L’Afrique sauvage, l’Asie envoûtante, l’Amérique plurielle, l’Océanie mystérieuse… Sillonner la planète, c’est s’enivrer d’exotisme, nourrir sa curiosité de l’ailleurs. D’autres continents, d’autres émotions.
Dossier réalisé par Céline Baussay et Anne Marie Cattelain Le Dû
Privés d’horizons lointains pendant de longs mois, on lorgne le planisphère avec frénésie. Les avions, malgré les prix flambants des billets et la culpabilité de l’empreinte carbone, affichent complet. Les hôtels comptabilisent des records de réservations. Les organisateurs de voyages retrouvent le sourire, partageant leurs coups de cœur à côté des nôtres. Seize destinations et 40 hôtels s’égrènent d’une page à l’autre de ce dossier spécial pour projeter vos rêves, dessiner vos lendemains nomades. Les îles voguent le vent en poupe, des Galápagos à l’île Maurice, de Saint-Barth à l’Australie, de l’île de Pâques à la Polynésie. L’Asie et l’Extrême-Orient, qui ont rouvert leurs frontières avec prudence, attirent autant les épris de culture, de civilisation, que les fondus de randon- née hors des chemins tirés au cordeau. Le Kham tibétain, ses montagnes, ses monastères, ses habitants défendant leur mode de vie et leurs traditions, convainc les plus aventureux. Les esthètes redécouvrent le Japon, la Thaïlande et le Rajas- than. Rwanda, Kenya, Namibie, trois pays africains riches en paysages préservés, habitat d’une faune sous haute surveil- lance pour freiner le braconnage, invitent à préparer jumelles et appareils photo. Sur le continent américain, la Californie redevient tendance, et le sud tire son épingle du jeu. Entre la Colombie et le Pérou, on hésite, on hésite… Pourquoi pas les deux après tout ? AMCLD
Île Maurice, à l’heure du renouveau
Riche de ses cultures métissées, créole, britannique, française, indienne, et de son légendaire sens de l’accueil, l’île aux parfums de thé et d’encens trouve, du nord au sud, un nouveau souffle.
01 – LUX* GRAND BAIE : DESIGN ASSUMÉ
Out le Merville Beach Hotel au cœur de Grand Baie, dans le nord ! En lieu et place, l’architecte mauricien Jean-François Adam, adoubé par The Lux Collective, a imaginé le premier 5-étoiles 100 % design, 100 % instagramable, 100 % musical de l’île. Un hôtel qui fait bouger les lignes. Est-ce parce que le groupe hôtelier siège désormais à Singapour que son nouvel opus évoque l’architecture audacieuse de la cité-État ? La piscine à débordement serpentant sur le rooftop avec sa balançoire vertigineuse semble tout droit échappée de la mégalopole asiatique. Elle réjouit les audacieux en mal de sensations fortes qui, le soir, vont et viennent des bars animés au ras des flots à celui haut perché du Bisou. Les chambres et suites, dans des tons neutres voulus par la décoratrice britannique d’origine sud-africaine Kelly Hoppen, calment le jeu, parfaitement insonorisées, parfaitement confortables, parfaitement agréables, avec pour certaines une large vue sur l’océan Indien. Deux atouts majeurs : l’Ai Kisu, table asiatique remarquable, et l’espace bien-être et son spa LUX* Me Spa. Deux bémols : rien dans la décoration ou la cuisine n’évoque l’île ; et personne, le matin, ne shunte la musique électrique pour que seuls le chant des oiseaux et le clapotis des vagues enchantent le petit déjeuner ! Verdict, on y séjourne avec de grands ados fans des piscines démultipliées et du dance floor, quasi secret, et avec des petits qui, de la plage au kids club, passent des vacances de rêve. AMCLD
02 – JW MARRIOTT MAURITIUS RESORT : UN AIR COLONIAL
En lieu et place du St. Régis, entièrement repensé, rénové, les villas toutes blanches et pimpantes du JW Marriott évoquent les maisons d’antan. À l’ombre du morne Brabant, montagne légendaire au sud-ouest de l’île, le vaisseau amiral de la flotte 5-étoiles gérée par le groupe Marriott s’apprête à accueillir avec faste ses hôtes pour les fêtes de fin d’année. L’équipe d’animation peaufine le programme des festivités et les chefs leurs menus. Le père Noël, assurément, atterrira sur la grande plage, sous le regard éberlué des enfants, traités en petits princes. À moins qu’une brise coquine le précipite dans l’une des piscines ! Noël et le 31 décembre seront plus que jamais festifs sous le soleil estival, et même les plus frileux succomberont au traditionnel bain du 1er janvier – en cette saison, la température de l’océan Indien affiche entre 26 et 28 degrés… Et malin, pas besoin de surcharger ses valises de vêtements et de cadeaux : bons pour massages et soins au spa, trésors glanés dans la boutique du resort se glisseront, sans façon, dans les tongs des unes et des autres. AMCLD
03 – THE WESTIN TURTLE BAY RESORT & SPA : PALETTE BLEUE
