C’est elle, la Tamise, la star de ce 5-étoiles bâti dans le quartier en pleine effervescence de Nine Elms. Elle, que dévoilent les plus belles des 203 chambres et suites. Et qui relie l’hôtel, en vingt minutes, au cœur de Londres. Sans embouteillages !
Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû
Excentré en banlieue sud ? Que nenni ! Park Hyatt, avant de s’implanter dans la capitale anglaise, après avoir fermé un premier hôtel rapidement, il y a quelques années, a choisi d’élever ses dix-huit étages de verre sur les rives de la Tamise, entre deux méandres lascifs, en lieu et place d’une ancienne usine Rolls Royce, ce que rappelle dans le bar jouxtant le lobby une installation composée de pièces détachées du prestigieux constructeur.
Park Hyatt, en pionnier, emboîte le pas aux happy few, trentenaires en majorité, qui posent leurs pénates dans Nine Elms, conquis par l’environnement : parc verdoyant de 88 hectares, proximité de nombreux monuments historiques et musées, métamorphose de l’ancienne centrale électrique de Battersea en mall culturel et commercial chic avec des résidences de luxe, l’une des plus belles, en rooftop, étant la propriété de Brooklyn Beckham, le fils aîné de David et Victoria Beckham. Et grâce aux navettes régulières d’Uber Boat by Thames Clippers, relie le centre de Londres, en vingt minutes, avec deux embarcadères proches, Victoria Embankment et Battersea Power Station Pier.



Le groupe américain Hyatt, pour se fondre dans cet environnement encore en devenir, a confié la réalisation de son 5-étoiles à l’un des plus grands cabinets d’architecture new-yorkais, KPF, de Kohn Pedersen Fox Associates, sa décoration intérieure à l’équipe tokyoïte de Super Potato et à un curateur le choix des œuvres d’art égrenées au fil des étages. La plus impressionnante, Ebb and Flow, sculpture en bois et cuivre de Charlie Whinney, designer britannique, ondoie d’un bout à l’autre du lobby, suspendue au plafond, évoquant les mouvements de la Tamise. Une invitation à suivre son cours vers les ascenseurs et sa chambre « river view » où, au 17e étage, allongé sur la méridienne devant la fenêtre, hypnotisé, médusé, on suit, de pont en pont, l’eau et l’armada de bateaux la sillonnant. On resterait des heures à voyager immobile au gré des caprices du fleuve. Sortant néanmoins, après l’afternoon tea, de cette douce torpeur pour s’ébrouer dans la piscine de 20 mètres de long, en rez-de-chaussée, inondée par la lumière du jour, puis tester quelques soins anti-âge surprenants dans le spa, concluant l’expérience dans la salle de relaxation par une tisane à base de plantes adaptogènes, apaisant stress et tension.
Le jour a profité de notre abandon de poste d’observation pour décliner, noyer la Tamise de brume dans laquelle se reflètent en halos jaune pâle les lumières alentour. Heure bénie du pub, rituel quasi sacré à Londres. Heure pour les hôtes d’explorer la carte du TAMISé, Tea Lounge & Wine Library aux 300 étiquettes, avec pour vis-à-vis… la Tamise, forcément ! Avant de dîner, selon ses envies, au Nine Elms Kitchen & Terrace, brasserie élégante à l’accent British, ou au YÚ GÉ, 100 % cantonais, de son décor en rouge, or et noir à ses mets traditionnels. Privé dans l’un et l’autre du spectacle changeant de The River ! Histoire de mieux la retrouver lorsque l’on se glisse dans son lit, sans, volontairement, tirer les rideaux…
À proximité
Pas besoin de prendre le bus, le métro, le bateau pour apprécier à pied nos deux coups de cœur.
La Newport Street Gallery de Damien Hirst, dévoilant la collection privée de l’artiste dans une ancienne usine. Intéressant, également, son bar-restaurant Pharmacy 2 au décor coloré et drôle à base de médicaments, pilules, pansements. Entrée gratuite, expositions renouvelées très régulièrement.
La Lassco Brunswick House, une incroyable demeure du XIXe siècle avec son jardin, absolument saugrenue dans cet environnement. Une maison avec restaurant (excellent), bric-à-brac d’antiquités, d’objets à acheter, bibliothèque, bar. On y passerait des heures à chiner, à boire, à fouiner. À trois minutes à pied du Park Hyatt.

Article paru dans le numéro 142 d’Hôtel & Lodge.



