La mégalopole nippone est une planète à part, bouillonnante, où l’on perd tous ses repères. À moins de posséder un carnet de bonnes adresses et une belle montre pour se mettre à l’heure japonaise.
Texte Aymeric Mantoux
Six heures du matin. Par le hublot, l’archipel verdoyant se distingue dans une mer de nuages, à la latitude de Tottori. Le moment est venu de régler à l’heure locale sa montre Grand Seiko, qui fait partie d’une collection dont les modèles sont inspirés par l’artisanat traditionnel japonais. Son cadran, avec ses reflets nacrés et irisés, change d’aspect selon la lumière. Quelques minutes plus tard, l’avion se pose à Tokyo, jungle de béton, d’acier, de verre et de fils électriques.
Un choc. La température extérieure est de 28 °C. Le taxi se coule sur les lacis de bitume au cœur de la ville. Pour s’immerger dans la capitale nippone, rien de mieux que le luxe contemporain de l’Hoshinoya Tokyo, qui s’étend sur 17 étages d’une tour située à quelques pas du palais impérial et de la gare. Un peu de repos, puis direction le musée Nezu, au jardin sublime, dans le quartier d’Aoyama. Déjeuner au restaurant Sasha Kanetanaka, sur Omotesando, designé par le photographe et plasticien nippon Sugimoto. Le soir, dîner puis onsen, le bain traditionnel japonais. Le lendemain, marche dans le parc de Yoyogi Koen, vers Shibuya. Il ne faut pas manquer, chez Daikanyama, la dégustation de kakidori, une spécialité à base de glace pilée, de jus et de coulis de fruits frais. Ensuite, petit détour par la librairie Tsutaya, une institution à la fois branchée et culturelle. L’objectif du jour : Itsaoba Kaoriya, à Ebisu, un restaurant qui sert des nouilles de sarrasin faites à la main, à l’incroyable goût.



L’après-midi, nos pas nous guident presque naturellement vers le très chic quartier de Ginza et son flagship store Grand Seiko. Ce quartier de Tokyo est aux origines de l’histoire de la marque. C’est en effet là que Kintaro Hattori, son fondateur, installa, à seulement 21 ans, un magasin de vente et de réparation de montres, en 1881. Depuis plus de 140 ans, le cœur de la capitale japonaise bat au rythme de Seiko et de son « Seiko Dream Square », surnommé SDS, un immeuble-boutique dédié à la marque, à l’angle des avenues Chuo-dori et Harumi-dori. On y découvre sur quatre étages toutes les collections de la célèbre manufacture dont les Grand Seiko, nées en 1960, quintessence de l’horlogerie japonaise et de son excellence. Une immense horloge surplombe le célèbre carrefour. Une vie entière ne suffirait pas pour visiter les merveilles de temples comme Naritasan Fukagawa Fudodo, le parc et le zoo d’Ueno, avec ses fleurs de lotus géantes, et tous les musées dont regorge Tokyo, comme celui des collections impériales. Il faudra revenir, approfondir. Découvrir toutes ses merveilles, comme les poteries raku et l’art délicat de l’artisanat japonais, érigé, comme l’horlogerie, au rang d’art. Le cadran de la montre Grand Seiko lui-même, créé par des maître artisans, synthétise toute la sophistication japonaise. Son design apparemment simple, recèle une incroyable complexité.
Une montre comme un jardin zen
Le cadran texturé de la White Birch, selon la technique de polissage Zaratsu, reflète la beauté d’une forêt de bouleaux blancs (shirakaba), répandus dans le centre du pays, où sont fabriquées les Grand Seiko. À l’intérieur, un exceptionnel mouvement manufacture. Boîtier et bracelet en acier inoxydable.

Prix : 10 000 €.
Article paru dans le numéro 137 d’Hôtel & Lodge.