Un lagon. Un lagon en dégradés de bleus : turquoise fluo- rescent au bord de la plage, bleu roi, puis marine lorsqu’on file vers le large. La mer pour décor naturel, pour terrain de jeu, s’impose du spectaculaire lobby aux terrasses et balcons des chambres et suites avec vue sur l’océan. Posé sur la baie aux Tortues, le 5-étoiles se joue avec superbe de sa situation privilégiée. Ses hôtes déambulent de la plage de Balaclava à celle des Tortues, avant de plonger ou snorkeler dans la réserve natu- relle à la rencontre des… tortues ! AMCLD
04 – LE MÉRIDIEN : MAURICIEN AVANT TOUT
Pointe aux Piments, un joli nom et un bel emplacement pour un 5-étoiles réinventé récemment. Nouveau décor plus local que jamais avec nombre d’œuvres d’artistes insulaires mises en valeur et mille attentions offertes aux hôtes, petits et grands. Et, à la clé, lorsqu’ils désertent le sable et la mer, des excursions sur mesure pour découvrir les coins les plus secrets et l’histoire parfois turbulente de cette île qui, avant de devenir indépendante, fut colonie française puis membre du Commonwealth. AMCLD
05 – C MAURITIUS : SOURCE DE BONHEUR
Retrouver le plaisir simple des vacances dépaysantes et peut-être même, pendant quelques jours, son insouciance d’enfant, voilà l’idée maîtresse de C Resorts, la marque sœur de Constance Hotels & Resorts (Prince Maurice et Belle Mare Plage à l’île Maurice, Lemuria et Ephelia aux Seychelles, etc.). Le C Mauritius, premier de la collection, donne le ton : léger, décontracté, chaleureux. Posé au bord d’une magnifique plage de sable blanc, sur la côte est de l’île, il concilie le confort et le service d’un hôtel de 116 chambres avec les animations et les prestations à la carte d’un resort conçu pour accueillir aussi bien des voyageurs en solo, en couple ou en famille. Très couleur locale, mais dans une veine moderne, la décoration signée du studio français MHNA-Marc Her- trich & Nicolas Adnet et d’Architropic joue l’éclectisme dans les matières (bois, tressages de rotin, tissages traditionnels, pierres brutes…) et les tons, volontiers chatoyants – bleu turquoise, rose bonbon… Bien vus, les détails insolites : la machine à cocktails, la reconstitution d’un squelette de baleine et une authentique pirogue renversée accrochées au plafond, la douche musicale en forme de méduse ou encore les balançoires géantes.
Comme tous les autres C Resorts à venir, le C Mauritius propose des expériences dites « Cignatures », dans l’hôtel et en dehors : randonnée jusqu’à la montagne du Pouce, sports nautiques (paddle, kayak, kite surf…) et terrestres (beach- volley, tennis…), sortie dans le lagon pour aller admirer le coucher du soleil, session de DJ les pieds dans le sable… CB
06 – LUX*, LE MORNE : EN UN MOT, CHARMANT
Pendant le Covid, privés d’activité, les employés de ce lieu ravissant décidèrent, bénévolement, de le ripoliner, de l’embel- lir avec les moyens du bord. Le résultat : un domaine plus que jamais authentique, agréable à vivre, avec ses chambres-bungalows disséminées dans le vaste jardin planté de palmiers. Escale idéale pour les surfeurs aguerris parés pour affronter les longs rouleaux de One Eye, spot très réputé dans le monde international de la glisse. Base de départ aussi pour grimper à l’assaut, à pied ou à VTT, des pentes ardues du morne Bra- bant. À ces exploits physiques, certaines et certains préfèrent la contemplation muette du soleil se couchant pile sur la plage du LUX* avant de savourer, pieds nus dans le sable, sur une table de fortune un peu à l’écart du monde, les oursins et coquillages juste sortis de l’eau servis par un pêcheur ancrant sa barque colorée dans la baie. Ambiance bon enfant, bonne chère : la vie 5-étoiles en toute simplicité. AMCLD
07 – SHANGRI-LA LA TOUESSROK : UNE LEGENDE ECOLO
Le premier hôtel de luxe de l’île ! Quarante ans que le Touessrok, désormais géré par le groupe hongkongais Shangri-La, se réinvente en permanence. Il fidélise ainsi ses clients de longue date, Français notamment, tout en attirant des hôtes plus jeunes, très sensibles à la préservation de l’environnement, de la faune terrestre et marine. Son nouveau directeur général, Gregory Coquet,
Mauricien, « transfuge » du Royal Palm, ambitionne donc d’ajouter aux 5-étoiles une étoile verte du Guide Michelin. Pour cela, il mène, avec des équipes dédiées, une politique écoresponsable d’envergure en parallèle d’un engagement social auprès des communautés de l’île, allant du soutien financier d’associations locales à la formation d’apprentis, de la participation à l’entretien d’infrastructures à l’achat de davantage de poissons, fruits de mer, légumes auprès de producteurs alentour. Le luxe bien- veillant, on aime ! AMCLD
Australie, L’île de la démesure
Pays le plus grand et le plus peuplé d’Océanie, melting-pot de plus de 140 nationalités parlant plus de 100 langues, l’Australie, sur ses 7,6 millions de kilomètres carrés, compte 29 000 kilomètres de côtes baignant dans l’océan Pacifique.
