Face au soleil couchant et à la mer, Sal, ouvert il y a quelques semaines au cœur du Burj Al Arab, l’hôtel mythique de Dubaï, aimante gastronomes et socialités. Fashion et excellent.
Par Anne-Marie Cattelain Le Dû
Après avoir, avec la complicité et le talent des chefs du Four Seasons George V à Paris, créé à côté du Cinq des espaces de restauration plus contemporains et doté le palace de cinq étoiles Michelin, José Silva a gagné les sables dubaïotes pour diriger le groupe Jumeirah.
La Covid, loin d’éteindre sa passion épicurienne, l’a aiguisée. Profitant de cette période de fermeture imposée, il a implanté au légendaire Burj Al Arab, sur une terrasse de 10 000 mètres carrés bordée par la mer et une longue piscine à débordement, son nouveau bébé, Sal, aux saveurs ibériques.
Les Émirats, terres uniquement bédouines il y a moins de cinquante ans, ne revendiquent aucune tradition culinaire, mais absorbent comme une éponge les influences moyen-orientales, libanaises notamment, et européennes. Meilleur moment pour déguster les plats portugais et espagnols du Sal : le couchant, quand le soleil en feu se fracasse sur les murs en miroir et sur la mer.
Face à l’horizon, spritz à la main, on semble à mille lieues du Dubaï vibrionnant où les tours sorties des sables continuent leur ascension délirante vers le ciel. Le clapotis des vagues, le chuchotement de la brise bercent ces agapes iodées. Marta Fidalgo, directrice des lieux, suggère les plats signature du chef Paolo Mannis : clams à la coriandre et au vin blanc en cassolette de cuivre, linguines à la bisque de homard et citron, dorade portugaise aux tomates confites sucrées comme des bonbons.
Un chablis William Fèvre parfait ce menu, alors que les étoiles squattent désormais le ciel bleu profond. Et, excentricité avant ou après le dîner, on nage dans l’une des piscines à l’aplomb des tables ou on bulle dans le jacuzzi.
Carte à partir de 80 €, végétarienne à partir de 60 €, cocktails à partir de 26 €.
Esprit des lieux
En 1994, le cheik Mohammed ben Rachid Al Maktoum demande à l’architecte britannique Tom Wright de lui construire le plus bel hôtel du monde. En décembre 1999, le Burj Al Arab accueille ses premiers clients. Ses 321 mètres s’élèvent sur une île artificielle à 300 mètres de la terre ferme.
Les 202 suites en duplex, dont la plus petite affiche 175 m2, se répartissent sur 53 étages. Les parties communes, style Courrèges mitigé de Dalí, méritent d’être classées. Une flotte de Rolls Royce et un hélicoptère assurent le transfert des hôtes. Et cocorico, parfum, crème, shampooing, flacons XXL siglés Un jardin sur le Nil d’Hermès, sont offerts dans les salles de bains.
Article paru dans le numéro 116 d’Hôtel & Lodge