Nouvelle Zélande grandeur nature

Dernières îles découvertes par les Polynésiens, Southland et Northland constituent probablement le plus beau joyau naturel de l’océan Pacifique, passant des fjords aux lagons turquoise comme dans un rêve.

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Il semblerait que chaque individu rêve en moyenne cent minutes par nuit. Certains se souviennent d’une partie de leurs songes, d’autres pas. Ce jour-là, nous avons rêvé cinq heures durant. Et n’en avons pas oublié une seule seconde. C’était un de ces jours où le soleil peine à faire percer un rayon à travers les nuages accrochés à la montagne. Nous sommes non loin de Wanaka, au sud-ouest de l’île Sud, les herbes hautes s’inclinent sous le poids de l’humidité. Un daim nous observe, puis s’enfonce dans la montagne dès que l’on aperçoit sa présence. On s’envole, dans l’espoir de le revoir au sommet de la montagne.

Au-dessus du plateau de nuages qui se délite peu à peu, le spectacle commence. Les forêts denses laissent place aux montagnes graniteuses des Southern Alps, cette chaîne qui traverse l’île du nord au sud. Les sommets enneigés apparaissent. Nous volons si près qu’ils deviennent les rideaux d’une scène de spectacle qui s’ouvrent pour faire place à un autre décor. Les lacs aux eaux transparentes font leur entrée. L’eau est si pure qu’on la boit sans crainte. Puis le vol reprend vers le Fiordland et le Milford Sound, où des fjords plongent dans les bras de la mer de Tasman. On vole au ras de l’eau pour écouter résonner des dizaines de cascades. Le bruit assourdissant envoûte et nous plonge encore plus profondément dans le rêve. Le rideau se lève à nouveau. De petits rochers aux formes arrondies le long de la mer accueillent des familles de manchots. Nous ne les interrompons pas dans leurs rituels, et allons nous poser plus loin, dans une baie, sur une plage de sable blond. De ce côté, mer de Tasman et océan Pacifique s’embrassent.

Particulièrement nombreux dans les alpages, les moutons mérinos sont emblématiques de cette île Sud.

Nous effleurons les pointes des conifères multicolores, éblouis par une telle palette, par le soleil rasant. L’été indien prend tout son sens. Nous atterrissons. Le souffle des pales de notre hélicoptère achève de nous réveiller, le rêve est terminé. Cinq heures seulement se sont écoulées.

— La douceur de vivre au nord —

Une fois remis de cette échappée, le temps est venu de goûter à la douceur de l’île du Nord : ses collines verdoyantes aux reflets argentés des fougères, emblème du pays, ses lagons, ses falaises. C’est une Irlande aux accents maoris qui s’allonge le long du Pacifique. On y sent une plus forte influence anglo-saxonne. Les maisons ont des allures de Nouvelle-Angleterre. Les habitants arborent un flegme très britannique, quelque peu trahi par un goût prononcé pour la bonne cuisine, les Chardonnay, Sauvignon, Pinot noir ou gris, que l’on trouve en abondance dans ces régions du Northland. C’est sur l’île de Waiheke que l’on jette notre ancre, une sorte de petit sas de décompression avant de rejoindre la vibrante Auckland, à une heure par la mer. La ville est certes la capitale économique, mais elle reste accueillante et humaine. Les buildings les plus modernes côtoient des bâtiments hérités de l’époque victorienne. Un mariage étonnant qui la rend sympathique, accessible. Peut-être est-ce dû aussi à l’influence de son grand port, la danse de ses ferries, qui nous bercent et nous replongent dans une agréable rêverie.

On reprend le survol, de nouveaux panoramas se dévoilent. Ce sont cette fois des prairies peuplées de milliers de moutons mérinos, qui nous offrent un ballet rythmé par les chiens de la ferme. Allons-nous nous réveiller ? Pas tout de suite. Nous remontons le lac Wakatipu long de 80 kilomètres. De fins bandeaux de nuages forment une sorte de bayadère sur le massif des Remarkables et nous frayent un chemin jusqu’à la petite station de Queenstown. Randonnée, ski, pêche… nous sommes dans le temple du sport. Le sommeil est moins profond, le réveil pour bientôt. On s’engouffre dans les plaines d’Arrowtown. Ici les couleurs sont flamboyantes.

 


Y ALLER :
Compter environ 24 heures de voyage de Paris à Auckland avec escale à Singapour. Visiter le meilleur de la Nouvelle-Zélande, c’est traverser ses deux grandes îles, du nord au sud ou inversement. Si les liaisons aériennes, sur Air New Zealand notamment, sont fréquentes et desservent les villes principales du pays, nombreuses sont aussi les compagnies d’hélicoptères qui proposent des transferts plus courts ou de simples tours.
New Zealand Tourisme
www.newzealand.com/nouvelle-zélande

 

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De la célèbre baie d’Auckland, la ville surgit avec, en son point culminant, la Sky Tower de 328 mètres. Côté architecture, la capitale économique néo-zélandaise assume son héritage britannique et surprend par la mixité de ses bâtiments, entre classicisme, comme l’ancienne douane de 1889, et tours de verre.

Sur la côte pacifique, entre le golfe d’Hauraki et le nord de l’île Nord, s’étendent d’interminables et désertiques bancs de sable bordés de vertes prairies et de forêts denses de sapins et fougères argentées. À 10 minutes de ferry d’Auckland, la douce petite île de Devenport semble être restée figée à l’époque victorienne, avec ses maisons de bois aux couleurs pastel.

Publié dans Hotel & Lodge numéro 78

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