08 – LIZARD ISLAND RESORT : LE RÉCIF EN TOILE DE FOND
C’est au cœur de la Grande Barrière de corail, sanctuaire protégé sur Lizard Island, accessible de Cairns en avion privé seulement que ce resort 5-étoiles accueille ses clients sensibles à sa formule all inclusive, mais surtout à ses eaux turquoise et tranquilles, ses spots de plongée et de snorkeling. Parmi eux, Cod Hole – où béent des bénitiers géants plus que centenaires – et ses 24 plages. Isolée, privée, très exclusive, la station balnéaire la plus au nord de la Grande Barrière de corail doit son nom au capitaine James Cook, impressionné par les empreintes des varans. Hélas, ce petit paradis n’est pas accessible aux enfants de moins de 10 ans, seuil abaissé à 6 ans pendant les vacances scolaires austra- liennes. Et avis aux connectés, pas de wi-fi, pas de télévision, pas de téléphone portable dans le resort pour que la robinsonnade soit parfaite. AMCLD
09 – FREYCINET LODGE : ESCALE EN TASMANIE
Dans le parc national de Freycinet, l’un des plus sauvages d’Australie, ceint par les Hazards, montagnes de granit rose, ce lodge regarde les eaux émeraude de Great Oyster Bay, roman- tique, avec ses criques secrètes. Beaucoup la surnomment Honeymoon Bay et les wallabies eux-mêmes, marsupiaux ressemblant à des kangourous, aiment y batifoler. Restauré, l’hôtel japonisant conservequelquescabanes-suitesenboisgriséparle temps. Malgré leur charme et leur vue, on leur préfère les bun- galows plus récents, design, aux grandes baies vitrées à fleur de côte avec leur baignoire extérieure et leur vaste terrasse. Le soir, on s’y blottit, lové dans un grand châle en laine à disposi- tion. Et dans le ciel qu’aucune pollution ne trouble, on compte les étoiles et suit le vol des aigles de mer et des grands fous de Bassan. Privilège : les hôtes disposent d’un pass permanent pour sillonner le parc naturel, aux entrées limitées. AMCLD
Japon, une autre dimension
Tout interpelle, tout surprend, tout étonne dans cette île où, en ville, les femmes en kimono ceinturé d’un obi côtoient des jeunes filles personnages de manga, cheveux colorés, tatouages et minijupe.
