Can Albertí 1740 : escale arty à Minorque 

Redonner à cet hôtel particulier du XVIIIe siècle situé dans le cœur historique du port de Mahon, ses lettres de noblesse et le souffle culturel de Vicente Alberti Vidal, son premier occupant, tel est le but des propriétaires de Can Albertí 1740.

Texte Anne-Marie Cattelain-Le Dû

Avec sa façade rose poudré, les armoiries blanches de la famille Alberti coiffant la porte d’entrée, le boutique-hôtel de 14 chambres et suites se détache dans cette ruelle parallèle aux quais, courant sur des kilomètres. Rachetée par Carole et Olivier Pécoux, Parisiens, la noble demeure retrouve son esprit et ses marques. Celles d’une famille d’aristocrates lettrés, dont Vicente Alberti, qui s’appliqua à traduire en langue minorquine les œuvres de Molière, Goldoni et Metastasio, contribuant au rayonnement de Mahon, alors l’un des ports méditerranéens les plus actifs, à l’image de Gênes. « Notre vocation : perpétuer la tradition des Alberti en redonnant son caractère premier à Can Albertí, en invitant, comme eux, au cours des siècles, des artistes à séjourner dans la maison, puis à exposer leurs œuvres. Le dernier, Jacques Rohaut, président de l’association des peintres de la Marine. C’est aussi le brief reçu par Bénédicte Pierens et Raphaëlle Levet de l’agence BR Design Interieur chargées de la décoration, s’inscrire dans la continuité », explique Carole Pécoux qui, avec son mari, veille depuis 2016 à l’aménagement de leur maison.

On grimpe par l’escalier d’honneur, puis par quelques marches raides jusqu’à la grande terrasse sur le toit. Elle dévoile la mer, les îles mais surtout la partie historique de Mahon où les galeries d’art et d’artisanat se multiplient. © DR
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Une des 14 chambres, vastes, décorées en priorité avec du mobilier et des objets artisanaux glanés à Minorque ou dans les autres îles des Baléares. © DR
À l’arrière de la demeure, jouxtant la salle à manger, le patio végétalisé, bien à l’abri, est parfait pour prendre le petit déjeuner. © DR

Pas étonnant que le noble escalier grimpant jusqu’au troisième étage pour desservir les chambres donne à voir, marche après marche, sculptures, peintures, collages. Pas étonnant non plus que dans les chambres, grandes, claires, toutes différentes, meubles, tapis et textiles artisanaux minorquins concubinent en bonne intelligence avec des œuvres contemporaines et des toiles de maître. Et que Can Albertí conjugue, à la manière d’un palacio de poche, l’art de ravir et de recevoir. Pour preuve, l’excellence et l’esthétisme du petit déjeuner, proposé au choix dans un salon ou dans le patio ombragé. Pour preuve encore, caché au sous-sol sous les voûtes de pierre ambrée, le spa Scens, marque espagnole bio et vegan, pour massages et soins, mais aussi dans le patio les cours de Pilates et de yoga. Ou encore, le soir, au soleil couchant, le vin dégusté sur le rooftop dominant les toits des grandes maisons, laissant deviner la splendeur de la baie de Mahon et les îles les plus proches. Vin choisi dans le bar honesty, où l’hôte se sert, notant sur le cahier à disposition ses consommations.

Article paru dans le numéro 141 d’Hôtel & Lodge.

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