Porsche renouvelle son best-seller, le Macan. Il carbure désormais uniquement aux électrons. Hérésie ? Pas si sûr, car le pedigree technologique reste fidèle aux standards élevés de la maison. Et les 600 km d’autonomie devraient correspondre à de multiples envies de voyage… pourquoi pas en Espagne ?
Texte Maxime Ricard
La marque Porsche estime que 80 % des voitures qu’elle vendra en 2030 seront à propulsion électrique, et son offre évolue déjà fortement en ce sens. On en a l’illustration avec le nouveau Macan, le SUV familial qui constitue depuis plusieurs années l’un des principaux moteurs de croissance de ses ventes. La deuxième génération, tout juste commercialisée, fait ainsi carrément l’impasse sur les motorisations thermiques classiques. Mais elle reste une vraie Porsche, avec pour la version turbo une puissance de 639 ch qui permet d’abattre l’exercice du 0 à 100 km/h en… 3,3 secondes !
Le modèle d’entrée de gamme, facturé 82 959 € hors options (et celles-ci sont nombreuses, selon la tradition maison), se « contente » de 360 ch qui permettent d’atteindre les 100 km/h en 5,7 secondes, chiffre déjà très honorable. La batterie de 95 kWh fait miroiter une autonomie maximale de 644 km, même si cette valeur ne sera atteignable qu’en zone périurbaine, là où la conduite est moins énergivore. On misera plutôt sur 350-400 km sur autoroute, réseau sur lequel toutes les stations-service sont désormais dotées de bornes électriques à haute puissance.
À ce chapitre, Porsche évoque une recharge de 10 à 80 % possible en une vingtaine de minutes. Cela permet de traverser la France en tous sens sans perdre trop de temps, et lève l’un des principaux freins à l’adoption des « voitures à piles ». Dans ces conditions, une fois rempli le vaste coffre de 540 litres, que complète un compartiment de 84 litres implanté sous le capot avant et dans lequel on prendra soin de caler les câbles de recharge, pourquoi ne pas mettre le cap sur le désert des Bardenas ?
Dans la magie du désert
Allez hop, cap sur la Navarre, à 70 km des Pyrénées et à proximité de la ville de Tudela. Ici s’étendent les Bardenas Reales et leur paysage lunaire, sur une surface de 42 000 hectares offrant des panoramas absolument époustouflants. Ce parc naturel, classé réserve de la biosphère par l’Unesco, se sillonne en voiture grâce à ses innombrables pistes, mais se montre aussi propice à toutes sortes de randonnées pédestres. Difficile d’imaginer que cette zone, dont les pluies ont peu à peu modelé un relief alternant plaines, ravins et collines, sur un sol souvent argileux, fut un immense lac salé aux temps préhistoriques. Côté faune, on dénombre une vingtaine d’espèces de rapaces, 28 sortes de mammifères, ainsi que des poissons dans des bassins naturels ou artificiels. Et quand vous descendrez de votre Macan pour admirer le paysage, attention à l’endroit où vous mettez les pieds : le soir venu, scorpions et tarentules sortent de leurs abris pour chercher de quoi dîner. L’aventure, donc !
L’hôtel Aire de Bardenas
Un silence absolu, un environnement minimaliste… l’hôtel Aire de Bardenas se présente comme une capsule un peu hors du temps, parfaitement intégrée au paysage désertique. Pas de sollicitation intempestive, juste le bruit du vent qui agite les peupliers en même temps qu’il anime les éoliennes au (très) loin. Il y a là une fontaine, une piscine, un potager bio qui alimente un menu faisant la part belle aux légumes. Huit types de chambres sont proposés, des cubes ou encore des bulles, certaines disposant même d’un patio privé et d’une baignoire extérieure. Aucune pollution lumineuse, la voûte étoilée assure le spectacle en déployant son immensité.
Article paru dans le numéro 136 d’Hôtel & Lodge.