10 – HOSHINOYA TOKYO : PIEDS NUS
Souliers confisqués dès l’entrée, glissés dans un sac et conservés à la conciergerie, on chemine pieds nus ou en chaussettes à doigts sur le sol en tatami qui recouvre parties communes et chambres. Étrange sensation qui plonge d’emblée dans l’atmosphère nipponne de cette « auberge » urbaine design, 5-étoiles. Tout enchante ! Les bouquets gigantesques en harmonie avec la saison – cet automne, bottes de blé et de riz nouées avec art et raffinement ; les objets d’art posés de-ci de-là ; les shôji, parois et baies translucides en bambou et papier washi (écorce de mûrier) ; le sento, bain traditionnel brûlant où on s’immerge nu, en « public ». Mais plus que tout, le dîner gastronomique bouleverse les cinq sens. Servi en de petits salons parfaitement silencieux, de quatre à six couverts, c’est une claque magistrale, esthétique, parfumée, épicurienne, banalisant bien des tables étoilées. AMCLD
11 – PARK HAYATT KYOTO : SEREINE HARMONIE
Ouvert avant le Covid, refermé quasi immédiatement, le boutique-hôtel de 70 chambres se découvre avec splendeur. Havre de paix et de beauté dans le quartier très traditionnel de Higashiyama, au pied des montagnes, proche du temple Kôdaiji, il se fond dans son environnement. Comme un ensemble de ryokan qu’un designer aurait modernisé avec doigté, utilisant les mêmes matériaux que les architectes des siècles passés. Le mariage sans fausse note du bois et de la pierre, du tissu et de l’argile, insuffle dans chaque pièce – et dans les chambres en particulier – une atmosphère zen, méditative, qu’accentuent les jardinets privés. Le regard s’évade jusqu’à la pagode Yasaka, l’un des édifices religieux du vie siècle, les plus anciens de la ville. Et les parfums mêlés du miso de Kyoto et des onguents à base de fleurs de cerisier réconcilient le corps et l’âme. La spiritualité devient évidence. AMCLD
Kham Tibétain, Entre pandas et Bouddha
Voyage dans le Sichuan, l’une des trois provinces historiques du Tibet, qui, résistant à la sinisation, continue de prier ses dieux et de préserver ses pandas. Escale à Chengdu à l’aller et au retour.
12 – DIAOYUTAI BOUTIQUE HOTEL CHENGDU : MÉTISSAGE PARFAIT
Six ans de palabres, de remises en question, de va-et-vient entre l’avenue Montaigne à Paris et le Kuan Alley, dans le quartier historique au cœur de la ville de plus de 16 mil- lions d’habitants, pour créer ce boutique-hôtel. Enclave hors du temps, jouxtant des salons de thé comme au temps des empereurs, des boutiques fashion de mode et de design. Une aventure menée à bride abattue par les architectes d’intérieur français Claire Bétaille et Bruno Moinard qui, à force de persuasion, ont reproduit à l’identique de leurs dessins chaque détail des 60 chambres et de toutes les parties communes, dont un lobby, un bar et une bibliothèque d’un chic et d’un raffinement très parisiens. On adore les grandes cages en bronze sur le sol de pierre noire évoquant à la fois les cages accrochées au seuil des maisons chinoises et les parquets ver- saillais. On aime savourer un cocktail à l’alcool de prune ou croquer dans une pâtisserie française au bar tout en longueur. Mélange des genres ! AMCLD
13 – GRAN MELIÁ CHENGDU: Ô LAC BERCE LES RÊVES
Après une ouverture perturbée en 2020 par le Covid, le Gran Meliá prend ses marques au bord du lac Jincheng, tenant à distance l’agitation brouillonne de ce quartier où les banques s’alignent à touche-touche, à proximité du centre des congrès. L’architecture, inspirée de celle de la culture Shu-Han, joue la carte minimaliste au cœur d’une oasis surprenante de verdure, poumon vert préservant de la pollution. Ouf, on respire, on se détend, pro- fitant de cette halte pour s’offrir quelques massages au spa, quelques brasses dans la grande piscine intérieure, après des balades à pied jusqu’à 4 000 mètres d’altitude. Le but : admirer les plus beaux monastères, les tours de guet, les fermes fortifiées avant, sur le retour, la visite incontournable, dans les montagnes de Qionglai et de Jia- jin, des sanctuaires du grand panda abritant, sous l’égide de l’Unesco, 30 % de la population mondiale des pandas géants en voie d’extinction. AMCLD
Colombie, Couleurs flamboyantes
Avec son architecture métissant l’ocre et le safran, ses montagnes couronnées de neige et ses longues plages, la Colombie attire autant les couples que les familles.
