Grand Hôtel du Palais Royal ~ Paris

À la cour de Louis XIV impossible, lorsqu’on séjourne au Grand Hôtel du Palais Royal, revisité par Pierre-Yves Rochon, de ne pas s’imaginer marquise ou duc intrigant et espionnant ses semblables sous le roi soleil, avant que sa majesté quitte le Louvre pour Versailles entraînant ses nobles sujets à sa suite.

TEXTE ANNE-MARIE CATTELAIN-LE DÛ

 

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POINT N’EST BESOIN DE RÉSERVER la suite panoramique au dernier étage du 2 rue de Valois pour jouer la Marquise de Montespan tant ici, hors et dans les murs, tout évoque le Vieux-Paris, le Paris historique de la rive droite avec ses passages secrets, ses rues au pavage hasardeux, ses hôtels particuliers en pierre blonde dont l’ensemble du Palais-Royal, ancienne résidence des ducs d’Orléans, abritant désormais le Conseil d’État, le Conseil constitutionnel, le ministère de la Culture, la Comédie- Française et le jardin, forme la pièce maîtresse.

Jardin où Louis XIV apprit à monter à cheval sans risque de chuter sur les colonnes de Buren. Il suffit de gagner le balcon de sa chambre, si possible haut perchée, pour replonger dans cette époque et pénétrer de plain-pied ou presque dans la salle du tribunal des conflits du Conseil d’État, éclairée tard dans la nuit, et dans la cour du ministère de la Culture. Saisissant ! On en oublierait presque l’échappée somme toute banale et d’une époque plus récente sur le Sacré- Coeur, l’Opéra et l’incontournable tour Eiffel.

Textiles et meubles siglés

Pour doter ce quartier en manque sérieux d’établissements de standing, d’un cinq-étoiles, et restaurer ce bâtiment du XVIIè, propriété de la Mutuelle générale de l’Éducation Nationale, qui géra plutôt mal les lieux en un deux-étoiles, la famille Marang, à la tête du groupe des « Grands Hôtels de Paris », appela à sa rescousse l’architecte d’intérieur Pierre-Yves Rochon. Celui-ci s’imprégna de l’atmosphère du quartier, le parcourut, consulta les archives. Vite persuadé, comme les Marang, que l’hôtel devait résumer cet environnement chargé d’histoire, il dessina un univers très grand bourgeois, chic à la française, dont se gargarisent les étrangers, Japonais et Américains en tête. Avec quelques audaces pour renouveler le genre.

Telles, plantées à l’entrée, ces boules de buis taillées façon art topiaire ou ce pin figé dans un sol en pierres pour évoquer le jardin du Palais Royal et dans le lobby, la multiplication des bustes « shoppés » dans les Ateliers de moulage du Louvre, s’opposant aux eaux fortes de Pol Bury, peintre sculpteur belge, et aux gravures de Catherine Cazau, jeune artiste française. Tandis que dans les étages, la toile de Jouy abandonnant le rose et le bleu des boudoirs de grand-mère, se pare de taupe pour habiller les couloirs desservant les chambres où les textiles vert tilleul et vieux rose dessinent assurément avec les lithographies originales le cadre d’un appartement parisien, semblables à ceux que l’on aperçoit de sa fenêtre hôtelière.

 

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