Arty Palace

Les superlatifs se bousculent à la porte du Peninsula Pékin dont la rénovation vient de s’achever. Plus ancien palace chinois, presque 30 ans, il se positionne désormais comme une vitrine étonnante de l’art sinisant. Toutes époques réconciliées. 

Plus élégant, enrichi de bronze, d’onyx et de marbre rare de Palissandro, plus gourmand avec ses quatre tables guettant des étoiles, plus belle piscine, plus beau spa, plus grande galerie commerciale, 34 enseignes de luxe, dont Chanel et Louis Vuitton encadrant le lobby, plus grande suite, 600 m2, la liste des plus plus plus se déroule comme les litanies d’un baojuan. C’est que le palace entièrement repensé cette année par le décorateur hongkongais Henry Lueng a subi un lifting régénérant et une cure d’amaigrissement, son nombre de chambres ayant chuté de 525 à 230 pour répondre aux exigences d’une clientèle internationale et nationale importante, rompue aux codes de l’hôtellerie haut de gamme. Exploit, pendant la durée des travaux le Peninsula a accueilli des hôtes. Au plus fort du chantier six cents ouvriers côtoyaient les clients que ni le bruit des marteaux-piqueurs, ni la poussière ne rebutaient. Preuve de l’attachement des Chinois au premier palace de leur capitale qui en 1989, la même année que celle marquée par les terribles événements de la place Tienanmen voisine, fut le premier sous un régime communiste dur à bénéficier d’un contrat de cogestion avec le gouvernement.

Le Peninsula, indissociable du paysage pékinois et de son histoire continue de s’y inscrire en multipliant les signes d’appartenance à la ville et à cette civilisation fabuleuse où l’art et les intellectuels tenaient le haut du pavé avant que la révolution culturelle bouleverse la société et la donne. Cinquante ans après, l’art reprend tous ces droits et les rappels au passé, loin d’être bannis, se multiplient. Le Peninsula version 2016 emboîte le pas à ces changements de ton. Alors que les hutongs, entrelacs de ruelles bordées de petites maisons ont été en partie détruits et leurs habitants déplacés, la moquette des chambres dessinée en exclusivité rappelle les pavages gris de ces venelles populaires. Les tapis et les panneaux ornés de milliers d’hexagones évoquent les écailles de tortues, animal signe de longévité et les poissons rouges de certaines mosaïques et gravures, invoquent, comme au temps de la dynastie Qing, la chance et la prospérité.

Le décorateur, en relation étroite avec Michael Suh, directeur du MOCA, Musée d’art contemporain, affiche dans les parties communes les œuvres de la nouvelle vague. Mieux, au quatorzième étage une chambre et un atelier, accueillent en résidence, pendant trois mois, des artistes dont les œuvres sont ensuite exposées dans l’hôtel.
Et, les clients bénéficient dans le cadre du programme Keys to the city de visites exclusives de galeries, de musées, de conférences, de rencontres. Qui les entraînent bien souvent en banlieue, non seulement au 798 Art district où les galeries ont investi depuis plusieurs années l’ancienne usine d’armement, un temps squat d’artistes contestataires mais surtout à Chaoyang, non loin de 798, où à côté des immeubles délabrés occupés par une population ouvrière, Ai Weiwei, l’architecte et artiste longtemps bête noire du régime a construit des immeubles en briques rouges et ocre, aux couleurs de Pékin, fief des musées, ateliers, marchands et galeries prisés par le monde de l’art international.

Retrouvez l’intégralité de l’article dans Hotel & Lodge numéro 93

Peninsula Pekin
8 Jinyu Hutong, DongDan, Dongcheng Qu,
Beijing Shi, Chine, 100006
www.peninsula.com/en/beijing

Texte : Anne-Marie Cattelain-Le Dû – Photos : D.R

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