14 – FOUR SEASONS HOTEL CASA MEDINA, BOGOTÁ : MANOIR HISTORIQUE
Bogotá, la capitale, puzzle de dizaines de quartiers juxtaposés, se taille désormais une réputation de ville culturelle, branchée, gastronomique et sûre. Le Four Seasons, en plein centre, révèle toutes ces facettes. Datant de 1946, la Casa Medina, désormais mini-palace de 62 chambres, a deux visages. L’un que l’on préfère – et de beaucoup – dans le bâtiment d’origine, décline de grandes chambres aux belles cheminées et portes en bois de cèdre. L’autre, extension plus actuelle, ressemble davantage à un 5-étoiles contemporain classique, de belle facture. L’ensemble de l’hôtel a été rénové en 2015, en veillant à conserver l’âme et l’esprit de la partie originelle. Deux bons points : aux concierges prêts à dégainer leurs meilleures adresses et aux masseuses du spa qui appliquent avec gourmandise l’enveloppement au café vert de Colombie. AMCLD
15 – CASA PESTAGUA, CARTHAGÈNE : DEMEURE ROMANTIQUE
Un privilège, une chance, de décrocher l’une des 11 chambres et suites blotties dans ce petit palais colonial du xviiie siècle, labellisé Relais & Châteaux, propriété à l’origine du comte Pestagua. On y remonte le temps, évoquant avec le maître des lieux, prompt à la conversation, le passé de cette ville tranquille bâtie sur la côte caribéenne. On alterne découverte de l’architecture hispano-colombienne et plaisirs de la plage. À la Casa, on flâne dans le patio, près du bassin, et dans le jardin exotique. On se régale des créations du chef dans le restaurant qu’ombrent les arcades. Et le soir, on s’endort en écoutant les derniers oiseaux froisser de leurs ailes les feuilles des palmiers. On aimerait parfois arrêter là le voyage, pour tenter de percer les secrets aristocratiques des premiers habitants, de ceux dont le goût affirmé permit aux artisans et artistes d’exprimer tous leurs talents. Saine curiosité. AMCLD
Saint-Barthélemy, Glamour Caraïbe
Entre lagons et cocotiers, farniente et fiesta, le petit bout de France au-delà de l’Atlantique et ses merveilleux hôtels continuent de faire rêver.
16 – ROSEWOOD LE GUANAHANI ST-BARTH : OCÉAN ET LAGON
Depuis son inauguration en 1985, il compte parmi les hôtels les plus mythiques et les plus luxueux de Saint-Barth. Fin 2021, après quatre ans de rénovation forcée par le passage de l’ouragan Irma, il a rouvert sous la bannière Rosewood, gage d’excellence, plus pimpant que jamais. Ses 66 chambres et suites, toutes avec terrasse ou véranda, adoptent le jaune du soleil, le bleu turquoise du ciel et de l’eau et le lavande qui figure Saint-Barth comme la Provence des Caraïbes. Mais l’architecture reste bien couleur locale, avec les coquettes cases aux toits pointus décorés de frises, éparpillées pour la plupart au milieu d’un superbe jardin tropical. Très prisées aussi, la suite Admiral en surplomb du lagon, comme sur pilotis, et les trois suites avec piscine privée donnant directement sur la plage. Au chapitre des nouveautés, la longue piscine à débordement et le kids club en embuscade positionnent le Guanahani comme une destination à vivre en famille.
Côté gastronomie, ce Rosewood des Caraïbes a aussi revu sa copie, créant plusieurs lieux et autant d’ambiances différentes, des tables en bois les pieds dans le sable au bar à cocktails cosy, avec un chef breton, Cedrik Ollivault, aux commandes des cuisines. Le nouveau spa, le plus grand de l’île, possède sa propre piscine extérieure et propose un soin signature « Évasion au Morne » très complet qui débute par une séance de relaxation, de yoga ou de réveil musculaire au sommet du morne qui fait face à l’hôtel. Une expérience étonnante, comme en lévitation, magique au lever du soleil. CB
17 – CHRISTOPHER : L’INFINI BLEU
On n’arrive pas au Christopher par hasard. Il faut rejoindre le nord de l’île et, une fois parvenu à Pointe-Milou, descendre une route en pente raide jusqu’à atteindre le creux de la baie. Discret, l’hôtel se niche ici, en léger sur- plomb de l’océan, protégé par les alizés. À défaut de plage, la piscine en bord de falaise est aussi élégante qu’agréable, et aux premières loges les jours de houle pour observer les surfeurs à l’action. Le Christopher est surtout connu comme l’un des meilleurs spots de l’île pour admirer le coucher du soleil, depuis les deux restaurants supervisés par le chef Arnaud Faye comme de ses 42 chambres, certaines tout juste rénovées, ainsi que des trois villas conçues récemment par Olivia Putman, directrice artistique du studio créé par sa mère, Andrée Putman. Le spa Sisley est lui aussi juste devant les eaux turquoise de l’océan. À noter que le Christopher a été en 2021 le premier hôtel de l’île certifié Green Globe, et reste le seul à ce jour. CB
18 – CHEVAL BLANC : PALACE DES MERS
