Daniel Arsham « Le temps est très présent dans mon travail »

Rimowa ou encore Porsche ont déjà fait appel au talent de l’artiste new-yorkais. Infatigable voyageur, devenu expert en mobilité et passionné par le temps qui passe, il signe aujourd’hui un nouvel objet mobile nomade pour Hublot.

Texte Aymeric Mantoux

Signe que les temps sont au néoclassique, Daniel Arsham vient de présenter un ovni horloger, une montre de poche baptisée « The Ocean Droplet », version 2024 de la montre à gousset de nos grands-pères. Un objet très surprenant, produit avec la maison Hublot. « Pour moi, le passage du temps est une sensation très curieuse, confie l’artiste. Un moment physique peut être très fugace ou durer des heures, mais une émotion, un souvenir transcende le passage des secondes, des minutes, des heures et des jours. Quand j’avais 20 ans, j’ai travaillé pour un chorégraphe de danse pendant cinq ans. Il parvenait à comprimer le temps ou à l’étirer. J’ai alors commencé à réfléchir à la perception des visiteurs pendant une exposition. Il faut organiser un parcours comme un voyage. C’est ainsi que j’ai travaillé sur la géologie, l’archéologie… Le temps est très présent dans mon travail ».

Passionné par l’histoire et l’archéologie, l’artiste questionne la façon de représenter le temps qui passe. © DR

Il voulait faire une pendule, murale ou de bureau. Mais il n’était pas possible de produire des cristaux à cette échelle. Les allers-retours entre l’atelier de l’artiste et les équipes de développement de Hublot vont durer trois ans. En s’inspirant de l’histoire de l’horlogerie, Daniel Arsham imagine finalement de revisiter la montre à gousset, en pensant à la façon dont l’objet se tient dans la  main. « C’est un retour au passé de l’horloger, mais avec un objet futuriste dont la référence se situe au xixe siècle. L’objet flotte dans le temps, il pourrait être d’une époque ou de l’autre. J’essaie de faire des choses qui n’ont jamais été faites. Sinon à quoi bon ? » Sa montre de poche pour Hublot, qu’on croirait inspirée par le dessin aléatoire des gouttes d’eau sur une vitre, est particulièrement réussie. Quand on la tient dans la main, elle est assez lourde, mais il faut l’imaginer à la ceinture ou en pendentif au bout d’une chaîne également dessinée par Arsham. Ni symétrique, ni ronde – une première pour Hublot –, elle a nécessité la mise au point d’un système de clip perfectionné, en titane. Un travail « total », incluant aussi un socle pour la table de nuit et le packaging soigné et conçu comme une boîte à bijoux. Prix : 100 000 €. 

Goutte d’eau en cristal, montre de poche réinterprétée : le design de ce garde-temps interpelle. © DR

3 questions à Daniel Arsham

Qu’appréciez-vous le plus dans le voyage ?
Voyager est essentiel à ma pratique artistique et à mon développement personnel. Ce que j’apprécie, c’est l’opportunité de m’immerger dans des cultures différentes, des paysages, des environnements. Chaque nouvel endroit que je visite offre une perspective nouvelle et inspire ma créativité de façon inattendue.

Quelles sont vos habitudes quand vous voyagez ?
J’aime documenter mes voyages, prendre des photos, capturer des moments, des matières et des expériences. Parfois, c’est difficile pour moi de m’asseoir et de profiter du moment lorsque je voyage pour le travail.

Quelles sont vos destinations préférées ?
Récemment, je suis beaucoup allé au Japon pour l’un de mes projets. Le mélange de la culture traditionnelle et des dernières technologies offre une juxtaposition fascinante qui inspire mon exploration des thèmes du passé et du futur dans mon travail.

Article paru dans le numéro 136 d’Hôtel & Lodge.

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