Rêvant de fuir le stress parisien, Lilka et Bruno s’envolèrent pour Bali. Et y restèrent. Ouvrant un hôtel d’une poignée de chambres, la Villa Mathis, ayant pour seul horizon le vert acidulé des rizières.
PAR GISÈLE NOIREAU AVEC NICOLAS DESTINO
Depuis 12 ans, chaque matin en se réveillant, Lilka et Bruno Beguin mesurent leur chance d’habiter sur cette île où sérénité et douceur sont une philosophie de vie. Où chaque jour les processions religieuses animent le moindre paysage et où, partout, de petits temples permettent de rendre hommage aux dieux. Pour dessiner le cadre de leur fugue, les deux Français s’entourent d’artisans locaux travaillant les matériaux traditionnels comme l’alang-alang pour chapeauter les toits et le terrasso pour habiller les sols.
Puis ils partent dénicher meubles, textiles et objets dans les villages alentour et jusqu’à Java, d’où ils rapportent de belles portes anciennes sculptées. Des trouvailles jalousées par leurs clients au point que Lilka et Bruno acceptent de leur vendre, sans restriction, se chargeant même de l’expédition.
Nous nous sommes constitué un solide réseau d’artisans, d’artistes, d’antiquaires auprès desquels nous nous réapprovisionnons. Ainsi, nous renouvelons en permanence notre hôtel.
Au départ, c’est pour inviter ses amis que le couple bâtit la Villa Mathis et plante son jardin de plus d’un hectare d’espèces rares. Puis, peu à peu, comme souvent à Bali, la maison privée devient hôtel de poche, adresse confidentielle. Dorénavant cinq villas privatisables abritent de quatre à cinq chambres. Et le nouveau restaurant « Nuits Baroques », tout de velours et de cristal, inscrit définitivement le refuge des Beguin dans le registre des adresses incontournables balinaises. Reste à veiller à ce que l’esprit familial et décontracté prôné par les propriétaires ne dégénère pas en laisser-aller préjudiciable à la renommée de leur villa.