En 2016, « la Maison Cheval Blanc, Isle de France », comme la nomme Bernard Arnault, PDG de LVMH, décroche le titre de palace, seul hors de France métropolitaine. Et s’adjoint l’hôtel Taïwana pour étendre son royaume baie des Flamands. La Constellation de Pégase, sculpture en perles de verre de Jean-Michel Othoniel, scelle cette alliance. Désormais, les deux entités forment un même ensemble poudré de rose blush. Pour surprendre encore, le groupe a confié il y a deux ans sa signature culinaire à Jean Imbert, chef médiatisé à l’extrême. Cette année, pour inviter les familles, parfois réticentes à poser leurs bagages dans un hôtel de prestige, le spa décline un protocole juste pour elles : le « Baby Bonding », massage sur mesure pour bébé doublé d’un apprentissage des techniques de massage. Et sur la plage, un maître nageur esquisse avec le bout de chou des mouvements dans l’océan accompagnés de gestes d’aqua-ostéopathie. AMCLD
19 – VILLA MARIE SAINT BARTH : VERSION PLAGE
Première des Maisons Sibuet conçue par Marie et Nicolas avec la complicité de leurs parents, Jocelyne et Jean-Louis, fondateurs de la collection, Villa Marie et ses bungalows perchés sur la colline surplombent la mer des Caraïbes. Pour que leurs hôtes profitent vraiment des flots, elle se dédouble sur la plage du Pélican, baie de Saint-Jean, avec quatre cottages les pieds dans l’eau à louer, avec ou sans services hôteliers. Les jouxtant, le Gyp Sea Saint-Barth, beach club inauguré l’an dernier, invite à se prélasser entre deux baignades, se régaler de quelques barbecues, de quelques verres, dans une ambiance bohème chic. Et le soir, qu’on soit hôtes côté mer ou coté verdure, on découvre Dolce Vita, la nouvelle table aux saveurs siciliennes de la Villa champêtre. Le décor colonial, égayé de rotin, de bois exotiques, de jaune citron et de céramiques, s’accorde avec les mets parfumés à l’envi. Esprit dolce vita ! AMCLD
20 – TROPICAL SAINT BARTH : L’HÔTEL BONBON
La dernière sensation hôtelière de Saint-Barth s’appelle le Tropical… et porte bien son nom ! Ouvert il y a quelques mois sur une colline face à la baie de Saint-Jean, à 3 minutes à pied de la plage, ce 5-étoiles chic et cool s’organise comme un motel, version caribéenne, autour d’un patio-jardin luxuriant, planté de palmiers, frangipaniers, bougainvilliers et du mythique arbre du voyageur.
Le groupe 369° (La Tartane à Saint-Tropez…) a repris ce qui fut le deuxième hôtel construit à Saint-Barth (en 1976) et en a confié les clés à Oscar Lucien Ono. Le décorateur d’intérieur a misé sur un patchwork de tons pastel dans les 54 chambres et suites, certaines immenses, avec terrasse et vue mer, et leur salle de bains-boudoir. Ses coups de génie : les motifs végétaux en abondance, le mobilier dépareillé en paille et rotin réalisé sur mesure et les day beds rayés pour le côté vintage. C’est frais, c’est joyeux et c’est très instagramable ! AMCLD
Kenya, Terre sauvage
Bordé par l’océan Indien, le Kenya s’enorgueillit de paysages rares : plages, montagnes, régions lacustres, vallée du Grand Rift, savane où les gnous entament leur migration, mettant presque en déroute les Big Five. Un pays prompt à préserver son sanctuaire animalier.
21 – GIRAFFE MANOR : PRIORITÉ AUX LONGS COUS
Les demoiselles aux pattes infinies sont en liberté dans cette propriété forestière construite en 1932 à Nairobi. Baptisées « girafes Rothschild », du nom du zoologiste britannique qui les découvrit en 1900, elles cohabitent sans façon avec les hôtes de Tanya et Mikey qui transformèrent le manoir en hôtel, lui adjoignant deux ailes, construites dans le même style et avec les mêmes matériaux que le bâtiment d’origine. Principal intérêt de celle implantée récemment, sa piscine à découvert, son spa et son grand salon que réchauffe un feu de cheminée. Les hôtes, pour dîner, aiment prendre place, comme dans une demeure particulière, autour d’une longue table à la lueur des chandeliers, dégustant une cuisine bourgeoise européenne accompagnée de jolis flacons. Comme au temps des explorateurs, des premières expéditions, des premiers safaris, de Karen Blixen – la plus belle des 12 chambres porte d’ailleurs son nom. AMCLD
22 – LEWA WILDERNESS : TENDANCE GREEN
Dans le comté de Laikipia, le Lewa Wilderness est l’un des premiers lodges à suivre les recommandations du gouvernement kenyan, qui veille à ce que seuls les véhicules roulant aux énergies renouvelables pénètrent dans les parcs nationaux et les réserves. Autre démarche green, il s’approvisionne auprès des producteurs locaux. Au cœur du Lewa Wildlife Conservatory, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, où 350 espèces d’oiseaux et 70 espèces de mammifères sont répertoriées – dont le zèbre de Grévy, en voie de disparition –, les hôtes, encadrés, peuvent choisir de partir en safari à pied et de changer de campement, allant d’un lieu à l’autre avec des chameaux portant bagages et tentes. Ou bien, le temps de leur séjour, se « sédentariser » dans l’un des cottages érigés à flanc de colline, dominant la vallée. Expériences respectueuses des hommes, des bêtes et de la terre. AMCLD
Île de Pâques, À l’ombre des géants de pierre
À 3 500 kilomètres des côtes chiliennes, un millier de statues moai qui dateraient du XIIe siècle témoignent du génie de la civilisation Rapa Nui. Récemment, deux incendies ont endommagé quelques-unes de ces sculptures, prouvant la fragilité des sites que les habitants actuels tentent de préserver.
