Le Saint James de Jean Nouvel à Bouliac

Église romane, colline et vigne de collection, le saint-james, carrossé jean nouvel, s’affiche résolument « hôtel d’architecte » et grande table.

PAR JACQUES GANTIÉ © Jérôme Mondiere / D.R.


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LORSQUE JEAN NOUVEL, à la demande du chef Jean-Marie Amat, relie une chartreuse XVIIIè à quatre pavillons effrontés, Bouliac prend la première création hôtelière de l’architecte pour une agression sans sommation. Salon rouge, couloir noir, sol de béton, extérieur à l’effet brut et rouillé, version séchoir à tabac comme dans le Lot-et-Garonne où est né Nouvel, suite à la Harley Davidson, piscine au liner noir… tout enflamme le discret village.

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Plein Ciel

Aujourd’hui, classé au patrimoine du XXè siècle, le Saint-James, l’un des trois Relais & Châteaux bordelais, propriété de la famille Borgel, rayonne en paix entre église romane et arpents de vignes, vue sur la Garonne et la forêt landaise. L’aristocratie du bouchon aime s’y attabler et le lien avec la ville est étroit. Avec son parcours d’art contemporain, son bar design en corian et ses gloriettes fleuries, le Saint-James est plus pudique qu’au temps d’après-guerre, quand « Haute Rive », tenu par deux soeurs charitables, accueillait les amoureux à l’heure du thé…

Le jardin d’agrumes voisine avec la serre dédiée aux cours de cuisine, des toiles illustrent couloirs et salons, la lumière inonde le restaurant panoramique et les chambres peuplées de créations de l’architecte et de pièces signées, telles le fauteuil « Jo di Maggio » par de Pas, LC1 & LC2 de Le Corbusier, « Caadre » de Philippe Starck…). Jean Nouvel l’a voulu ainsi : plein ciel. Ne rien manquer de l’horizon, où que l’on se pose et quel que soit l’étage de cette oasis où la vigne déferle en vagues douces.

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950 Pieds de Merlot

Le plus petit arpent d’Aquitaine donne « Le Vin du Jardin » – 600 bouteilles, « les bonnes années » – sur lequel veille Stéphane Derenoncourt, l’un des grands oenologues français. L’hôtel a son propre chai et à l’heure des vendanges, les clients sont conviés à partager les tâches vigneronnes. Des projets tenus secrets Le soir, sous les marronniers, grand écran sur les lumières du Bordeaux nouveau, on connaît peu de terrasses aussi délicieuses. C’est l’heure de goûter la cuisine de Nicolas Magie, ancien du Miramar à Biarritz et du Crillon à Paris, qui ajoute un beau chapitre à la gastronomie maison.

Après Jean-Marie Amat, aujourd’hui à Lormont, et Michel Portos, parti à Marseille, ce natif du village voisin de Cenon puise son inspiration en terres de Sud-Ouest. Langoustine de la Cotinière, abricot et amande fraîche, rouget rôti au feu de bois et piment d’Anglet ou pigeon rôti, cerise et brebis d’Ossau-Iraty indiquent vérité du goût et inspiration sans vagabondages d’un étoilé enchanteur. Le produit et le terroir, du boeuf de Bazas au caviar d’Aquitaine, sans oublier les tricandilles, tripes grillées à la bordelaise servies au Café de l’Espérance, la bonne table aubergiste de la famille Borgel.

Il fait bon vivre dans cet hôtel sur la colline et Anthony Torkington, son nouveau directeur, venu du Mas Candille à Mougins, lui apporte réflexion et mouvement, et conforte le lien avec Bordeaux la culturelle, premier sujet de visite avec les échappées en Médoc et Saint-Émilion. À l’approche des 25 ans de ce lieu hors normes, des projets sont à l’étude pour concilier esprit Nouvel, exigence hôtelière et gastronomie étoilée.

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