dynamique. Disruptif et avant-gardiste, tout en conservant les fondamentaux de l’hébergement haut de gamme, il insuffle une touche colorée et arty sur la scène hôtelière locale.

Le bar du Warren Street, attenant à la réception, donne le ton : coloré. © DR

Il bénéficie d’un emplacement de premier ordre, à TriBeCa (Triangle Below Canal), au sud de Manhattan, à deux pas du Financial District. Ce secteur au riche passé industriel n’a été rénové que dans les années 1990. Des artistes se sont ensuite installés, transformant d’anciens entrepôts en lofts, puis des célébrités leur ont emboîté le pas. Non loin de Warren Street, visible depuis l’hôtel, l’étonnante tour du 56 Leonard Street, inspirée du jeu de construction Jenga, toise les immeubles de briques rouges environnants. C’est aujourd’hui l’un des quartiers les plus recherchés de la ville, très agréable à vivre, avec des restaurants, des cafés, des galeries d’art, des boutiques et de l’animation. Gentrifié et chic, mais avec une âme intacte et un esprit village encore palpable.

Certaines suites arborent une décoration plus neutre, avec un esprit qui rappelle le passé textile du quartier. © DR
Les suites avec terrasse et jardin paysager sont de véritables écrins de nature en plein Manhattan. © DR

Un bel écrin pour le Warren, troisième établissement new-yorkais du groupe Firmdale Hotels, après le Crosby Street à SoHo et The Whitby à Midtown, pour lesquels la barre avait déjà été mise très haut en matière de confort et d’élégance. Avec 69 clés seulement, ledit Warren entre d’office dans le cénacle des boutique-hôtels, une denrée encore rare dans Big Apple. Côté rue, la façade, tout en métal (bleu) et en verre, fait forte impression. Le dépaysement se prolonge dès la porte d’entrée franchie. Les parties communes arborent un florilège de couleurs acidulées et d’imposantes œuvres d’art de toute nature, spécialement conçues ou sélectionnées pour l’hôtel, notamment des tableaux, des installations et des sculptures signées du Britannique Tony Cragg et de l’Américain Wendell Castle. Le ton est donné, on est au carrefour de l’art et du design. « Tout est conçu et ajusté pour que les hôtes vivent une aventure visuelle » : telle est la démarche retenue par Kit Kemp, la directrice artistique de la collection Firmdale Hotels. Et ces chambres ! Spacieuses, ultra-confortables et baignées de lumière grâce à de grandes baies vitrées, elles sont égayées d’une large palette de couleurs, avec des clins d’œil décoratifs à l’industrie textile, jadis dominante dans la rue. Six suites disposent de terrasses et de jardins paysagés. Autre atout : le Warren Street se prévaut d’un bar-restaurant de haute volée, lui aussi habillé de créations artistiques colorées, et d’un salon-lounge garni de livres et d’une cheminée où il fait bon se lover.


The Fifth Avenue Hotel, un voyage sensoriel

À la fois feutré, intimiste et porteur de belles énergies vibratoires, le Fifth Avenue, ouvert à l’automne 2023, a bouleversé les codes de l’hôtellerie new-yorkaise. Avec brio.

Au Café Carmellini, on plonge dans un univers Art déco du plus bel effet, que renforce la présence d’éléments végétaux. © DR

On est au cœur de Manhattan – l’Empire State Building est à une encablure – et pourtant on se sent propulsé dans un autre univers. L’esprit cocooning est perceptible dès la réception. Quel contraste avec le quartier, NoMad, qui semble en permanence sur des charbons ardents. Si l’hôtel est récent, la superbe bâtisse en pierre qu’il occupe possède un cachet historique. Inspirée d’un palace de la Renaissance italienne, elle abrita une banque au début du xxe siècle. Une tour contiguë de 24 étages a été ajoutée dans les années 1970, ce qui confère à l’ensemble une physionomie atypique qui tranche avec l’architecture plus conventionnelle des autres immeubles de la rue.

Dans les étages, les couloirs, recouverts de papiers peints aux tons vifs, mènent aux chambres – 153, dont 40 suites. L’œil est subjugué par la décoration, à mi-chemin entre la bonbonnière (de bon goût) et le cabinet de curiosités. C’est toute la verve narrative du designer suédois Martin Brudnizki qui s’exprime ici. Elle repose sur un kaléidoscope de couleurs, de motifs et de textures. Une sorte d’univers parallèle enchanté, façon Alice au pays des merveilles. Les nuances de bleu, de rouge et de vert s’entremêlent et se superposent dans une symphonie savamment débridée. Les tapis arborent des expressions florales ou des rayures fauves. Le mobilier, d’inspiration asiatique et orientale, soutient le propos, tout comme les luminaires, les moulures et les garnitures d’ameublement en tissu (esprit ikat, es-tu là ?). Dans les suites, la chambre est séparée par un paravent en bois et en verre, aux formes voûtées, du plus bel effet. On s’approprie facilement les salles de bains, agrémentées de marbre et de laiton. Oh, n’oublions pas le parfum d’ambiance, aux tonalités subtilement florales, diffusé dans les espaces communs.