23 – EXPLORA RAPA NUI : LODGE BRUTALISTE
José Cruz Ovalle, architecte, a pensé ce lodge en rez-de-jardin avec une structure la moins impactante possible, construction certifiée LEED (leadership en énergie et en design environnemental). Implanté sur une lande infertile dépourvue de vestiges archéologiques, il respecte le patrimoine insulaire. Les 30 chambres tout aussi minimalistes, en bois, suivent le va-et- vient des longues vagues du Pacifique, tout comme la salle du restaurant au menu 100 % biologique où les produits, en majorité issus du potager, accompagnent les poissons provenant de pêches écoresponsables. Ici, la nature dans tous ses états ne supporte aucune blessure. Randonnées guidées, à pied ou à vélo, sorties en mer, plongée livrent les secrets de la faune et de la flore, tandis que les hypnotiques statues demeurent mystérieuses. On en reste de pierre, figé, tentant de comprendre pourquoi ces hommes ou ces femmes ont érigé ces géants. AMCLD
24 – NAYARA HANGAROA : AVEC OU SANS GUIDE
Proche de l’aéroport et de la ville d’Hanga Roa, membre des Leading Hotels of the World, le Nayara affiche une démarche moins radicale que l’Explora, laissant la liberté d’aller et venir à sa guise, sans être accompagné d’un guide, de déjeuner et dîner où bon nous semble. Les hôtes sont néanmoins informés des contraintes et des spécificités de l’île, classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1995, possédant l’un des premiers parcs nationaux délimités (1935). Rondins de cyprès, argile, pierre volcanique, matériaux naturels et locaux donnent aux bâtiments les codes insulaires. Les architectes se sont inspirés des constructions du village d’Orongo, haut lieu de la culture Rapa Nui, plantant de l’herbe sur les toits pour mieux fondre l’hôtel dans la lande. Et pour la même raison, ils ont choisi des couleurs et des textures qui rendent hommage à ces statues aux lignes épurées. AMCLD
Polynésie, Fantasme de paradis
Des images d’archipels semés sur des eaux transparentes, des lagons
où croisent des requins inoffensifs, des plages désertes, les airs de Brel, les tableaux de Gauguin nourrissent l’imaginaire.
25 – HILTON HOTEL TAHITI : URBAIN, MAIS EXOTIQUE
En 1960, un Hawaïen érige un hôtel « chic » à l’ouest de Papeete, sur les anciennes terres des princesses Terii et Tekau. « Le Tahiti » devient vite le point de chute des stars hollywoodiennes et françaises, des artistes, des investisseurs, des scientifiques et des écrivains. Fermé en 2010, l’Hôtel Tahiti vient de rouvrir après trois ans de travaux, sous la bannière Hilton, refait par Pierre Constant Lacombe, de Tropical Architecture. Bois, rotin, lin, couleurs claires, lignes épurées, photos tahitiennes et de feuillage XXL sur les murs et en tête de lit, il s’empare d’un design de bon ton, avec en signature les luminaires spectaculaires et aériens des parties communes. Le lobby, avec son long bar, sa boutique chic, donne le la : convivial, connecté avec le grand large et la sortie du port. À 5 minutes de l’aéroport international et du centre-ville, le Hilton Tahiti s’étend le long de l’océan. Idéal pour découvrir l’île principale et ses sites trop souvent ignorés. AMCLD
26 – INTERCONTINENTAL BORA BORA RESORT & THALASSO SPA : VILLAS SUR L’EAU
Doter un paquebot un peu poussif de villas design sur pilotis pour s’attacher une nouvelle clientèle : pari réussi par le groupe InterContinental. Teremoana, la dernière villa inaugurée, face au mont Otemanu et au soleil couchant, s’inscrit parmi les plus belles de Bora Bora. Rien de plus romantique que d’admirer de son deck le soleil décliner sur le pic noir, enflammant le ciel, la montagne et la mer. Rien de plus excitant que de plonger direc- tement dans le lagon pour titiller les requins et les raies. Rien de plus agréable que de dîner au bord de « sa » piscine. Accueil VIP pour les hôtes de ces villas, avec des attentions particulières, tel le petit déjeuner livré en pirogue avec champagne, fleurs et musique, accès privilégié au spa, un des points forts du resort, navettes gratuites pour gagner la petite ville ou l’aéroport. Idéal pour des fêtes de fin d’année, en famille. AMCLD
Prêt-à-partir : Les coups de cœur des voyagistes
Fins connaisseurs des tendances du voyage et des destinations du moment, toujours à l’affût des adresses inédites et exclusives, les professionnels du tourisme créent des itinéraires riches de sens, souvent sur mesure.
