Beau gosse, en couple avec une miss France, épris d’humanisme, Hugo Clément parcourt inlassablement la planète. Avec son émission « Sur le Front », le journaliste-écrivain réconcilie voyage et vocation. Rencontre.
Propos recueillis par Monique Delanoue-Paynot
Vous parcourez la planète pour la sauver ?
Ce serait très prétentieux de ma part ! La planète était là avant nous, elle le sera après. Il s’agit de se battre pour que l’humanité et les espèces qui nous entourent puissent continuer à vivre dans des conditions acceptables.
Montrer l’ailleurs, c’est l’essence même de votre métier ?
Je voyage pour mes émissions, oui, et surtout à l’étranger. Pour informer le grand public, générer des changements de consommation, susciter des engagements dans le but de soutenir des associations. Et proposer des solutions liées à l’écosystème afin de participer à ce grand mouvement d’information citoyen.
Voyageur militant, donc ?
Voyageur-enquêteur à vocation journalistique ! Le plus souvent, le voyage consiste à chercher une expérience dans le dépaysement, l’émerveillement, le loisir. Mais pas dans mon cas : les tournages sont difficiles, compliqués, pas vraiment agréables à vivre. Rien à voir avec le côté « carte postale ».
Mais vous partez aussi pour le plaisir ?
Bien sûr, mais toujours vers des destinations proches, qui ne nécessitent pas de prendre l’avion. Comme la France, qui est infiniment riche. Partir au bout du monde sur une île paradisiaque ne correspond plus aujourd’hui à ma vision de l’émerveillement.
Quels lieux vous séduisent ?
Le Pays basque ! J’habite à Biarritz : une très belle région avec l’océan et les montagnes à quelques dizaines de kilomètres. Aller à la rencontre d’animaux sauvages de la hêtraie d’Iraty, dans les Pyrénées, ou admirer l’exceptionnelle faune sous-marine autour des rochers de Guéthary, c’est un émerveillement.
Et lors des tournages, quels endroits vous ont particulièrement marqué ?
Les plus exceptionnels ! L’archipel du Svalbard, proche du pôle Nord, en naviguant avec le voilier de Mike Horn entre les glaciers gigantesques… L’Amazonie : les autochtones s’y battent contre l’industrie de la viande liée au soja. Le Sahara, la Mauritanie, là où le désert avance… L’Ouganda, où des populations arrivent à préserver les gorilles des montagnes dans la forêt impénétrable de Bwindi. Plus traumatisant, les îles Féroé : la tradition de la chasse aux dauphins globicéphales est l’une des pires pratiques qui subsistent sur la planète.
Côté hôtels, êtes-vous plutôt écolodge que palace ?
J’aime tout ! À l’arrache avec tente et sac à dos, dormir à la belle étoile avec des copains dans le Jura. En chambre cosy dans des hôtels confortables, voire des 5-étoiles. On peut être écolo tout en aimant le confort et la modernité !
Vous vivez avec Alexandra Rosenfeld, vous avez deux filles… Voyager en famille, est-ce différent ?
Ah, ce n’est pas la même logistique ! (Rires.) Mais que ce soit sur la Côte Vermeille entre Banyuls et Port-Vendres, dans notre maison de famille, en balade dans le Jura chez nos amis qui connaissent très bien la faune locale ou en visite chez nos parents, à Béziers et en Alsace, les expériences restent incroyables. On peut être très heureux sans aller très loin.
Le coup de cœur d’Hugo Clément : Les Hortensias du Lac, « un hôtel avec vue »
« C’est près de chez nous, à Hossegor. Au bord du lac, planté dans la pinède. C’est très beau ! L’hôtel possède de grandes chambres, c’est idéal pour les familles, entre balades, paddle sur le lac et surf sur l’océan. On admire la vue et la lumière sur le lac, matin et soir. La déco est simple, épurée, beaucoup de bois, de blanc. Et un personnel adorable, aux petits soins. Le resto est gourmand. Je suis végétarien ; je ne consomme pas de viande, mais ça m’arrive de manger des œufs et un peu de fromage. »
Article paru dans le numéro 126 d’Hôtel & Lodge.