Les chambres et suites sont égayées d’une riche palette de couleurs, subtilement arrangées. © DR

Pour faire bonne mesure, l’hôtel possède un restaurant de premier plan, le Café Carmellini, aux accents Art déco. On s’installe dans les chaises et les banquettes des alcôves, garnies de velours bleu roi et jaune moutarde, ou en mezzanine, sous les opulents lustres en verre de Murano, avant de déguster une savoureuse cuisine du monde.


Manhattan confidentiel : 4 hôtels

Il n’y a pas que de grands hôtels de chaîne à Manhattan. Certains établissements jouent la carte de la discrétion… Pépites en vue !

01 – MAISON HUDSON

© DR

« Bienvenue chez vous », voici la devise de cet établissement pas comme les autres, croisement d’une maison d’hôtes et d’une résidence hôtelière de luxe. Il accueille les visiteurs en formule long séjour (une semaine minimum) qui rêvent de se retirer dans un havre de paix discret, où règnent un confort douillet et une atmosphère feutrée. Les 10 residences (suites) sont entièrement équipées, avec du mobilier d’éditeur, et offrent une vue sur l’Hudson. Autres atouts : un restaurant, un spa, un rooftop panoramique et une conciergerie.

02 – THE WALL STREET HOTEL

© DR

En plein cœur du Financial District, cet établissement de 180 chambres, tenu par une famille australienne active dans la perliculture, occupe une bâtisse de caractère du xixe siècle. Le grand salon-bar qui prolonge la réception, chaleureux et convivial, invite à s’attarder en discutant autour d’un verre. Les chambres affichent un design classique, avec ce qu’il faut de touches arty (dont des tableaux d’artistes aborigènes australiens et un grand panneau aux nuances de gris au-dessus des lits) pour dynamiser la décoration. Certaines chambres bénéficient d’une vue partielle sur l’Hudson.

03 – THE NED NOMAD

© DR

À l’angle de Broadway et de la 28e rue, le Ned NoMad capte les regards. La bâtisse, sur 12 niveaux, qui date du début du xxe siècle, possède du cachet à revendre. On retrouve cet esprit « début de siècle » dans les aménagements intérieurs. Moulures aux plafonds, parquet centenaire, baignoires sabot, fauteuils et tête de lit en cuir, mobilier en acajou et une belle collection d’œuvres d’art… Pas de doute, on est transporté dans une autre époque ! Sans parler des espaces lounge et de restauration, dont l’Atrium, The Library, le Little Ned et le Cecconi’s, qui renforcent cette chaleureuse expérience immersive.

04 – RITZ CARLTON, NEW YORK NOMAD

© DR

Ode à l’élégance et à la sophistication, le Ritz Carlton NoMad, dans un quartier iconique de Manhattan, fait sensation. Les espaces communs, axés sur la convivialité, ainsi que les chambres au design épuré, inondées de lumière et ménageant des vues extraordinaires sur la skyline, apportent une sensation de bien-être. Bonus : un excellent bar à cocktail en rooftop (le Nubeluz) et deux restaurants réputés pour leur cuisine créative, le Zaytinya (d’inspiration méditerranéenne) et The Bazaar by José Andrés. Et pour se faire dorloter, un spa parfaitement équipé.


S’imprégner de l’esprit new-yorkais : 4 activités

Il existe mille et une façons de s’immerger dans le New York des New-Yorkais. Parmi elles, le jazz, l’art, la scène culinaire et la NBA.

01 – THE JAZZ CLUB AT AMAN NEW YORK

© Jean-Bernard Carillet

New York égale jazz et jazz égale New York, isn’t it ? L’équation est limpide. Pour l’incarner, le Jazz Club de l’hôtel Aman, dans le quartier de Midtown, à Manhattan. Point n’est besoin d’être un amateur averti pour se laisser gagner par l’ambiance à la fois intimiste et sophistiquée qui règne dans ce club auquel on accède par une porte dérobée, façon speakeasy. Chaque soir, des concerts live enflamment la scène. On vibre d’autant mieux que ce lieu bénéficie d’une acoustique dernier cri et d’un confort exceptionnel. La carte des cocktails et le menu des grignotages sont du même acabit.

02 – BALADE À CHELSEA

© New York Off Road

Ce quartier à l’ouest de Manhattan, autrefois industriel, s’est métamorphosé en un bastion ultra-tendance. On ne compte plus les galeries d’art (forcément avant-gardistes), dont L’Space et Tagliatella, et les temples gourmands, comme le Chelsea Market, dans une ancienne usine de biscuits. Le terminal de transport et de stockage Pier 57, construit en 1907, a rouvert après une réhabilitation complète et, depuis peu, abrite un food court. Un lieu multifonction avec des restaurants, un parc en rooftop et des entreprises de la tech. Typiquement new-yorkais !

03 – DÉJEUNER À GREENPOINT

© DR

Avec son air de petit village bohème et tendrement foutraque, ce microquartier de Brooklyn résiste à la promotion immobilière, mais plus pour très longtemps. Les jeunes geeks, hipsters et artistes émergents ont déjà investi la place. On musarde avec délice le long des petites rues bordées d’anciens entrepôts en voie de réhabilitation, on découvre de jolies boutiques de créateurs et on se régale d’un plat de joues de porc avec du labné et des noisettes (ou d’une quiche végétarienne) au Radio Star, un restaurant en vue dans Greenpoint Avenue, installé dans un ancien relais radio.