27 – LA THAÏLANDE AVEC ASIA
La destination : « C’est le bon moment pour retrouver l’art de vivre thaïlandais à l’état pur et pour (re)goûter aux délices du Siam, entre traditions lanna et décor de cinéma au cœur de la mer d’Andaman. »
Les hôtels : le Raya Heritage et le Rayavadee.
Le voyage : combiné Chiang Mai et Krabi, 11 jours/8 nuits avec 3 nuits au Raya Heritage et 5 nuits au Rayavadee, à partir de 3875 €*.
28 – LA NAMIBIE AVEC MAKILA VOYAGES
La destination : « Un must pour son paysage unique, son carac- tère exceptionnel et pour l’impression d’être seul au monde. »
Les hôtels : Hoanib Skeleton Coast Camp et Serra Cafema.
Le voyage : itinéraire de 12 jours (Windhoek, les dunes de Sos- susvlei, la Skeleton Coast, etc.). 9 nuits en lodges : 14 500 €*.
29 – LA CALIFORNIE AVEC SECRETS DE VOYAGES
La destination : « Pour partir sur les pas des stars de Hollywood et des designers les plus en vogue, pour découvrir une architec- ture d’avant-garde et les nouvelles tendances “fashion” avant qu’elles arrivent en France. »
Les hôtels : Sunset Marquis et Downtown L.A. Proper Hotel.
Le voyage : itinéraire privatif de 9 jours/7 nuits « California loves you » à Los Angeles et Palm Springs, à partir de 6 754 €*.
30 – LE PÉROU AVEC VOYAGEURS DU MONDE
La destination : « Ce pays ne cesse de nous surprendre ! Avec les merveilles de l’Altiplano, bien sûr, mais aussi avec la côte Paci- fique et ses adresses confidentielles, et avec la cuisine qui fait beaucoup parler d’elle… »
Les hôtels : les Belmond, Monasterio et Palacio Nazarenas, à Cuzco. Le voyage : « Lima, Machu Picchu, Cuzco, premier voyage au Pérou », 10 jours, à partir de 4 200 €*.
31 – LES GALÁPAGOS AVEC VOYAGES D’EXCEPTION
La destination : « C’est l’un des derniers paradis terrestres, avec une faune et une flore exceptionnelles, des contrastes entre les vastes plaines de lave, les forêts tropicales humides et les longues plages de sable blanc. »
Le voyage : croisière « Galápagos : aux origines de la vie » de 14 jours/12 nuits à bord du yacht Eco Galaxy de 8 cabines doubles, à partir de 11990 €*.
32 – LE RAJASTHAN AVEC EXCLUSIF VOYAGES
La destination : « Pour sa culture singulière, l’exotisme qu’elle suscite, sa gastronomie, ses senteurs, ses couleurs, son art de vivre et toute la sérénité dont seule l’Inde a le secret. »
Les hôtels : le Amanbagh et le Six Senses Fort Barwara.
Le voyage : itinéraire de 7 nuits dans le Rajasthan des cam- pagnes, à partir de 9500 €*.
33 – LE RWANDA AVEC ÉMOTIONS PAR KUONI
La destination : « Un petit pays à la nature immense avec notamment les dernières colonies de gorilles des montagnes. C’est le bon moment pour y aller avec le vol direct Paris-Kigali de Rwanda Air. »
Les hôtels : le One&Only Nyungwe House et le Magashi.
Le voyage : circuit « Couleur Rwanda » de 10 jours/8 nuits dans trois parcs nationaux, à partir de 21 300 €*. CB
*Prix indicatifs, détails et informations à vérifier auprès des voyagistes.
Reportage paru dans le numéro 165 d’Hôtel & Lodge.
