Auréolée de trois César pour l’inoubliable Se souvenir des belles choses, l’actrice-réalisatrice vit au cœur de Paris. Revenue d’un tour du monde salvateur, elle l’avoue : pour elle, voyager, c’est toujours « Rendez-vous en terre inconnue ».
Propos recueillis par Monique Delanoue / Portrait Eric Robert Presse
Quelle voyageuse êtes-vous ?
J’aime aller loin, être extrêmement dépaysée, que ce soit dans une nature à couper le souffle ou dans de très grandes villes. Ce qui compte ? La rencontre, les gens, leur culture, les différences de comportement. Ainsi, après la mort de mes parents, je suis partie faire le tour du monde. Ce n’est pas rien ! J’étais l’enfant unique de ce couple-là et ils sont décédés à trois semaines d’intervalle. Ce fut dur et violent. Je me suis dit OK, l’année prochaine, je pars toute seule, ce qui n’est pas ma zone de confort car je suis une vraie trouillarde !
Vous avez fait appel à un tour-opérateur ?
Non, j’ai opté pour Oneworld, une alliance de compagnies aériennes qui permet de voyager vers de multiples destinations à des prix plus qu’attractifs, avec des escales et des règles précises : aller vers l’est ou vers l’ouest, pas le droit de traverser deux fois le même océan… Pour moi, ce fut l’ouest avec onze stops, dont Montréal, New York (pour voir ma fille), Tokyo, Kyoto, Sydney, la Nouvelle-Zélande… un pays formidable ! Je devais y retourner juste avant le confinement pour présenter mon film Les Hirondelles de Kaboul. Être bloquée là-bas, cela m’aurait bien plu.
Comment avez-vous vécu les décalages horaires ?
Le plus impressionnant, c’étaient les décalages thermiques et d’environnement. Sortir de Kyoto, humide et froid, arriver à Sydney en pleine chaleur avec tout le monde super cool, en tongs… Pour être « sécure », j’avais pris contact avec les alliances françaises de chaque pays visité, d’où des rencontres incroyables. En Australie, avant de découvrir le sud et le Festival de théâtre d’Adélaïde, ville que j’ai adorée, j’ai loué une voiture pour aller à Kangaroo Island, une île absolument magnifique, avec des kangourous partout, hélas détruite par les flammes à présent.
Pour l’émission de France 2 « Rendez-vous en terre inconnue », Frédéric Lopez vous a immergée au cœur de l’Éthiopie. Un choc ?
C’est la chance d’une vie ! « Un village entier t’attend », m’a annoncé Frédéric dans l’avion où il m’a conduite les yeux bandés. « Ça me bouleverse », lui ai-je répondu. Tout ce qui est nouveau m’intéresse. Je suis une curieuse, et l’inconnu est une merveille de richesses et de rencontres. Je n’ai pas cessé de lui dire merci. Que d’émotions… Chez les Nyangatom, une petite fille est née qui porte mon prénom.
Vous avez été la marraine d’honneur d’une croisière cinéma à l’occasion de la Mostra de Venise. Un événement fort ?
Partir de Venise et y revenir par la mer est déjà un rêve. Découvrir l’Italie et la Croatie par les ports, un enchantement. Quant à l’honneur de présider cette croisière Ponant à l’occasion de la Mostra et de choisir les films projetés à bord fait autant rêver l’actrice que la réalisatrice. J’aime l’idée de rassembler lors de ces croisières thématiques des gens unis par la même passion.
Où aimeriez-vous aller demain, quelle terre vous fait rêver ?
L’Antarctique ! L’Asie m’attire aussi. Je connais la Chine, mais le Cambodge, le Viêt Nam, ce sera pour bientôt
Son coup de cœur
Moxy NYC Downtown à New York, « atypique et fun »
« Cet hôtel est dément, il y a même un terrain de basket ! Il est atypique, fun, très bien placé, et les gens à l’accueil sont toujours adorables. Les petits snacks sont super bons, leurs cocktails aussi, et le soir il y a un DJ (souvent une DJ, d’ailleurs), ça devient un dance floor avec une musique géniale. Les chambres sont petites, mais la déco est très moderne et cosy en même temps. Et avec une vue fabuleuse ! »
Article paru dans le numéro 117 d’Hôtel & Lodge