04 – SOUTENIR LES BROOKLYN NETS

© DR

S’il y a bien une expérience new-yorkaise à ne pas manquer, c’est assister à un match de NBA. On pense spontanément au célébrissime Madison Square Garden, où se produisent les New York Knicks, l’équipe historique, mais on lui préférera l’arena du Barclays Center, autre magnifique salle multimodale où jouent les Brooklyn Nets, à l’ambiance plus couleur locale. De la présentation des joueurs aux arrêts de jeu, tout est conçu comme un show à l’américaine. Forcément endiablé, démesuré. Et donc inoubliable.


Les New Yorkais, des gens à part ! 

Natifs ou d’adoption, ils évoquent toujours leur ville avec une fougue et une verve inégalables. New York coule dans leurs veines, et ils aiment le faire savoir.

NICK HAMDY
Directeur général du Warren Street Hotel

© DR

New-Yorkais de naissance ou d’adoption ?
D’adoption ! Je suis arrivé d’Angleterre en 2017. On dit qu’il faut dix ans pour devenir New-Yorkais, il me reste trois ans…

Qu’est-ce que New York vous a apporté ?
La facilité des rencontres. Ici, il est très aisé de faire connaissance et de se lier d’amitié. C’est fluide, direct. J’ai aussi pu nourrir ma passion pour la musique, notamment le jazz. 

Quel est votre quartier de prédilection ?
Brooklyn, sans hésitation ! Je vis à Bedford-Stuyvesant – on dit “Bed-Stuy” ici. C’est vraiment un quartier agréable, de plus en plus prisé. J’aime me balader du côté de Prospect Park, notre Central Park local, rempli de roses colorées
en été, ainsi qu’à Cobble Hill, un secteur calme et résidentiel. Pour retrouver une atmosphère de village, je vais à Clinton Hill, bordé de
brownstones, ces belles maisons en grès brun. Et comme tous les habitants de Brooklyn, je ne manque pas un match de basket au Barclays Center.

ÉLISE GOUJON
Fondatrice de New York Off Road, une agence de visites guidées en français et hors des sentiers battus 

© DR

« Je vis à New York depuis 2012. Cette ville est invincible, elle renaît toujours de ses cendres, quelles que soient les épreuves. Elle a beaucoup changé depuis une dizaine d’années. Si Manhattan reste un quartier emblématique, il n’est plus seul à capter l’attention. D’autres boroughs sont en plein développement, notamment Brooklyn, où je vis, et plus spécialement le quartier de Williamsburg. À Bushwick, d’anciens entrepôts sont rénovés et investis par des artistes et, dans le quartier du Queens, Long Island City a le vent en poupe. J’aime m’y balader, découvrir le street art, profiter de la cuisine de rue, des cinémas en plein air… Et pour une échappée bucolique, rien ne vaut Governor’s Island, accessible en ferry depuis le sud de Manhattan. Pas de voiture, que de la verdure, des jardins, des pistes cyclables et une vue plein cadre sur les gratte-ciel et la statue de la Liberté. Mon paradis ! »

ADAM COHEN
Fondateur de la galerie A Hug from The Art World à Chelsea

© DR

« Je suis new-yorkais et je me sens new-yorkais car vibrent en moi les qualités intrinsèques à cette ville : l’immédiateté, l’accessibilité, la spontanéité. J’ai une idée, une envie, un projet ? Qu’à cela ne tienne, je peux les mettre en pratique en un claquement de doigts. Lorsqu’on me présente un artiste dont j’apprécie le travail, il intègre très vite ma galerie. Et puis, à New York, tout est inattendu, il n’y a pas de limites. On trouve toujours plus dingue ou plus excessif que soi, cette frénésie a, paradoxalement, quelque chose de rassurant. Je vis et je travaille à Chelsea, j’adore ce quartier, j’entretiens avec lui un rapport presque viscéral car il respire l’art à tous les coins de rue. Il m’arrive de visiter une vingtaine de galeries en une heure ! Comme tout New-Yorkais qui se respecte, j’aime les vraies pizzas italiennes, pas les pizzas italo-américaines. Mon adresse préférée ? Le Bar Pitti, à une petite demi-heure de marche de mon lieu de travail. » 


Carnet pratique

Y aller : avec La Compagnie, compagnie aérienne 100 % française qui propose des vols quotidiens pour New York (aéroport de Newark) au départ de Paris-Orly, en classe affaires uniquement (76 sièges, inclinables en lits) à des prix compétitifs (à partir de 1 350 € l’A/R). Accès coupe-file prioritaire aux contrôles, lounge dédié et service de restauration gastronomique à bord. Également au départ de Nice, d’avril à septembre, deux fois par semaine. lacompagnie.com

En savoir plus sur New York : nyctourism.com/fr

Article paru dans le numéro 135 d’Hôtel & Lodge.

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